ÉGALITÉ ET INÉGALITÉ

«                                 , et qu'as-tu que tu n'aies pas reçu ?

1 Corinthiens 4:7

Les remarquables inégalités de dotation qui existent entre les hommes viennent de Dieu, et font autant partie de son œuvre que toute autre chose dans le monde des êtres, et de se quereller avec eux, ou d'en faire l'occasion de rivalité et d'éloignement des autres, est de déclarer la guerre à la sagesse et au dessein du Grand Créateur.

I. La société humaine est faite d'inégalités— inégalités de moyens, d'influence, d'éducation, de position sociale et d'opportunités. De ces inégalités, l'Angleterre est, peut-être, au-delà de tout pays d'Europe, la grande scène et l'exemple, et l'attention a été récemment appelée sur elles avec des objectifs qui n'ont pas besoin d'être discutés maintenant, et avec un zèle qui n'a pas toujours fait attention à l'exactitude. . Mais quand toutes les déductions ont été faites, il faut avouer que ces inégalités sont énormes ; que le contraste que présentent les extrémités est et ouest de la métropole ne se retrouve probablement dans aucune autre capitale d'Europe ; et que, compte tenu de la petite superficie et de la vaste population de ce pays, la répartition réelle des terres et des richesses pourrait sembler approcher les proportions d'un danger social et menacer une certaine forme de changement destructeur.

II. Dieu lui-même fait qu'un homme diffère d'un autre. — Il fait différer les hommes à l'origine dans leur puissance productive, et par conséquent il y a inévitablement une différence correspondante dans la quantité produite. S'il existe un droit quelconque, l'homme a droit au produit de son travail exercé sur ce qui lui appartient, et à une partie de son travail exercée sur ce qui est à un autre ; et ce produit, il a le droit de le transmettre à ses enfants.

Et comme la puissance productive des différents hommes a toujours énormément différé, nous avons dans ce fait le véritable compte de la distribution inégale des richesses et de la position dans la société humaine, et donc des projets de reconstruction de la société sur la base d'une distribution égale des biens de tout genre sont en conflit avec les faits originels de la nature humaine, c'est-à-dire avec la volonté de Dieu. Aucune théorie ou loi humaine ne peut affecter cette inégalité originelle du pouvoir productif chez les hommes, qui est la cause principale et permanente des différences de richesse et de position sociale.

Telle est cette inégalité originelle entre l'homme et l'homme, que si demain vous pouviez découper le pays d'Angleterre en lanières si courtes et si étroites que chaque Anglais né y eût sa part infime, il ne s'écoulerait pas quinze jours avant le règne de l'inégalité aurait recommencé ; la nature et les faits s'affirmeraient contre la théorie, et la propriété, variant dans son montant avec la puissance productive de chaque homme, se retrouverait entre les mains d'une minorité, bien que, sans aucun doute, une nouvelle minorité du peuple.

Qu'est-ce que c'est, se murmure peut-être quelqu'un, qu'est-ce que la vieille histoire de l'Église qui défend toujours le privilège contre le droit, la richesse contre la pauvreté, le petit nombre contre le grand nombre, ce qui a été contre ce qui devrait être ? Qu'est-ce que cela sinon une tentative de stéréotyper le mal en en rendant le Dieu Tout-Puissant responsable et en interposant les sanctions divines entre cela et sa correction ? Et si nous, membres de l'Église, répondons à un avenir dans lequel tout ce qui est ici en deçà des exigences de la justice sera parfaitement et pour toujours réparé, nous sommes farouchement avertis que notre foi en un avenir fait obstacle aux efforts pour améliorer le sort présent de l'homme, et qu'il n'est pas bien de reporter les devoirs de l'heure à la force de l'inexpliqué et du problématique. Non, vous nous comprenez mal.

III. Nous sommes aussi loin que possible de dire que les inégalités qui impliquent un tort moral sont à admettre ici car elles seront corrigées plus tard. Les différences de position, d'éducation, de revenu, n'impliquent pas en elles-mêmes un tort moral ; bien plus, il n'y a pas d'avantage dans la richesse et le pouvoir pour compenser les dangers moraux qui les attendent constamment ; et il n'y a pas d'inconvénient si inévitable dans une condition pauvre et humble que de perdre le lustre qui lui a été conféré à Bethléem et à Nazareth.

Mais si la propriété est de nature à faire du crime presque l'instinct de conservation ; si le manque d'éducation signifie pas de principes moraux dominants dans la conscience, pas de connaissance élémentaire de Dieu ; si les êtres humains sont entassés dans des habitations qui dénient à la pureté ses sauvegardes les plus simples ; alors assurément l'Église du Christ serait fausse à son maître si elle n'exhortait, à quelque risque que ce soit, un remède.

Partout où le christianisme est réellement cru et appliqué, il tend à diminuer les inégalités générales de la vie ; ses charités jettent des ponts sur les abîmes qui séparent les classes ; son esprit d'abnégation incite au libre abandon de la richesse et de la situation au profit des autres.

Révérend Canon Liddon.

Illustration

« Même dans une université, sous la surface généralement uniforme de la vie académique, on ne peut qu'être conscient de certaines différences surprenantes de condition extérieure. L'homme qui vient d'un foyer aisé, avec au moins 500 £ par an en poche, doit savoir qu'il est assis dans une salle de conférence et dans une salle à côté d'hommes qui, habillés comme lui, et partageant avec lui les pensées et messieurs, doivent réfléchir soigneusement à chaque six pence qu'ils dépensent, et, peut-être, peuvent se permettre un dîner solide pas plus de trois jours par semaine.

Et si l'on regarde derrière l'enceinte de la vie universitaire, et que l'on visite quelques-unes de nos grandes villes du Nord ou la métropole, on voit une égalité encore plus vaste et tragique ; vous verrez autour de vous des centaines, voire des milliers de jeunes hommes au cœur aussi chaleureux, à l'intellect naturellement aussi vif, voire plus vif, que celui de l'universitaire, pourtant privé par ses circonstances extérieures de toute part dans ces activités mentales et sociales, et des avantages moraux qui, comme il l'espère, lui permettront un jour de tenir tête au combat de la vie, et d'être au service de l'Église ou de la patrie.

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