14. Après ces choses, Jésus l'a trouvé. Ces paroles montrent encore plus clairement que, lorsque le Christ s'est caché pendant un certain temps, ce n'est pas pour que le souvenir de la bonté qu'il avait conféré périsse, car il apparaît maintenant en public de son de son propre chef; seulement il entendait que l'œuvre fût d'abord connue, et qu'ensuite il en soit déclaré l'auteur. Ce passage contient une doctrine très utile; car quand le Christ dit: voilà, tu es guéri, son sens est que nous faisons un mauvais usage des dons de Dieu, si nous ne sommes pas excités de Reconnaissance. Le Christ ne reproche pas à l'homme ce qu'il lui avait donné, mais lui rappelle seulement qu'il avait été guéri pour que, se souvenant de la faveur qu'il avait reçue, il puisse toute sa vie servir Dieu son Libérateur. Ainsi, comme Dieu par les rayures nous instruit et nous pousse à la repentance, ainsi il nous y invite par sa bonté et sa patience; et, en effet, c'est le dessein universel de notre rédemption et de tous les dons de Dieu, de nous garder entièrement dévoués à Lui. Or cela ne peut être fait, à moins que le souvenir du châtiment passé ne reste imprimé dans l'esprit, et à moins que celui qui a obtenu le pardon soit employé dans cette méditation tout au long de sa vie.

Cet avertissement nous enseigne aussi que tous les maux que nous endurons doivent être imputés à nos péchés; car les afflictions des hommes ne sont pas accidentelles, mais sont autant de coups pour notre châtiment. Il faut donc d'abord reconnaître la main de Dieu qui nous frappe, et ne pas imaginer que nos détresses proviennent d'une impétuosité aveugle de la fortune; et ensuite nous attribuons cet honneur à Dieu, que, puisqu'il est un Père plein de bonté, il ne prend pas plaisir à nos souffrances, et par conséquent ne nous traite pas plus durement qu'il n'a été offensé par nos péchés. Quand il l'accuse, ne pèche plus, il ne lui enjoint pas d'être libre de tout péché, mais parle comparativement de sa vie antérieure; car le Christ l'exhorte désormais à se repentir et à ne plus faire ce qu'il avait fait auparavant.

De peur que quelque chose de pire ne t'arrive. Si Dieu ne parvient pas à nous faire du bien par les coups avec lesquels il nous châtie doucement, comme le père le plus gentil châtierait ses enfants tendres et délicats, il est contraint de prendre un nouveau caractère, et un caractère qui, pour ainsi dire, ne lui est pas naturel. Il saisit donc le fouet pour soumettre notre obstination, comme Il menace dans la Loi, (Lévitique 26:14; Deutéronome 28:15; Psaume 32:9;) et en effet dans les Écritures des passages du même genre se trouvent. Ainsi, quand nous sommes sans cesse pressés par de nouvelles afflictions, nous devons faire remonter cela à notre obstination; car non seulement nous ressemblons à des chevaux et des mulets rétifs, mais nous sommes comme des bêtes sauvages qui ne peuvent être apprivoisées. Il n'y a donc aucune raison de se demander si Dieu se sert d'une punition plus sévère pour nous meurtrir, pour ainsi dire, par des maillets, alors qu'une punition modérée ne sert à rien; car il est juste que ceux qui ne supporteront pas d'être corrigés soient meurtris par des coups. En bref, l'utilisation de punitions est, pour nous rendre plus prudents pour l'avenir. Si, après le premier et le deuxième coup, nous maintenons une dureté de cœur obstinée, il nous frappera sept fois plus sévèrement. Si, après avoir montré un temps des signes de repentir, nous retournons aussitôt à notre disposition naturelle, il châtie plus vivement cette légèreté qui nous prouve que nous sommes oublieux, et qui est pleine de paresse.

Encore une fois, en la personne de cet homme, il est important pour nous d'observer avec quelle douceur et quelle condescendance le Seigneur porte avec nous. Supposons que l'homme approchait de la vieillesse, auquel cas il devait avoir été visité par la maladie dans la fleur de l'âge, et peut-être en avoir été attaqué dès sa plus tendre enfance; et maintenant considérons à quel point ce châtiment a dû être douloureux pour lui pendant tant d'années. Il est certain que nous ne pouvons pas reprocher à Dieu une sévérité excessive en faisant languir cet homme, et être à demi mort, pendant si longtemps; et donc, quand nous sommes punis plus légèrement, apprenons que c'est parce que le Seigneur, dans son infinie bonté, modère l'extrême rigueur des punitions que nous aurions bien méritées. (97) Apprenons également qu'aucune punition n'est si rigoureuse et sévère, que le Seigneur ne peut pas y ajouter des suppléments quand bon lui semble. On ne peut pas non plus douter que les misérables, par leurs méchantes plaintes, s'attirent souvent des tortures terribles et choquantes, lorsqu'ils affirment qu'il n'est pas possible d'endurer des détresses plus lourdes, et que Dieu ne peut plus leur envoyer. (98) Ces choses ne sont-elles pas cachées parmi mes trésors ? dit le Seigneur, (Deutéronome 32:34.) Nous devons aussi observer combien nous tardons à tirer profit des châtiments de Dieu; car si l’exhortation du Christ n’était pas superflue, nous pouvons en apprendre que l’âme de cet homme n’était pas encore pleinement purifiée de tout vice. En effet, les racines des vices sont trop profondes en nous pour pouvoir être arrachées en un seul jour, ou en quelques jours; et la guérison des maladies de l'âme est trop difficile pour être effectuée par des remèdes appliqués pendant une courte période.

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