Le Prophète explique maintenant ce que nous avons déclaré concernant le pillage et la fraude. Il confirme qu'il n'avait pas sans raison appelé Jérusalem היונה, eiune , une ville rapace, ou une ville donnée au pillage; car les princes étaient comme des lions et les juges comme des loups. Et quand il parle de juges, il n'épargne pas le peuple; mais il montre que tous les ordres étaient alors corrompus: car bien qu'aucune justice ou équité ne soit considérée par le peuple, il restera encore quelque honte parmi les juges, afin de retenir le peuple au moins dans certaines limites, qu'une licence extrême ne peut pas prévaloir: mais quand le vol est pratiqué à la cour de justice, que dire d'une telle ville? Nous voyons donc que le Prophète décrit dans ces mots une confusion extrême: les princes de Jérusalem, dit-il, sont des lions. Et nous avons ailleurs des déclarations similaires; car les prophètes, alors qu'ils avaient pour but de tout condamner du plus petit au plus grand, dirigeaient pourtant leur discours spécialement vers les juges.

Et cela mérite d'être remarqué, car il n'y avait alors aucune Église de Dieu, sauf à Jérusalem. Pourtant, le prophète dit que les juges, les prophètes et les prêtres étaient tous des apostats. Quel réconfort les fidèles auraient-ils pu avoir? Mais nous voyons donc que la crainte de Dieu n'avait pas totalement failli à ses élus, et qu'ils combattaient fermement et d'un cœur invincible contre toutes les offenses et épreuves de ce genre. Apprenons aussi à nous fortifier aujourd'hui avec le même courage, afin de ne pas nous évanouir, quelle que soit l'impiété qui règne partout, et que toute religion puisse paraître éteinte parmi les hommes.

Mais nous pouvons aussi apprendre, par conséquent, à quel point les papistes se vantent de leurs vains titres, comme s'ils pensaient que Dieu leur était pour ainsi dire lié parce qu'ils ont des évêques et des pasteurs. Mais le Prophète montre que même ceux qui accomplissaient la fonction ordinaire d'exécuter les lois pouvaient encore être les méchants et perfides méprisants de Dieu. Il montre aussi que ni les prophètes ni les prêtres ne doivent être épargnés; car quand Dieu les place au-dessus de son Église, il ne leur donne aucun pouvoir de tyranniser, afin qu'ils osent faire quoi que ce soit en toute impunité, et ne pas être réprimandés. Car si le sacerdoce sous la loi était sacré, nous voyons pourtant qu'il était sujet à correction. Que personne à ce jour ne revendique donc pour lui-même un privilège, comme s'il était exempt de toute instruction et réprimande, tout en occupant une position élevée parmi le peuple de Dieu.

Il fait la distinction entre les princes et les juges; et la raison en est que le royaume était encore debout. Ainsi les courtisans, qui étaient en faveur et en autorité auprès du roi, se sont tirés une partie du butin, et les juges en ont dévoré une autre. Bien que l'Écriture ne fasse souvent aucune différence entre ces deux noms, je n'en doute pas, mais il entend par שרים, sherim , les princes, les chefs qui étaient des courtisans; et il les appelle שפטים, shepthim , juges, qui ont rendu la justice. Et il dit que les juges étaient des loups du soir, c'est-à-dire affamés, car les loups deviennent furieux le soir quand ils ont erré toute la journée et n'ont rien trouvé. De même que leur besoin aiguise la sauvagerie des loups, de même le Prophète dit que les juges avaient faim comme les loups du soir, dont la faim les rend furieux. Et dans le même but, il ajoute qu'ils ne se sont pas cassés les os le matin ; c'est-à-dire qu'ils n'attendirent pas l'aube pour se briser les os; (107) car quand ils ont dévoré la chair, ils ont aussi employé leurs dents pour casser les os, parce que leur voracité était si grande. Nous appréhendons maintenant la signification du Prophète. Il suit ensuite:

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