132. Regardez-moi et ayez pitié de moi . Dans ce verset, il implore Dieu de le considérer comme il a l'habitude de toujours regarder ceux qui sont son peuple. Le mot hébreu משפט mishpat, traduit jugement, signifie en ce passage, comme dans beaucoup d'autres, une règle commune, ou usage ordinaire. (12) Il ajoute ensuite le but pour lequel il désire que Dieu le regarde, à savoir qu'il soit soulagé de ses misères. Telle est donc la prière d'un homme affligé, qui, quand apparemment dépourvu de toute aide, et incapable de parvenir à une autre conclusion que celle qu'il est négligé et abandonné de Dieu, réfléchit avec lui-même, que, pour que Dieu abandonne lui, était étranger à sa nature et à sa manière habituelle de procéder. C'est comme s'il avait dit: Bien que je ne puisse percevoir aucun signe de ta faveur, oui, bien que ma condition soit si misérable et désespérée, que, à en juger selon le sens et la raison, je considère que tu as tourné le dos: à moi; pourtant, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, tu as témoigné, par d'innombrables preuves, que tu es miséricordieux envers tes serviteurs, je prie le temps que, agissant selon cette règle, tu exerces maintenant la même bonté de cœur vers moi. Il est particulièrement à remarquer, de peur que ceux à qui Dieu ne répond pas immédiatement ne se découragent, que le Prophète a été longtemps opprimé par les misères, sans aucune perspective de soulagement. Pourtant, il faut en même temps observer que le seul motif de confiance des Prophètes pour demander cela à Dieu est sa bonté gratuite. D'où nous tirons cela, bien qu'il fût un homme d'une éminente sainteté, mais la grâce imméritée de Dieu était son seul refuge. En ce qui concerne le mot jugement, apprenons de l'exemple du Prophète pour nous familiariser avec la nature de Dieu, à partir des différentes expériences que nous en avons eues. peut avoir certaines preuves qu'il est miséricordieux envers nous. Et, en vérité, sa grâce ne nous a-t-elle pas été connue de l'expérience quotidienne que nous en avons, lequel d'entre nous oserait l'approcher? Mais si nos yeux ne sont pas aveugles, nous devons percevoir les témoignages très clairs par lesquels il fortifie notre foi, afin que nous n'ayons pas besoin de douter que tous les pieux sont les objets de sa considération; seulement nous devons nous efforcer d'être parmi le nombre de ceux qui aiment son nom. Par ce titre, on entend de véritables croyants; car ceux qui ne craignent Dieu que servilement ne sont pas dignes d'être comptés parmi ses serviteurs. Il exige de nous une obéissance volontaire, afin que rien ne nous soit plus agréable que de suivre où qu'il nous appelle. Il faut cependant observer en même temps que cet amour procède de la foi; oui, le Prophète loue ici le grand effet de la foi, en séparant les pieux, qui s'appuient sur la grâce de Dieu, des hommes du monde, qui, ayant donné leur cœur aux séductions du monde, ne lèvent jamais leur esprit vers le ciel.

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