Puisque la Loi comprend sous le mot meurtre, tous les torts par lesquels des hommes sont injustement blessés, cette cruauté devait être spécialement condamnée par laquelle sont affligés ces misérables dont la calamité doit plutôt concilier notre compassion. Car, si une particule d'humanité existe en nous, lorsque nous rencontrons un aveugle, nous serons soucieux qu'il ne trébuche ou ne tombe, et, s'il s'égare, nous lui tendrons les mains et essayerons de le ramener en le chemin; nous épargnerons aussi les sourds, car les insulter n'est pas moins absurde ou barbare que d'assaillir les pierres par des reproches. C'est donc une brutalité grossière d'augmenter les maux de ceux que notre sens naturel nous pousse à soulager et qui sont déjà plus qu'assez troublés. Apprenons donc de ces mots que plus les gens sont faibles, plus ils doivent être à l'abri de toute oppression ou blessure, et que, lorsque nous attaquons les sans défense, le crime de cruauté est grandement aggravé, tandis que toute insulte contre le calamiteux est totalement intolérable à Dieu.

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