32. Parce que les Egyptiens pourraient ne pas manger, etc (169) Moïse dit qu'ils pourraient ne pas manger avec les Hébreux, parce qu'ils en ont horreur, comme étant illégale. Pour voir que leur religion l'interdisait, ils étaient tellement liés, qu'ils ne pouvaient pas faire ce qu'ils n'osaient pas faire. Ce passage nous enseigne la grande fierté de cette nation; car, d'où est-il né qu'ils détestaient si complètement les Hébreux, à moins qu'ils ne se croient seuls purs et saints dans le monde, et agréables à Dieu? Dieu, en effet, commande à ses adorateurs de s'abstenir de toutes les pollutions des Gentils. Mais il se comporte quiconque se sépare des autres, d'être lui-même pur et droit. C'est pourquoi les personnes superstitieuses tentent en vain de revendiquer ce privilège pour elles-mêmes, voyant qu'elles portent leur impureté à l'intérieur et sont dépourvues de sincérité. La superstition est également affectée par une autre maladie; c'est-à-dire qu'il est plein d'orgueil, de sorte qu'il méprise tous les hommes, sous prétexte qu'ils sont vicieux. On demande, cependant, si les Egyptiens étaient séparés de Joseph, parce qu'ils le considéraient comme pollué: pour cela les paroles de Moïse semblent intimes. Si cette interprétation est reçue, alors ils estimaient tellement leur fausse religion, qu'ils ne se sont pas scrupulés à charger leur gouverneur de reproches. J'imagine plutôt que Joseph s'est assis à l'écart d'eux, pour l'honneur; car il serait absurde qu'eux, qui dédaignaient de s'asseoir à la même table avec lui, fussent invités comme invités. C'est pourquoi il est probable que cet ordre distinct a été fait par Joseph lui-même, afin qu'il puisse conserver sa propre dignité; et cependant que les fils de Jacob n'étaient pas mêlés aux Egyptiens, parce que les premiers étaient une abomination pour les seconds. Car si l'origine de Joseph était connue, il était pourtant si passé aux Egyptiens, qu'il était devenu comme l'un de leur corps. C'est pourquoi aussi le roi lui avait donné un nom, en le parant de l'insigne de sa charge de gouverneur en chef. Maintenant, quand nous voyons que l'Église de Dieu était, à ce moment-là, si fièrement méprisée par les hommes profanes, nous n'avons pas à nous étonner que nous aussi, aujourd'hui, sommes soumis à un reproche similaire. En attendant, nous devons nous efforcer de nous garder purs de la saleté du monde, pour l’amour du Seigneur; et cependant ce désir doit être si tempéré, afin que nous soyons aliénés des vices plutôt que des personnes des hommes. Car c'est pour cela que Dieu sanctifie ses enfants, afin qu'ils se méfient des vices des incroyants parmi lesquels ils sont au courant; et peut néanmoins séduire, autant qu'il est curable, une participation de leur piété. Deux choses doivent être prises en compte; premièrement, afin que nous soyons pleinement convaincus de l'authenticité de notre foi; deuxièmement, que notre minutie excessive et infructueuse ne peut pas complètement éloigner beaucoup du Seigneur, qui autrement aurait pu être gagné. Car il ne nous est pas expressément commandé de détester les méchants, de ne pas manger avec eux; mais pour éviter toute association qui pourrait nous soumettre au même joug. D'ailleurs, ce passage confirme ce que j'ai déjà dit, que les Hébreux avaient tiré leur nom, non de leur passage sur le fleuve; (comme certains l'imaginent à tort) mais de leur ancêtre Heber. La renommée d'une seule petite famille éloignée, assez célébrée en Égypte, n'était pas non plus la cause des dissensions publiques.

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