Romains 6:8

I. De même qu'un arbre ne peut vivre et croître, porter des fleurs et des fruits, et s'étendre vers le ciel, à moins qu'il ne soit d'abord enraciné et enterré dans la terre, de même l'amour de Dieu dans l'âme ne peut pas, à moins que ce qui est terrestre ne soit mort et enseveli avec Christ dans sa mort. C'est donc au baptême que cet amour est par l'Esprit Saint planté en nous ; c'est alors que nous sommes ensevelis avec Christ, afin que nous puissions vivre avec lui cette vie qui est en Dieu, dans de saintes affections maintenant et dans une plénitude de joie plus tard.

Tel est donc le sujet de l'épître d'aujourd'hui (sixième dimanche après la Trinité). Le chrétien demeure dans la contemplation continuelle de la Croix et de la mort du Christ ; c'est là que son cœur et ses affections sont fixés ; c'est là qu'il trouve un remède contre le péché et une force contre la tentation. Et comme nous devenons naturellement comme ce que nous contemplons, c'est pour lui une satisfaction inexprimable de penser que par son baptême même et sa nouvelle naissance il est lui-même là, mort avec le Christ et enseveli, afin qu'il puisse trouver en lui une vie meilleure. ; que la force et la vie mêmes de son baptême consistent en ce qu'il est ainsi rendu conforme à la mort du Christ.

« Du fort sort la douceur », de la mort la vie ; et pour se résigner aux espérances, aux plaisirs et aux avantages terrestres, il faut que le cœur ait trouvé quelque chose de mieux, le trésor d'affections nouvelles qu'il apprécie davantage.

II. Morts nous sommes avec Christ par le baptême, par sa puissance et sa grâce, et morts nous devons aussi être dans les habitudes de notre nouvelle vie, afin qu'une telle vie divine puisse se poursuivre en lui ; et tout cela à partir de la référence la plus intime à Lui. La mention fréquente du Christ dans l'inculcation des préceptes et doctrines chrétiens implique aussi dans nos vies, et dans l'accomplissement de tous les préceptes et doctrines chrétiens, le retour fréquent à Lui comme source de vie.

L'amour pense toujours à l'objet aimé ; se plaît à agir en vue d'elle ; lui être assimilé ; s'y accrocher; devenir de plus en plus un avec lui. Mais cet amour, comme étant contraire à notre nature corrompue, doit être soutenu de force en nous faisant violence et par tous les moyens extérieurs ; par une communion fréquente avec lui dans la prière et la méditation, par des aumônes et des charités actives, et plus spécialement par une participation fréquente de son corps et de son sang.

J. Williams, Les épîtres et les évangiles, vol. ii., p. 82.

L'amour de la religion une nouvelle nature.

I. Être mort avec Christ, c'est haïr et se détourner du péché, et vivre avec Lui, c'est avoir notre cœur et notre esprit tournés vers Dieu et le ciel. Être mort au péché, c'est en ressentir le dégoût. Nous savons ce que l'on entend par dégoût. Prenez, par exemple, le cas d'un malade, lorsqu'on lui présente une certaine nourriture, et il n'y a aucun doute sur ce que l'on entend par dégoût. D'un autre côté, considérez à quel point un repas est agréable pour les affamés, ou une odeur vivifiante pour les faibles ; comme l'air est rafraîchissant pour les alanguis, ou le ruisseau pour ceux qui sont fatigués et assoiffés ; et vous comprendrez le genre de sentiment qu'implique le fait d'être vivant avec le Christ, vivant avec la religion, vivant avec la pensée du ciel.

Nos pouvoirs animaux ne peuvent pas exister dans toutes les atmosphères ; certains airs sont vénéneux, d'autres vivifiants. Ainsi en est-il des esprits et des âmes : un esprit non renouvelé ne pourrait pas vivre au ciel, il mourrait ; un ange ne pourrait pas vivre en enfer. Être mort au péché, c'est avoir tellement l'esprit que l'atmosphère du péché nous opprime, nous afflige et nous étouffe, qu'il est douloureux et contre nature pour nous d'y rester. Être vivant avec le Christ, c'est avoir l'esprit tel que l'atmosphère du ciel nous rafraîchit, nous anime, nous stimule, nous fortifie.

Être vivant, ce n'est pas seulement supporter la pensée de la religion, adhérer à la vérité de la religion, vouloir être religieux, mais être attiré vers elle, l'aimer, s'en réjouir, lui obéir. Maintenant, je suppose que la plupart des personnes appelées chrétiens ne vont pas plus loin que cela pour souhaiter être religieux, et penser qu'il est juste d'être religieux, et d'éprouver du respect pour les hommes religieux ; ils ne vont pas jusqu'à avoir une sorte d'amour pour la religion.

II. Un saint homme est par nature sujet au péché à égalité avec les autres ; mais il est saint parce qu'il soumet, piétine, enchaîne, emprisonne, écarte cette loi du péché, et est gouverné par des motifs religieux et spirituels. Même ceux qui, à la fin, se révèlent être des saints et atteignent la vie éternelle, mais ne sont pas nés saints, mais doivent, avec la grâce régénératrice et renouvelatrice de Dieu, se faire saints.

Ce n'est rien d'autre que la Croix du Christ sans nous et en nous, qui transforme chacun de nous d'être (pour ainsi dire) un diable, en un ange. Jusqu'à la fin, les hommes les plus saints ont des restes et des taches de péché dont ils voudraient se débarrasser s'ils le pouvaient, et qui empêchent cette vie d'être pour eux, en toute grâce de Dieu, un paradis sur terre. Non, la vie chrétienne n'est qu'une ombre du ciel. Ses jours de fête et saints ne sont que des ombres d'éternité.

Mais désormais il en sera autrement. Au ciel, le péché sera entièrement détruit dans chaque âme élue. Nous n'aurons aucun désir terrestre, aucune tendance à la désobéissance ou à l'irréligion, aucun amour du monde ou de la chair, pour nous détourner de la dévotion suprême à Dieu. Nous aurons la sainteté de notre Sauveur accomplie en nous et serons capables d'aimer Dieu sans inconvénient ni infirmité.

JH Newman, Parochial and Plain Sermons, vol. vii., p. 179.

Référence : Romains 6:8 . Clergyman's Magazine, vol. iv., p. 87.

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