22. Les Juifs avaient déterminé. Ce passage montre que la coutume de l'excommunication est ancienne et a été observée à tous les âges; car l'excommunication n'était pas alors inventée pour la première fois, mais c'était une coutume qui avait été autrefois utilisée contre les apostats et les méprisants de la Loi, et qui était retournée contre les disciples du Christ. Nous apprenons donc que la pratique de l'excommunication est née de la plus ancienne discipline de l'Église. On apprend aussi que c'est un crime qui n'a pas été d'origine récente, et qui n'a pas été propre à un seul âge, que les hommes méchants et incrédules (264) devraient corrompre les saintes ordonnances de Dieu par leurs actes de sacrilège. Dieu a déterminé, depuis le commencement du monde, (265) qu'il devrait y avoir une forme de correction par laquelle les rebelles devraient être retenus. Les prêtres et les scribes ont non seulement abusé de ce pouvoir de manière tyrannique pour opprimer des innocents; mais enfin ils attaquèrent basiquement Dieu lui-même et sa doctrine. La vérité du Christ étant si puissante qu'ils n'étaient pas capables de la déprécier par la loi, ou par un cours régulier, ils ont lancé les tonnerres des excommunications pour l'écraser.

La même chose a également été faite avec le peuple chrétien; car il est impossible d'exprimer la tyrannie barbare que les prétendus évêques ont exercée en asservissant le peuple, de sorte qu'aucun homme n'ose murmurer; et maintenant nous voyons avec quelle cruauté ils lancent cette fléchette d'excommunication contre tous ceux qui adorent Dieu. Mais nous devons croire que l'excommunication, lorsqu'elle est violemment appliquée à un but différent par les passions des hommes, peut être traitée avec mépris. Car lorsque Dieu confia à son Église le pouvoir d'excommunier, il n'arma pas les tyrans ou les bourreaux pour étrangler les âmes, mais établissait une règle pour gouverner son peuple; et cela à la condition qu'il détienne le gouvernement suprême et qu'il ait des hommes pour ses ministres. Que les prétendus évêques tonnent alors comme bon leur semble, par leurs bruits vides, ils ne terrifieront personne d'autre que ceux qui errent dans le doute et l'incertitude, n'ayant pas encore été instruits, par la voix du berger en chef, quel est le vrai pli.

Bref, rien ne peut être plus certain que ceux qui, nous le voyons, ne sont pas soumis au Christ sont privés du pouvoir légitime d'excommunier. Nous ne devons pas non plus craindre d'être exclus par eux de leur assemblée, puisque le Christ, qui est notre vie et notre salut, en est banni. Nous sommes si loin d'avoir aucune raison de craindre d'être expulsés, qu'au contraire, si nous désirons être unis au Christ, nous devons, de notre propre chef, nous retirer des synagogues de Satan. Pourtant, bien que l'ordonnance de l'excommunication ait été si gravement corrompue dans l'Église ancienne, le Christ n'avait pas l'intention de l'abolir par sa venue, mais l'a restaurée à sa pureté, afin qu'elle soit en pleine vigueur parmi nous. Ainsi, bien qu'aujourd'hui règne dans le papisme une vulgaire profanation de cette sainte discipline, au lieu de l'abolir, nous devons plutôt donner la plus grande diligence à lui rendre son ancienne complétude. Il n'y aura jamais un si bon ordre dans le monde, que même les lois les plus saintes de Dieu ne dégénèrent pas en corruption, par la faute des hommes. Assurément, cela donnerait trop de pouvoir à Satan, s'il pouvait réduire à néant tout ce qu'il corrompt. Nous n'aurions alors ni baptême, ni dîner du Seigneur et, en bref, aucune religion; car il n'y en a aucune partie qu'il n'ait laissée non contaminée par ses pollutions.

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