22. As-tu foi? Pour conclure, il montre en quoi consiste l'avantage de la liberté chrétienne: il apparaît donc qu'ils se vantent faussement de la liberté qui ne savent pas en faire un bon usage. Il dit alors que la liberté réellement comprise, comme c'est celle de la foi, a proprement un regard sur Dieu; de sorte que celui qui est doué d'une conviction de ce genre, doit se contenter de la paix de la conscience devant Dieu; il ne lui est pas non plus nécessaire de montrer aux hommes qu'il la possède. Il s'ensuit donc que si nous offensons nos frères faibles en mangeant de la viande, c'est par une opinion perverse; car il n'est pas nécessaire de nous contraindre.

Il est également évident à quel point ce passage est étrangement perverti par certains, qui concluent par conséquent, qu'il n'est pas important de savoir à quel point quelqu'un peut être dévoué à l'observance de cérémonies insensées et superstitieuses, à condition que la conscience reste pure devant Dieu. Paul n'avait en effet rien de moins, comme le montre clairement le contexte; car les cérémonies sont destinées à l'adoration de Dieu, et elles font aussi partie de notre confession: ceux-là alors qui arrachent la foi à la confession, enlèvent au soleil sa propre chaleur. Mais Paul ne gère rien de ce genre dans cet endroit, mais ne parle que de notre liberté dans l'utilisation de la viande et des boissons.

Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même, etc. Ici, il veut nous enseigner, premièrement, comment nous pouvons utiliser légalement les dons de Dieu; et, deuxièmement, à quel point l'ignorance est un obstacle; et il nous enseigne ainsi, de peur que nous ne poussions les non-instruits au-delà des limites de leur infirmité. Mais il énonce une vérité générale, qui s'étend à toutes les actions: «Heureux», dit-il, «celui qui n'a pas conscience de faire le mal, quand il examine correctement ses propres actes». Car il arrive que beaucoup commettent le pire des crimes sans aucun scrupule de conscience; mais cela se produit, parce qu'ils s'abandonnent imprudemment, les yeux fermés, à toute voie vers laquelle l'intempérance aveugle et violente de la chair peut les conduire; car il y a beaucoup de différence entre l'insensibilité et un bon jugement. Celui alors qui examine les choses est heureux, pourvu qu'il ne soit pas mordu par une conscience accusatrice, après avoir honnêtement considéré et pesé les choses; car cette assurance seule peut rendre nos œuvres agréables à Dieu. Ainsi est supprimée cette vaine excuse que beaucoup allèguent sur la base de l'ignorance; dans la mesure où leur erreur est liée à l'insensibilité et à la paresse: car si ce qu'ils appellent une bonne intention suffit, leur examen, selon lequel l'Esprit de Dieu estime les actions des hommes, est superflu. (434)

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