Matthieu 5:4

(avec Luc 6:21 )

I. Dans tout deuil, que ce soit pour les morts ou pour les vivants, ou pour quelle perte ou calamité mondaine cela peut, il se cache, pour ainsi dire, un commencement et une semence de béatitude. Si au lieu de nous l'écarter comme d'un visiteur importun, nous nous asseyons docilement à ses pieds pour entendre sa voix, il tirera de son sein sombre les consolations mêmes de Dieu. Il n'est pas difficile de comprendre comment il doit en être ainsi : (1) Tout vrai deuil rend le cœur plus doux et l'esprit plus humble ; (2) il prêche le péché et appelle à la repentance.

II. Lorsqu'un pécheur est devenu, selon les mots de la première bénédiction, « pauvre en esprit », il n'a pas épuisé, de beaucoup, les sentiments propres à une vue adéquate de toute sa condition devant Dieu. Il n'a, en vérité, pris qu'un côté de sa condition, et ce côté inférieur et terrestre. A mesure que se lève la lumière de l'espoir, l'âme est capable d'avoir une autre vision de son propre état. Libéré dans toute mesure de la pression du péché sur lui-même, aussi ruineux pour ses propres perspectives, un homme peut mieux entrer dans son mal intrinsèque vis-à-vis de Dieu ; son tort et la tache qu'il laisse, tout son fardeau de haine honteuse et douloureuse aux yeux du jaloux et du Saint. C'est la deuxième étape de l'expérience ; le deuil plus profond et plus noble qui survit à l'angoisse de la première angoisse,

III. L'heure du repentir n'est pas isolée. Pour un homme spirituel, la simple présence du péché est douloureuse. Un chrétien porte en lui ce qui peut faire de toutes ses journées un temps de lourdeur. Le péché en nous et en dehors est un fait trop central, trop omniprésent et trop déprimant pour jamais laisser le chrétien s'échapper de son ombre. C'est un homme qui n'a appris ni à oublier ni à mépriser le côté obscur de la vie ; car il s'est ouvert avec Christ à la malédiction, et s'est penché avec Christ jusqu'à la croix.

Pourtant, dans ce deuil, on est béni. Faire cela amène un homme dans la communion avec le Christ affligé, et donc dans la région du propre confort de Christ. C'est aussi le confort qui deviendra enfin le bonheur parfait. Les sources du deuil seront taries quand le péché sera à jamais mort ; et la source du réconfort sera atteinte lorsque Dieu sera enfin apprécié.

J. Oswald Dykes, Les Béatitudes du Royaume, p. 45.

Références : Matthieu 5:4 . Mgr Barry, Sermons du Cheltenham College, p. 97 ; J. Oswald Dykes, Le Manifeste du roi, p. 47 ; Jeudi Penny Pulpit, vol. vii., p. 229.

Continue après la publicité
Continue après la publicité