14. Mais quand j'ai vu qu'ils ne marchaient pas debout . Certains appliquent ces paroles aux Gentils, qui, perplexes devant l'exemple de Pierre, commençaient à céder; mais il est plus naturel de les comprendre comme faisant référence à Pierre et Barnabas et à leurs disciples. Le chemin approprié vers la vérité de l'Évangile était d'unir les Gentils avec les Juifs de telle manière que la vraie doctrine ne soit pas blessée. Mais lier la conscience des hommes pieux par l'obligation d'observer la loi et d'enterrer en silence la doctrine de la liberté, c'était acheter l'unité à un prix exorbitant.

La vérité de l'Évangile est ici utilisée, par Paul, dans le même sens qu'auparavant, et contraste avec ces déguisements par lesquels Pierre et d'autres ont caché sa beauté. Dans un tel cas, la lutte que Paul a dû soutenir doit sans aucun doute avoir été sérieuse. Ils étaient parfaitement d'accord sur la doctrine; (46) mais puisque, mettant la doctrine hors de vue, Pierre s'est trop soumis aux Juifs, il est accusé de s'arrêter. Il y en a qui s'excusent pour Pierre pour un autre motif, parce que, étant l'apôtre de la circoncision, il devait se préoccuper particulièrement du salut des Juifs; tandis qu'ils admettent en même temps que Paul a bien fait de plaider la cause des Gentils. Mais il est insensé de défendre ce que le Saint-Esprit par la bouche de Paul a condamné. Ce n'était pas une affaire d'hommes, mais impliquait la pureté de l'Évangile, qui risquait d'être contaminé par le levain juif.

Avant eux tous . Cet exemple nous enseigne que ceux qui ont péché publiquement doivent être publiquement châtiés, en ce qui concerne l'Église. L'intention est que leur péché ne puisse, en restant impuni, constituer un exemple dangereux; et Paul ailleurs (1 Timothée 5:20) énonce expressément cette règle, à observer dans le cas des anciens,

«Ceux que le péché reproche avant tout, afin que d'autres aussi aient peur;

car le poste qu'ils tiennent rend leur exemple plus pernicieux. Il était particulièrement avantageux que la bonne cause, dans laquelle tous avaient un intérêt, fût ouvertement défendue en présence du peuple, afin que Paul eût une meilleure occasion de montrer qu'il ne se dérobait pas au grand jour.

Si vous êtes juif . L’adresse de Paul à Pierre se compose de deux parties. Dans le premier, il dénonce avec lui son injustice envers les Gentils, en les contraignant à garder la loi, dont il se voulait dispensé. Car, sans parler du fait que tout homme est tenu d'observer la loi qu'il établit pour les autres, sa conduite fut grandement aggravée en obligeant les Gentils à observer les cérémonies juives, tandis que lui, étant juif, se laissait libre. La loi a été donnée aux Juifs, non aux Gentils; de sorte qu'il argumente du moins au plus grand.

Ensuite, on fait valoir que, d'une manière dure et violente, il a contraint les Gentils , en se retirant de leur communion, à moins qu'ils ne choisissent de se soumettre au joug de la loi; et leur a ainsi imposé une condition injuste. Et, en effet, toute la force de la réprimande réside dans ce mot, que ni Chrysostome ni Jérôme n'ont remarqué. L'usage des cérémonies était gratuit à des fins d'édification, à condition que les croyants ne soient pas privés de leur liberté ou soumis à toute contrainte dont l'Évangile les libère.

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