Et il lui prit un tesson, etc. — Il est clair que la maladie de Job était cuticulaire, dit le docteur Mède ; et il est aussi certain que les corps des Hébreux étaient (dans ces pays chauds) très sujets aux ulcères de la peau ; c'est pourquoi les savants pensent qu'il leur était interdit de manger de la chair de porc ; ce qui, comme il fournit une nourriture grossière, et difficilement transpirable, est une nourriture très impropre dans de telles constitutions ; quant à combien plus chauds étaient les pays qu'ils habitaient (comme les Désarts d'Arabie), plus ces troubles faisaient rage. Il y a une autre maladie bien pire, si fréquente en Egypte qu'on y dit qu'elle y est endémique , quoiqu'elle puisse aussi s'engendrer dans ce pays chaud ; Je veux dire l' éléphantiasis.C'était peut-être cela, qui est à peu près de la même nature que la lèpre, qui avait affligé le corps de notre juste.

Le docteur remarque en outre que ce n'est pas Job lui-même, ni ses amis, mais l'auteur du livre, qui attribue ses calamités à Satan ; car l'intention de cet écrivain semble être de montrer, par un exemple frappant, que le monde est gouverné par la providence de Dieu tout-puissant ; et comme les saints anges, dont Dieu fait usage du ministère en distribuant ses dons généreux, exécutent ponctuellement tous ses commandements ; ainsi Satan lui-même, avec ses agents, est sous le pouvoir de Dieu, et ne peut infliger aucun mal à l'humanité sans la permission divine. Peut-être qu'il peut être agréable à nos lecteurs d'entendre quelque chose de plus de l'opinion de ce savant écrivain sur le livre de Job en général ; qui, dit-il, peut à juste titre être considéré comme le plus ancien de tous les livres dont nous avons un compte certain : car certains sont d'opinion, qu'il a été écrit au temps des Patriarches ; beaucoup d'autres, qu'il a été composé vers les jours de Moïse, et même par Moïse lui-même ; et il y en a peu qui le pensent postérieurement à lui.

Pour ma part, j'embrasse l'opinion du savant Lightfoot, qu'elle a été composée par Elihu ; l'un des compagnons de Job, principalement parce qu'il y parle de lui-même comme d'un écrivain ; et si c'est le cas, il semblera être plus ancien que les jours de Moïse. Je considère que c'est un poème dramatique, composé sur une histoire vraie, et peut-être avec ce dessein, qu'à partir de l'exemple de cet homme illustre et droit, pourtant affligé et le plus misérable, le peuple d'Israël pourrait apprendre à supporter avec patience tout ces maux et épreuves qu'ils souffraient quotidiennement dans leur captivité égyptienne ; on ne peut pas non plus trouver, à mon avis, dans ce genre d'écriture, rien de plus admirable et de plus propre à émouvoir les passions que cette pièce ; que nous regardions la sublimité et l'élégance de son style, ses descriptions naturelles, ou la propriété des caractères attribués à toutes les personnes concernées. Voir sa Medica Sacra, cap. 1 : et Scheuchzer, tom. 6 : p. 15.; voir aussi les Réflexions sur ce chapitre.

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