1. Béni soit celui qui juge sagement les pauvres. Les interprètes sont généralement d'avis que l'exercice de la bonté et de la compassion manifestés en prenant soin des misérables et en les aidant, est ici loué. Cependant, ceux qui soutiennent que le psalmiste loue ici la candeur attentionnée de ceux qui jugent avec sagesse et charité les hommes dans l'adversité, forment un meilleur jugement de sa signification. En effet, le participe משכיל, maskil, ne peut être expliqué d'aucune autre manière. En même temps, il faut observer pour quelle raison David déclare être bénis ceux qui forment un jugement sage et prudent concernant les afflictions par lesquelles Dieu châtie ses serviteurs. Nous avons dit qu'il devait lutter dans son propre cœur contre les jugements pervers des hommes insensés et méchants, parce que, lorsque l'affliction le pressait lourdement, beaucoup considéraient qu'il était tombé dans un état désespéré, et était tout à fait au-delà de l'espoir de récupération. Il lui arriva sans doute comme au saint patriarche Job, que ses amis considéraient comme l'un des hommes les plus méchants, lorsqu'ils virent Dieu le traiter avec une grande sévérité. Et c'est certainement une erreur qui est de loin trop courante chez les hommes, de considérer ceux qui sont opprimés par les afflictions comme condamnés et réprouvés. Comme, d'une part, la plupart des hommes, jugeant la faveur de Dieu à partir d'un état incertain et transitoire de prospérité, applaudissent les riches et ceux à qui, comme on dit, la fortune sourit; ainsi, d'un autre côté, ils agissent avec mépris envers les misérables et les misérables, et s'imaginent bêtement que Dieu les hait, parce qu'il n'exerce pas tant de tolérance envers eux qu'à l'égard des réprouvés. L'erreur dont nous parlons, à savoir celle de juger injustement et méchamment, est une erreur qui a prévalu dans tous les âges du monde. Les Écritures en de nombreux endroits déclarent clairement et distinctement que Dieu, pour diverses raisons, essaie les fidèles par des adversités, à un moment donné pour les entraîner à la patience, à un autre pour soumettre les affections pécheresses de la chair, à un autre pour purifier et, pour ainsi dire, purifiez-les des désirs restants de la chair, qui demeurent encore en eux; tantôt pour les humilier, tantôt pour en faire un exemple pour les autres, et parfois pour les éveiller à la contemplation de la vie divine. Pour la plupart, en effet, nous parlons souvent imprudemment et sans discernement des autres, et, pour ainsi dire, plongons même dans le plus bas abîme ceux qui travaillent dans l'affliction. Pour contenir un esprit aussi téméraire et débridé, David dit qu'ils sont bénis qui ne souffrent pas eux-mêmes, en parlant au hasard, de juger durement de leurs voisins; mais, en discernant correctement les afflictions par lesquelles ils sont visités, atténuez, par la sagesse de l'Esprit, les jugements sévères et injustes auxquels nous sommes naturellement si enclins. Je viens de citer comme exemple le cas de Job, que ses amis, quand ils le virent mêlé à une misère extrême, hésitèrent à ne pas rendre compte d'un paria, et dont le cas était tout à fait désespéré. (101) Si quelqu'un doué de candeur et doté d'une disposition humaine devait rencontrer un tel cas, il le considérerait dans l'exercice de la même discrétion que David loue ici. Quant à nous-mêmes, avertis par ce témoignage du Saint-Esprit, apprenons à nous garder d'un jugement trop précipité. Nous devons donc juger prudemment de nos frères qui sont dans l'affliction; c'est-à-dire que nous devons bien espérer leur salut, de peur que si nous les condamnons sans pitié avant le temps, cette sévérité injuste ne retombe finalement sur nos propres têtes. Il faut cependant remarquer surtout, ce que j'ai déjà remarqué en effet, que le but que David avait en vue, quand il se voyait, pour ainsi dire, accablé par les jugements méchants et cruels qui s'exprimaient à son sujet, était de: fortifiez-vous par là comme terrain de consolation, de peur qu'il ne sombrât sous la tentation. Si, par conséquent, à tout moment Satan essayait de détruire le fondement de notre foi, par les jugements irréfléchis et présomptueux des hommes, apprenons aussi à recourir à ce dispositif de sagesse, de peur que nous ne sombrions au désespoir. C'est l'utilisation appropriée de la doctrine contenue dans ce passage.

Le Seigneur le délivrera au jour du mal. Certains relient ces mots, au jour du mal, à la clause précédente; et la lecture ainsi suggérée pourrait bien être admise; mais la distinction que j'ai suivie est mieux adaptée au sens, et est également soutenue par l'accent hébreu. Ainsi au moins la doctrine déductible de ces paroles est susceptible d'une signification plus complète, à savoir que le Seigneur délivrera les pauvres au jour de son adversité. Certains pensent que David ici prie pour une bénédiction en faveur des hommes droits et compatissants; comme s'il avait dit: Que le Seigneur lui-même les récompense à nouveau pour leur bonté, si à un moment donné il leur arrivait d'être gravement affligés! D'autres supposent que David enregistre ici le langage de tels hommes dont nous pouvons venir à la connaissance de leur sagesse et de leur droiture. À mon avis, cependant, les deux sont également dans l'erreur en lisant cette clause sous la forme d'un désir ou d'une prière. Que, en effet, David parle en son propre nom, ou au nom des autres, il recommande brièvement et enjoint la bonté que nous devons exercer envers les affligés; car bien que Dieu puisse pendant un temps manifester son mécontentement contre eux, il leur sera néanmoins gracieux, de sorte que l'issue sera enfin plus heureuse et plus joyeuse que le jugement que nous pourrions être amenés à former sous l'aspect actuel de des choses. Nous voyons maintenant que le sens dans lequel j'ai expliqué ce verset est beaucoup plus copieux et plus plein de sens, à savoir que nous devons espérer le salut et la délivrance de la main du Seigneur, même au jour de l'adversité; car autrement, aucun homme qui était tombé une fois dans un état de douleur et de tristesse ne pourrait jamais se relever. Et je le dis, car le dessein du Saint-Esprit dans ce passage n'est pas seulement d'exhorter les fidèles à être prêts à faire preuve de bonté envers leurs frères lorsqu'ils les voient dans l'affliction, mais aussi de signaler le remède qui a été prévu. l'atténuation de notre peine, chaque fois que notre foi est ébranlée par l'adversité.

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