Luc 22:44

I. Le texte exprime un mystère profond, dont nous devons essayer de rendre compte. C'est un mystère; pour quelle raison peut-on attribuer cette intensité de souffrance ? L'anticipation de ce qui l'attendait la désertion, l'ignominie, une mort de torture suffisait-elle pour causer toute l'agonie qu'il ressentait ? Ne dégradons-nous pas notre conception du Seigneur Jésus-Christ en admettant même la suffisance, pour ne rien dire de la vérité, d'une telle explication ? Beaucoup d'anciens stoïciens, beaucoup de martyrs chrétiens auraient rencontré un tel sort avec le sourire aux lèvres.

Placerons-nous Christ au-dessous d'eux dans l'échelle morale ? C'est, je crois, dans le but d'éviter cette difficulté qu'on a inventé des théories dans lesquelles on a introduit quelque élément nouveau et mystérieux dans la souffrance du Christ. Ainsi, par exemple, on nous dit que l'amertume des souffrances du Christ dans le jardin de Gethsémané consistait en ceci : Que « d'une manière mystérieuse » il a dû endurer la colère de Dieu.

De cette théorie, je n'hésite pas à dire qu'elle est nettement immorale, car elle représente Dieu, le Juge de toute la terre, comme si loin de faire le bien, qu'il est en colère contre un être innocent.

II. Bien que nous ne puissions pas prétendre dogmatiser les sentiments qui lui traversaient alors l'esprit, c'est un bon sujet d'enquête. Y a-t-il une difficulté insurmontable à attribuer l'agonie du jardin à un sentiment qui a dû traverser son esprit. L'anticipation de ce qui, comme nous le savons maintenant, et il le savait alors, l'attendait. L'insensibilité fait, dans une certaine mesure, le travail du courage. Mais le courage ne peut pas faire le travail de l'insensibilité.

L'insensibilité peut rendre l'action plus facile. Le courage ne peut pas rendre la souffrance moindre. La douleur ou le chagrin ne peuvent détourner un brave homme de sa course ; mais à moins qu'il ne soit insensible aussi bien que courageux, il faut qu'il les sente. C'est à la nature sensible et imaginative que la souffrance, ressentie ou anticipée, est la plus amère. Un tel homme a besoin de plus de courage qu'un homme moins finement organisé. Mais dire que parce qu'il est plus finement organisé, il est moins brave, c'est supposer ce que ni la raison ni le fait ne justifient le moins du monde.

Qu'il soit difficile, voire impossible, de comprendre pleinement le lien entre la souffrance du Christ et l'accomplissement du péché est indéniable ; mais si cette connexion est une fois admise, je ne vois pas qu'il y ait de difficulté à comprendre pourquoi la souffrance anticipée lui aurait causé une douleur plus vive qu'elle n'aurait causé à beaucoup d'hommes ordinaires. C'est une erreur de confondre cette sensibilité avec un manque de courage, mais la conclusion à laquelle on arrive est tout à fait indépendante de l'estime relative dans laquelle vous pouvez choisir de tenir la nature stoïque et sensible. Vous pouvez appeler le premier la nature supérieure, si vous voulez, mais cela n'aurait pas été adapté à la mission du Christ.

JH Jellett, Le fils aîné et autres sermons, p. 153.

Références : Luc 22:44 . H. Wace, Expositor, 2e série, vol. ii., p. 203 ; Spurgeon, Sermons, vol. ix., n° 493 ; Idem, vol. xx., n° 1199 ; Ibid., matin après matin, p. 83 ; G. Brooks, Cinq cents plans de sermons, p. 82. Luc 22:45 ; Luc 22:46 .

J. Keble, Sermons pour la Semaine Sainte, p 46. Luc 22:46 . Spurgeon, Soir par Soir, p. 299. Luc 22:46 . Clergyman's Magazine, vol. iv., p. 224. Luc 22:47 ; Luc 22:48 .

Spurgeon, Sermons, vol. ix., n° 494. Luc 22:48 . Ibid., matin après matin, p. 85 ; G. Brooks, Cinq cents plans de sermons, p. 304 ; Clergyman's Magazine, vol. ii., p. 81. Luc 22:50 ; Luc 22:51 . G. Macdonald, Miracles de Notre-Seigneur, p. 70.

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