1. Écoutez ma justice, ô Jéhovah. Le psalmiste commence le psaume en exposant la bonté de sa cause. Il fait cela parce que Dieu a promis qu'il ne souffrira pas que les innocents soient opprimés, mais qu'il les secourra toujours et enfin. Certains expliquent le mot droiture comme désignant prière juste, une interprétation qui me paraît insatisfaisante. Le sens est plutôt que David, se confiant dans sa propre intégrité, interpose Dieu en tant que juge entre lui et ses ennemis, pour connaître ou déterminer sa cause. Nous avons déjà vu, dans un psaume précédent, que lorsque nous avons affaire à des hommes méchants, nous pouvons à juste titre protester notre innocence devant Dieu. Comme, cependant, il ne suffirait pas que les fidèles aient le témoignage d'approbation d'une bonne conscience, David ajoute à sa prière sincère de protestation. Même les personnes non religieuses peuvent souvent se vanter à juste titre d’avoir une bonne cause; mais comme ils ne reconnaissent pas que le monde est gouverné par la providence de Dieu, ils se contentent de jouir de l'approbation de leur propre conscience, au moment où ils parlent, et, rongeant le mors, supportent les blessures qui leur sont faites plutôt obstinément inlassablement, voyant qu'ils ne recherchent aucune consolation dans la foi et la prière. Mais les fidèles ne dépendent pas seulement de la bonté de leur cause, ils la confient aussi à Dieu pour qu'il la défende et la maintienne; et chaque fois qu'une adversité leur arrive, ils se tournent vers lui pour obtenir de l'aide. Tel est donc le sens du passage; c'est une prière que Dieu, qui savait que David avait fait avec justice et pour avoir accompli son devoir sans donner à personne l'occasion de le blâmer, (339) et donc, être injustement molesté par ses ennemis, le regarderait gracieusement; et qu'il le ferait surtout, puisque, se confiant à son aide, il entretenait une bonne espérance et, en même temps, le prie avec un cœur sincère. Par les mots cri et prière il veut dire la même chose; mais le mot cri, et la répétition de ce qu'il dénote, par une expression différente, servent à montrer sa véhémence, son intense sérieux d'âme. Plus loin, alors que les hypocrites parlent haut pour se féliciter d'eux-mêmes, et pour montrer aux autres un gage de la grande confiance qu'ils ont en Dieu, donnent des cris forts, David proteste contre lui-même qu'il ne parle pas trompeusement; en d'autres termes, qu'il n'utilise pas ses pleurs et sa prière comme prétexte pour couvrir ses péchés, mais entre en présence de Dieu avec sincérité de cœur. Par cette forme de prière, le Saint-Esprit nous enseigne que nous devons nous efforcer avec diligence de mener une vie droite et innocente, afin que, s'il y en a qui nous cause des problèmes, nous puissions nous vanter d'être blâmés et persécutés à tort. . (340) De nouveau, chaque fois que les méchants nous assaillent, le même Esprit nous appelle à nous engager dans la prière; et si quelqu'un, se fiant au témoignage d'une bonne conscience dont il jouit, néglige l'exercice de la prière, il escroque Dieu de l'honneur qui lui appartient, en ne lui renvoyant pas sa cause, et en ne le laissant pas juger et déterminer en elle. Apprenons aussi que lorsque nous nous présentons devant Dieu dans la prière, cela ne doit pas se faire avec les ornements d'une éloquence artificielle, car la plus belle rhétorique et la meilleure grâce que nous puissions avoir devant lui consiste dans la pure simplicité.

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