13. Et faites des chemins droits, etc. Il nous a jusqu'ici appris à nous appuyer sur Les consolations de Dieu, afin que nous soyons audacieux et acharnés à faire ce qui est juste, car son aide est notre seul soutien; il ajoute maintenant à cela une autre chose, même que nous devons marcher prudemment et suivre un cours droit; car l'ardeur indiscrète n'est pas moins un mal que l'inactivité et la douceur. En même temps, cette rectitude de la voie qu’il recommande, est préservée lorsque l’esprit de l’homme est supérieur à toute peur et ne regarde que ce que Dieu approuve; car la peur est toujours très ingénieuse pour découvrir les chemins. Comme alors, nous recherchons des voies détournées, quand nous sommes empêtrés par la peur pécheresse; de même, d'un autre côté, quiconque s'est préparé à endurer les maux, va droit là où le Seigneur l'appelle, et ne se tourne ni vers la droite ni vers la gauche. En bref, il nous prescrit cette règle pour notre conduite, à savoir que nous devons guider nos pas selon la volonté de Dieu, afin que ni la peur, ni les séductions du monde, ni aucune autre chose, ne puissent nous en éloigner. (253)

Ajoutons donc, De peur que ce qui est boiteux ne soit détourné, ou, de peur que l'arrêt ne s'égare; c'est-à-dire, de peur qu'en vous arrêtant, vous ne vous éloigniez enfin du chemin. Il appelle cela à l’arrêt, lorsque l’esprit des hommes fluctue et qu’ils ne se consacrent pas sincèrement à Dieu. Élie parla ainsi aux double esprit qui mêlèrent leurs propres superstitions à l’adoration de Dieu: «Combien de temps vous arrêterez-vous entre deux opinions?» (1 Rois 18:21.) Et c'est une manière appropriée de parler, car il est pire de s'égarer que de s'arrêter. Et ceux qui commencent à s’arrêter ne se détournent pas immédiatement de la bonne voie, mais s’en écartent progressivement de plus en plus, jusqu’à ce qu’ils aient été conduits dans un chemin divers pour rester enchevêtrés au milieu du labyrinthe de Satan. C'est pourquoi l'apôtre nous avertit de lutter pour la suppression de cet arrêt en temps voulu; car si nous y cédons, cela nous éloignera enfin de Dieu.

Les mots peuvent en effet être rendus: «De peur que l'arrêt ne s'aggrave» ou se détourner; mais le sens resterait le même; car ce que l'Apôtre laisse entendre, c'est que ceux qui ne suivent pas une ligne droite, mais qui tournent graduellement mais négligemment ici et là, finissent par être totalement aliénés de Dieu. (254)

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