Cette inscription, en premier lieu, montre l'époque à laquelle Michée vécut et pendant laquelle Dieu employa ses travaux. Et cela mérite d'être remarqué: car à ce jour ses sermons seraient inutiles, ou du moins glaciaux, si ce n'est que son temps nous était connu, et nous pourrions ainsi comparer ce qui se ressemble et ce qui est différent chez les hommes de son âge car lorsque nous comprenons que Michée a condamné tel ou tel vice, comme nous pouvons aussi l'apprendre des autres prophètes et de l'histoire sacrée, nous pouvons appliquer plus facilement à nous-mêmes ce qu'il a dit alors, dans la mesure où nous pouvons voir notre propre vie comme dans un miroir. C'est la raison pour laquelle les prophètes ont coutume de mentionner le moment où ils ont exécuté leur fonction.

Mais nous ne pouvons pas déterminer avec certitude combien de temps Michée a suivi le cours de sa vocation. Il est cependant probable qu'il ait rempli sa charge de prophète pendant trente ans: il se peut qu'il ait dépassé quarante ans; car il nomme ici trois rois, dont le premier, c'est-à-dire Jotham, régna seize ans; et il fut suivi d'Achab, qui régna aussi pendant autant d'années. Si donc Michée a été appelée au début du premier règne, il doit avoir prophétisé pendant trente-deux ans, le temps des deux rois. Puis le règne d'Ezéchias suivit, qui continua jusqu'à la vingt-neuvième année: et il se peut que le prophète ait servi Dieu jusqu'à la mort, ou même au-delà de la mort, d'Ezéchias. (59) On voit donc que le nombre de ses années ne peut être connu avec certitude; quoiqu'il soit suffisamment évident qu'il n'enseigna pas pendant quelques années, mais qu'il s'acquitta tellement de sa charge, que pendant trente ans, il ne fut pas fatigué, mais constamment persévéré dans l'exécution du commandement de Dieu.

J'ai dit qu'il était contemporain d'Esaïe: mais comme Esaïe a commencé son office sous Ozias, nous concluons qu'il était plus âgé. Pourquoi donc Micah lui a-t-il été joint? Pour que le Seigneur brise ainsi l'obstination du peuple. Il suffisait en effet qu'un homme ait été envoyé par Dieu pour témoigner de la vérité; mais il plut à Dieu qu'un témoignage soit rendu par la bouche de deux personnes, et que le saint Isaïe soit assisté de cet ami et, pour ainsi dire, de son collègue. Et nous verrons par la suite qu'ils ont adopté les mêmes paroles; mais il n'y avait pas d'émulation entre eux, de sorte que l'un accusait l'autre de vol, lorsqu'il répétait ce qui avait été dit. Rien n'était plus gratifiant pour chacun d'eux que de recevoir un témoignage de son collègue; et ce qui leur a été confié par Dieu, ils l'ont déclaré non seulement dans le même sens et dans le même sens, mais aussi dans les mêmes mots et, pour ainsi dire, d'une seule bouche.

De l'expression, que le mot lui a été envoyé, nous vous avons rappelé ailleurs, qu'il ne faut pas l'entendre d'enseignement privé, comme quand le mot de Dieu s'adresse aux individus; mais la parole a été donnée à Michée, afin qu’il puisse être l’ambassadeur de Dieu auprès de nous. Cela signifie alors qu'il est venu pourvu de commandements, comme celui qui soutient la personne de Dieu lui-même; car il n'a rien apporté de lui-même, mais ce que le Seigneur lui a ordonné de proclamer. Mais comme je l'ai développé ailleurs sur ce sujet, je n'y touche plus que brièvement.

Cette vision, dit-il, lui a été donnée contre deux villes Samarie et Jérusalem (60) Il est certain que le Prophète a été spécifiquement envoyé aux Juifs; et Maresah, dont il est issu, comme il apparaît de l'inscription, était dans la tribu de Juda: car Morasthite était un appelant, dérivé du lieu Maresah. (61) Mais on peut se demander, pourquoi dit-il que des visions lui avaient été données contre la Samarie? Nous avons dit ailleurs que, bien qu'Osée fût spécifiquement et d'une manière particulière destinée au royaume d'Israël, il mêlait cependant parfois ces choses qui se référaient à la tribu ou au royaume de Juda: et tel était aussi le cas de notre prophète. ; il avait un respect principalement pour ses propres parents, car il savait qu'il était nommé pour eux; mais, en même temps, il n'oublia pas entièrement l'autre partie du peuple; car le royaume d'Israël n'était pas si séparé de la tribu de Juda qu'il ne restait aucun lien; car Dieu ne voulait pas que son alliance soit abolie par leur défection du royaume de David. Nous voyons donc que, bien que Michée ait dépensé principalement ses travaux en faveur des Juifs, il n'a cependant pas négligé ou entièrement négligé les Israélites.

Mais le titre doit être limité à une partie du livre; car les menaces ne forment ici que le discours. Mais nous verrons que des promesses pleines de joie sont également introduites. L'inscription n'inclut donc pas tout le contenu du livre; mais comme son but était de commencer par des menaces et de terrifier les Juifs en leur présentant le châtiment qui était à portée de main, cette inscription fut volontairement donnée. Il n'y a, en même temps, aucun doute que le Prophète a été mal reçu par les Juifs à cause de cela; car ils considéraient que c'était une grande indignité, et en aucun cas à supporter, d'être attaché dans le même paquet avec les Israélites; car Samarie était une abomination pour le royaume de Juda; et pourtant le Prophète ici ne fait aucune différence entre la Samarie et Jérusalem. C'était alors une phrase exaspérante: mais nous voyons avec quelle hardiesse le Prophète accomplit la fonction qui lui est confiée; car il ne regardait pas ce qui serait agréable aux hommes, ni ne cherchait à les attirer par des choses douces: bien que son message fût détesté, il le proclamait pourtant, car il était si commandé, et il ne pouvait pas non plus secouer le joug de sa vocation. Continuons maintenant -

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