4. De ma voix j'ai crié au Seigneur. Il nous informe ici qu'il n'avait jamais été aussi brisé par l'adversité, ni abattu par des mépris impies, (42) être empêché d'adresser ses prières à Dieu Et c'était une preuve infaillible de sa foi de l'exercer en priant même au milieu de ses détresses. Rien n'est plus inconvenant que de ronger maussade le mors avec lequel nous sommes bridés et de retenir nos gémissements à Dieu, (43) si, en effet, nous avons une foi dans sa promesse. Il n'y a pas non plus de redondance d'expression dans ces mots, J'ai pleuré avec ma voix David mentionne distinctement sa voix, pour mieux exprimer à quel point l'impie pourrait rage contre lui, il ne fut nullement muet, mais prononça d'une voix forte et distincte le nom de son Dieu; et faire cela était une affaire difficile sous une tentation si grave et si sévère. Il mentionne aussi particulièrement sa voix, pour montrer qu'il oppose la voix de la prière aux cris tumultueux de ceux qui, soit blâment la fortune, soit maudissent Dieu, ou cèdent la place à des plaintes excessives; ceux en somme qui, avec une confusion passionnée, déversent leur chagrin immodéré. Mais le sens de David me paraît être principalement celui-ci, qu'au milieu des blasphèmes de ses ennemis par lesquels ils s'efforçaient de submerger sa foi, il ne fut pas mis au silence, mais éleva plutôt la voix vers Dieu, que les impies imaginaient devenir son ennemi. Il ajoute qu'il n'a pas pleuré en vain, pour encourager tous les pieux à la même constance. Quant à l'expression, de la colline de sa sainteté ou, qui signifie les mêmes choses de sa sainte colline, il est mal expliqué du paradis, comme certains l'ont fait. Le ciel, je l’avoue en effet, est souvent appelé, en d’autres endroits, le saint palais de Dieu; mais ici, David a sans doute une référence à l'arche de l'alliance, qui se trouvait alors sur le mont Sion. Et il affirme expressément qu'il a été entendu de là, bien qu'il ait été contraint de fuir dans le désert. L'histoire sacrée rapporte, (2 Samuel 15:24,) que lorsque le prêtre Abiathar ordonna que l'arche soit portée par les Lévites, David ne la souffrira pas. Et en cela, la merveilleuse foi du saint homme apparaît clairement. Il savait que le Seigneur avait choisi Sion pour être le lieu d'habitation de l'arche, mais il était malgré tout disposé à être arraché à ce symbole sacré de la présence divine, (ce qui lui était douloureux comme si ses propres entrailles avaient été arraché de lui,) que de faire toute innovation non sanctionnée par la volonté du ciel. Maintenant, il se vante que, bien qu'il ait été privé de la vue de l'arche, et malgré la distance à laquelle il en était éloigné, Dieu était près de lui pour écouter ses prières. Par ces mots, il laisse entendre qu'il a gardé un médium approprié, dans la mesure où il n'a ni méprisé le signe visible, que le Seigneur avait désigné en raison de la grossièreté des temps, ni en attachant une importance superstitieuse à un lieu particulier, entretenant des conceptions charnelles de la gloire de Dieu. Ainsi, il n'a pas dispersé paresseusement des mots qui disparaîtraient dans l'air, comme les incroyants ont coutume de le faire, qui prient aussi mais qui doutent de l'endroit où ils doivent diriger leur discours. David se tourna directement vers le tabernacle, d'où Dieu avait promis d'être miséricordieux envers ses serviteurs. D'où la confiance avec laquelle il priait; et cette confiance n'a pas été sans succès. De nos jours, comme s'accomplit en Christ ce qui était autrefois ombragé par les figures de la loi, une manière beaucoup plus facile d'approcher Dieu nous est ouverte, à condition que nous ne nous éloignions pas sciemment et volontairement du chemin.

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