Ce verset admet deux significations; car le mot joug peut être expliqué comme signifiant l'enseignement, ou les fléaux de Dieu. En effet, nous entreprenons ou portons de deux manières le joug de Dieu, même quand on nous apprend à recevoir sa doctrine, ou quand nous sommes résignés quand il nous châtie, quand nous ne sommes pas obstinés, mais que nous nous soumettons volontiers à ses corrections. Comme alors certains prennent le mot עול, pour le joug de l'instruction, et d'autres pour le joug du châtiment, deux explications, comme je l'ai dit, sont données; et les deux sont admissibles. On dit en effet qu’il est bon que l’homme s’habitue dès sa jeunesse aux corrections de Dieu; mais Jérémie semble plutôt parler de cette obéissance en général, que les fidèles rendent à Dieu lorsqu'ils se soumettent à sa volonté. C'est alors notre vrai bonheur lorsque nous reconnaissons que nous ne sommes pas les nôtres et que nous laissons Dieu, par sa puissance souveraine, nous gouverner à sa guise. Mais nous devons commencer par la loi de Dieu. Par conséquent, on dit que nous portons le joug de Dieu, lorsque nous abandonnons notre propre jugement et devenons sages par la parole de Dieu, lorsque, avec nos affections abandonnées et soumises, nous entendons ce que Dieu nous commande et recevons ce qu'il commande. C'est donc ce que Jérémie veut dire en portant le joug.

Et il dit, dans la jeunesse. Car ceux qui ont vécu sans retenue tout au long de leur vie ne supportent guère d'être mis en ordre. Nous savons en effet que les personnes âgées sont moins dociles que les jeunes; non, qu'il s'agisse des arts ou des sciences libérales, la jeunesse est la plus flexible. Les personnes âgées sont également beaucoup plus lentes; et à cela s'ajoute un autre mal, ils sont très obstinés, et ne supporteront guère de se faire enseigner les premiers rudiments, étant imprégnés d'une fausse idée, comme s'ils avaient dû vivre longtemps en vain. Comme, alors, la disposition dans l'ancien n'est pas facilement changée, le Prophète dit qu'il est bon pour nous d'être formés dès l'enfance pour porter le joug. Et cela se voit également chez les animaux bruts; quand un cheval a la pleine liberté dans les champs, et pas en temps voulu apprivoisé, il ne portera presque jamais le trottoir, il sera toujours réfractaire. Les bœufs, eux aussi, ne seront jamais amenés à porter le joug, s'ils y sont soumis la sixième ou la huitième année. Il en va de même pour les hommes. Jérémie ne dit donc pas sans raison qu'il est bon que chacun soit formé dès sa jeunesse au service de Dieu; et donc il exhorte les enfants et les jeunes à ne pas attendre la vieillesse, comme c'est généralement le cas. Car c'était un mal commun, à tous les âges, pour les enfants et les jeunes de laisser l'étude de la sagesse aux anciens. "Oh! il sera temps pour moi d'être sage, quand j'arriverai à un âge moyen; mais une certaine liberté doit être donnée à l'enfance et à la jeunesse. Et pour cette raison, Salomon exhorte tous à ne pas attendre la vieillesse, mais à apprendre dûment à craindre Dieu dans l'enfance. De même, notre Prophète déclare qu'il est bon que quelqu'un porte le joug dans son enfance. Il suit ensuite. -

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