12. Les oppresseurs de tout peuple sont des enfants ( 60) Ici aussi est réprimée la folie et la sottise du peuple, parce qu'il ferme les yeux à midi. Il n'y a rien que les hommes soient plus réticents à admettre que de se faire porter un joug; ils ne se soumettent pas non plus volontiers à être gouvernés par des nobles. L'esprit de ceux qui obéissent aux hommes délicats et efféminés, et se laissent opprimer par eux, doit donc être faible et lâche; on ne peut pas non plus douter que Dieu ait frappé avec un esprit de lâcheté ceux qui offrent leurs épaules, comme des ânes, pour porter des fardeaux. Le pouvoir d'un tyran doit en effet être supporté, même par des hommes de courage; mais le reproche qu'Esaïe apporte aux Juifs est que, tout en secouant obstinément le joug de Dieu, ils sont prêts à céder une soumission abjecte aux hommes et à rendre des services, si honteux ou dégradants soient-ils.

Car les Juifs ne pouvaient se plaindre d'être contraints par la violence, quand de leur propre chef ils obéissaient à ceux dont ils auraient volontiers décliné l'autorité. Il est donc évident qu'ils ont été frappés par la main de Dieu, et ont été secoués de terreur, de sorte qu'ils n'avaient aucune force ni de corps ni d'esprit.

C'est aussi la vengeance que Dieu avait autrefois menacée par Moïse; car la doctrine générale de Moïse, comme nous l'avons déjà dit, est continuellement évoquée par les prophètes. (61) ou comment était-il possible que des hommes qui avaient le pouvoir de résistance subissent de leur propre gré un esclavage dont ils auraient volontairement échappé, Dieu les a privés de compréhension et de prévoyance afin qu'il puisse de cette manière se venger de leurs crimes? Chaque fois que, par conséquent, quelque chose de ce genre nous arrivera; n'imaginons pas qu'il soit venu par hasard. Au contraire, chaque fois qu'il arrivera que nous sommes gouvernés par des hommes qui ne sont d'aucune estimation, et qui sont plus insignifiants que les enfants, reconnaissons la colère du Seigneur, si nous ne choisissons pas que le Prophète nous charge du la plus grossière stupidité.

Ceux qui te gouvernent (62) Il continue à enseigner la même doctrine, que quand Dieu lâche les rênes contre les méchants, pour tout déranger, il montre qu'il est très offensé contre les Juifs; car s'ils avaient joui de sa faveur, il y avait lieu d'espérer que son gouvernement serait très saint et béni. En même temps, il est probable que le troupeau commun des hommes était si follement dévoué à leurs dirigeants, qu'ils vénéraient comme des oracles à la fois leurs injonctions et leur conduite; et de là surgit toute la corruption qui prévalait partout. Puisque, par conséquent, la contagion se propageait plus loin sans être perçue par le peuple, Isaïe crie à haute voix qu'ils doivent se prémunir contre les gouverneurs eux-mêmes, qui corrompent et détruisent le peuple.

D'autres l'expliquent, ceux qui te bénissent ; mais comme le participe qu'il emploie peut être tiré de ישר, ( yashar ,) qui signifie à la règle , j'adopterai plutôt cette interprétation, car elle est plus conforme au contexte. (63) Je reconnais que les faux prophètes ont flatté les gens, mais je ne vois aucune raison pour laquelle leurs flatteries devraient être mentionnées ici. Mais cela s'applique très bien aux dirigeants et aux chefs, qu'ils étaient la cause de la destruction; car de même que les princes sont élevés à leur charge pour le salut public, de même aucun fléau n'est plus destructeur que quand ils sont de mauvais hommes et gouvernent selon leur propre caprice. Il dit donc que ceux qui gouvernent sont les causes des maux et qu'ils corrompent tout, puisqu'il était de leur devoir de corriger les autres hommes et de montrer le chemin par leur propre exemple.

Continue après la publicité
Continue après la publicité