19. Ne soyez pas anxieux (585) Une consolation est ajoutée: car en vain le Christ aurait donné cent exhortations aux disciples, s'il n'avait pas, en même temps, promis que Dieu serait avec eux, et que par sa puissance ils le feraient être assurément victorieux. Nous en déduisons donc que le Christ est très loin de vouloir, en annonçant ces dangers, apaiser la ferveur de ce zèle avec lequel il faudrait que les disciples brûlent s'ils voulaient s'acquitter convenablement de leur devoir. C'est sans doute une grande affaire de supporter la présence des princes; car non seulement la peur, mais même la honte, domine parfois les esprits bien réglementés. Que faut-il donc attendre, si les princes éclatent dans une colère furieuse et presque dans le tonnerre? (586) Pourtant, le Christ charge ses disciples de ne pas être anxieux.

Car en cette heure il vous sera donné ce que vous direz L'Esprit leur suggérera des paroles. Plus un homme se méfie de lui-même par conscience de sa propre faiblesse, plus il s'alarme, à moins qu'il n'attende l'aide d'un autre quartier. En conséquence, nous voyons que la raison pour laquelle la plupart des hommes cèdent est qu'ils mesurent par leur propre force, qui est très petite ou presque nulle, le succès de leurs entreprises. Le Christ interdit aux disciples de regarder leur propre force et leur enjoint de s'appuyer, avec une entière confiance, sur la grâce céleste. "Ce n'est pas", dit-il, "votre capacité qui est en question, mais la puissance du Saint-Esprit, qui forme et guide les langues des croyants vers une confession sincère de leur foi."

Afin qu'ils ne soient pas alarmés par leur insuffisance actuelle, il leur assure que l'assistance viendra à l'instant même quand elle sera nécessaire. Il arrive fréquemment que le Seigneur laisse les croyants dépourvus du don de l'éloquence, tant qu'il n'exige pas qu'ils lui donnent un témoignage, mais, lorsque la nécessité se présente, ceux qui paraissaient autrefois muets en sont dotés. avec une éloquence plus que ordinaire. Ainsi, à notre époque, nous avons vu des martyrs, qui semblaient presque dépourvus de talent, et qui n'étaient pas plus tôt appelés à faire une profession publique de leur foi, qu'ils ont montré une maîtrise d'un langage approprié et gracieux tout à fait miraculeux. (587)

Pourtant, ce n'était pas la volonté du Christ que les apôtres fussent libres de tout souci: car il leur était avantageux d'avoir une telle mesure d'inquiétude, au point de supplier et de supplier que l'Esprit leur soit donné; mais il désirait supprimer cette pensée profonde et inquiète qui tend presque toujours à embarrasser et à embarrasser. Tant que les hommes se livrent à des conjectures sur ce qui va se passer, ou si telle ou telle chose se produira, et ne se fient pas à la providence de Dieu, ils sont maintenus dans un état misérable de trouble et de malaise. Et, en effet, ceux qui ne rendent pas un tel honneur à la providence de Dieu, au point de croire qu'elle soulagera de façon saisonnière leurs besoins, méritent d'être tourmentés de cette manière.

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