Ces paroles peuvent être considérées comme prononcées par Dieu lui-même, - qu'il a examiné du ciel l'état du peuple; mais il est plus approprié de les considérer comme prononcées par le Prophète; car il était pour ainsi dire placé dans une tour de guet pour observer comment le peuple agissait envers Dieu. Il témoigne maintenant qu'ayant vu leurs activités et leurs actions, il n'a rien vu de bien. Le peuple aurait dû être plus touché par ces paroles. Nous savons en effet à quel point nous sommes naturellement prêts à nous emparer de tous les prétextes, lorsque nous souhaitons rester tranquilles dans notre lie. Ainsi, la plupart ont coutume de s'opposer et de dire: «O, en effet, tu me réprouves, mais inconsidérément; car tu ne sais pas ce qu'il y a dans mon cœur. D'où le prophète dit qu'il avait soigneusement examiné quel genre de personnes ils étaient, et qu'il parlait de ce qui lui était bien connu et pleinement vu par lui, -

J'ai entendu, dit-il, et j'ai assisté; mais ils ne parlent pas correctement Il veut dire que les Juifs étaient loin de se repentir vraiment et sincèrement, qu'ils ne le faisaient même pas de la bouche. C'est moins confesser des péchés que vraiment amender; mais le Prophète dit qu'ils n'ont même pas dit ce qui était juste. Il s'ensuit donc qu'ils étaient très loin d'avoir de sérieuses pensées de repentir, car ils étaient si insensés avec leur langue, ou du moins ne présentaient aucune preuve de douleur.

Il ajoute ensuite qu'il n'y avait personne qui se repentait, disant, etc. Cette clause est explicative, car Jérémie prouve ici plus clairement qu'ils n'ont pas parlé correctement, car ils n'ont pas dit, J'ai fait? Mais il dit d'abord, qu'il n'y avait personne qui repenti de sa méchanceté Il montre ensuite, que ce qui est d'abord nécessaire pour la repentance c'est que le pécheur doit se demander un compte; tant que nous restons en sécurité dans nos péchés, il nous est impossible de nous repentir. Il est donc nécessaire que chacun s’examine lui-même, afin de s’appeler à un compte, et de manière à se convoquer devant le tribunal de Dieu. Nous voyons alors que les hommes ne peuvent jamais être amenés à la repentance, sauf s'ils mettent leurs propres maux devant leurs yeux, de manière à avoir honte, et à se demander, pour ainsi dire avec une grande peur, qu'avons-nous fait? car cette question est une preuve de terreur. Beaucoup, nous le savons, possèdent formellement leurs péchés; mais cela ne sert à rien, car ensuite une telle reconnaissance s'évanouit sans produire aucun bénéfice. Alors la vraie repentance exige nécessairement que le pécheur non seulement soit mécontent de lui-même, non seulement ait honte, mais qu'il soit aussi rempli de terreur de ses propres péchés; car c'est ce que l'on entend par enquête, Qu'ai-je fait? car cela implique l'étonnement.

Nous percevons maintenant le sens des paroles du Prophète: il dit qu'il n'a pas réprimandé inconsidérément les gens, mais qu'il a trouvé une telle perversité en eux que personne n'a parlé correctement, que personne ne se repentit, car ils ne considéraient pas ce qu'ils étaient, ni n'examinaient leur propre vie, mais dormaient en sécurité dans leurs péchés.

Il poursuit le même sujet quand il dit que se sont tous tournés vers leurs propres cours, c'est-à-dire vers leurs propres convoitises. Mais par le mot «cours», le Prophète entend des mouvements impétueux; comme s'il avait dit que les Juifs étaient si précipités à suivre leurs convoitises, qu'ils couraient en quelque sorte à leur poursuite; et il les compare à des chevaux se précipitant au combat. On sait avec quelle impétuosité les chevaux avancent lorsqu'ils se hâtent de se battre; car ils semblent voler, couper l'air et creuser le sol avec leurs sabots. Ainsi, la comparaison est extrêmement appropriée, lorsque le prophète dit que les Juifs étaient si impétueux dans la poursuite de leurs convoitises, qu'ils se sont précipités, non moins précipitamment que les chevaux de guerre en avançant au combat. Il suit maintenant -

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