Vous embrassez la mer et la terre, etc. — 3. Le troisième malheur est dénoncé, parce qu'ils ont exprimé le plus grand zèle qu'on puisse imaginer à faire des prosélytes, embrassant la mer et la terre ; c'est-à-dire employant les peines et les ardeurs les plus infatigables, et ne laissant aucun art inutilisé à cette fin ; tandis qu'en même temps leur intention dans tout cela n'était pas que les Gentils puissent devenir des hommes meilleurs par la connaissance de la vraie religion, mais plus amicaux envers eux ; leur cédant la direction de leurs bourses, ainsi que de leurs consciences.

En conséquence, dans les pays païens, ces mondains accommodaient la religion aux humeurs des hommes ; le plaçant, non dans les règles éternelles et immuables de la justice, mais dans les observances cérémonielles ; ce qui eut pour effet, ou bien que les prosélytes devinrent plus superstitieux, plus immoraux et plus présomptueux que leurs maîtres ; ou que, les prenant pour des imposteurs, ils retombèrent dans leur ancien état de paganisme ; et dans les deux cas, ils devinrent deux fois plus les enfants de l'enfer que les Pharisiens eux-mêmes ; c'est-à-dire plus ouvertement et indéfiniment méchants qu'eux. Le zèle des Juifs à faire des prosélytes était si remarquable qu'il fut remarqué par les païens et devint un proverbe :

——— Ac veluti te Judaei, cogamus in hanc concedere turbam. HOR. Lib. 1 : sam. 4 ver. 142.

Nous te forcerons, comme les juifs prosélytes, À être comme nous. — FRANÇOIS.
Sur quoi saint Ambroise observe, que « cette plaisanterie du poète découle de l'esprit de prosélytisme des Juifs, qui se sont insinués dans les familles, sont entrés dans les cours de justice, ont troublé les juges, et ont toujours plus de succès à mesure qu'ils étaient plus impudent." Dans le même but est ce que Justin Martyr a dit à Tryphothe Juif : "Vos prosélytes non seulement ne croient pas à la doctrine du Christ, mais blasphèment encore son nom autant que vous-mêmes." Enfant de l'enfer et fils de perdition étaient des termes de reproche dont se servaient les Juifs.

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