12 Bien-aimée, pensez que ce n'est pas étrange, ou, ne me demande pas . Il y a une mention fréquente faite dans cette épître d'afflictions; la cause dont nous avons expliqué ailleurs. Mais cette différence est à noter, que lorsqu'il exhorte les fidèles à la patience, il parle parfois en général de troubles communs à la vie de l’homme; mais ici il parle des torts faits aux fidèles pour le nom du Christ. Et d'abord, en effet, il leur rappela qu'ils n'auraient pas dû le juger étrange comme pour une chose soudaine et inattendue; par quoi il laisse entendre qu'ils auraient dû, par une longue médiation, être préalablement préparés à porter la croix. Car quiconque s'est résolu à combattre sous la bannière du Christ ne sera pas consterné lorsque la persécution se produira, mais, comme un habitué, la supportera patiemment. Afin que nous soyons alors dans un état d'esprit préparé lorsque les vagues de persécutions nous envahissent, nous devons en temps voulu nous habituer à un tel événement en méditant continuellement sur la croix.

De plus, il prouve que la croix nous est utile par deux arguments, - que Dieu éprouve ainsi notre foi, - et que nous devenons ainsi participants au Christ. Puis, en premier lieu, rappelons-nous que l'épreuve de notre foi est la plus nécessaire, et que nous devons donc obéir volontairement à Dieu qui pourvoit à notre salut. Cependant, la principale consolation doit être tirée d'une communion avec Christ. C'est pourquoi Pierre nous interdit non seulement de penser que c'est étrange, quand il nous présente cela, mais il nous invite aussi à nous réjouir. C'est, en effet, une cause de joie, quand Dieu éprouve notre foi par la persécution; mais l'autre joie la dépasse de loin, c'est-à-dire quand le Fils de Dieu nous attribue le même cours de vie avec lui-même, afin qu'il puisse nous conduire avec lui à une participation bénie de la gloire céleste. Car nous devons garder à l'esprit cette vérité, que nous avons la mort de Christ dans notre chair, afin que sa vie se manifeste en nous. Les méchants aussi portent en effet de nombreuses afflictions; mais comme ils sont séparés du Christ, ils n’appréhendent rien d’autre que la colère et la malédiction de Dieu: ainsi vient la douleur et la crainte qui les accablent.

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