6. Et Abram a traversé la terre . Ici, Moïse montre qu'Abram n'a pas immédiatement, en entrant dans le pays, trouvé une habitation dans laquelle il pourrait se reposer. Car l'expression traversée et la position du lieu (Sichem) où il est passé montrent que la longueur de son voyage avait été longue. Sichem n'est pas loin du mont Gerizim, qui se trouve vers le désert du sud. C'est pourquoi, c'est exactement comme Moïse l'avait dit, que la foi d'Abram fut de nouveau éprouvée, quand Dieu lui permit comme un vagabond de parcourir tout le pays, avant de lui donner une demeure fixe. À quel point cela semblerait-il difficile, lorsque Dieu avait promis d'être son protecteur, que pas même un petit coin ne lui soit assigné sur lequel il puisse mettre le pied? Mais il est obligé d'errer sur une route détournée, afin de mieux exercer le renoncement à soi-même. Le mot אלון ( Elon ) est par certains traduit une forêt de chênes, par certains une vallée; (343) d'autres le prennent pour le nom propre d'un lieu. Je ne doute pas que Moreh soit le nom propre du lieu; mais j'explique Elon comme signifiant une plaine, ou un chêne, non pas que c'était un seul arbre, mais le singulier est mis pour le nombre pluriel; (344) et cette dernière interprétation que j'approuve le plus.

Et le Cananéen était alors dans le pays . Cette clause concernant les Cananéens n'est pas ajoutée sans raison; car ce n'était pas une légère tentation d'être jeté parmi cette nation perfide et méchante, dépourvue de toute l'humanité. Que pouvait alors penser le saint homme, sinon qu'il avait été livré aux mains de ces hommes les plus abandonnés, par lesquels il pourrait bientôt être assassiné; ou bien qu'il devrait passer une vie troublée et misérable au milieu de blessures et de troubles continus? Mais il lui était profitable de s'habituer, par une telle discipline, à nourrir une meilleure espérance. Car s'il avait été accueilli avec bonté et courtoisie au pays de Canaan, il n'aurait espéré rien de mieux que d'y passer sa vie en hôte. Mais maintenant, Dieu élève ses pensées plus haut afin qu'il puisse conclure qu'à un moment futur, les habitants étant détruits, il sera le seigneur et l'héritier de la terre. D'ailleurs, il est exhorté, par le besoin continuel de repos, à lever les yeux vers le ciel. Car puisque l'héritage de la terre a été spécialement promis à lui-même, et n'appartiendrait qu'à ses descendants, pour lui; il s'ensuit que la terre dans laquelle il a été si malade et si inhumainement traité ne lui a pas été présentée comme son but ultime, mais que le ciel lui-même lui a été proposé comme lieu de repos final.

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