Ces versets ont été lus ensemble, car dans ces quatre le Prophète explique la vision qui lui est présentée. Il dit, premièrement, qu'il avait fait ce qui lui avait été ordonné par Dieu; qui lui a été transmis par une vision, ou sous une forme typique, que par une telle exposition il pourrait impressionner l'esprit des gens: J'ai acheté , dit-il , une femme pour quinze argentures, et pour un corus d'orge et un demi corus; c'est-à-dire pour un corus (12) et demi. Il nous dit dans ce verset qu'il avait acheté la femme qu'il devait prendre pour un petit prix. Par les quinze argentures et le corus et la moitié de l'orge est exposé, je n'en doute pas, sa condition abjecte et moyenne. Les serviteurs, nous le savons, étaient évalués à trente sicles d'argent lorsqu'ils étaient blessés par un bœuf, (Exode 21:32.) Mais le Prophète lui donne pour sa femme quinze pièces d'argenterie; qui semblait un cadeau méprisable. Mais alors le Seigneur montre que s'il ne soutiendrait que très peu son peuple en exil, il lui serait toujours cher, comme quand un mari aime sa femme sans lui faire plaisir, quand cela serait inopportun: trop d'indulgence, comme il est bien connu, a en effet souvent corrompu ceux qui se sont égarés. Lorsqu'un mari pardonne aussitôt à une femme adultère, et la reçoit avec un visage souriant, et s'humilie de manière flatteuse en abandonnant ses droits et son autorité, il agit sottement, et par sa légèreté ruine sa femme; mais quand un mari pardonne à sa femme, et pourtant la confine strictement dans la gamme du devoir, et retient ses propres sentiments, une conduite aussi modérée est très bénéfique et ne montre aucune prudence commune chez le mari; qui, bien qu'il ne soit pas cruel, n'est pas encore emporté par un amour insensé. Voilà donc ce que veut dire le Prophète, quand il dit, qu'il avait donné pour sa femme quinze argentures et un corus et demi d'orge. Les femmes respectables ne vivaient pas, en effet, d'orge. Les prophètes ont alors donné à sa femme, non de la farine de blé, ni la fine farine de blé, mais du pain noir et de la nourriture grossière; oui, il lui donna de l'orge en guise de pension, et en petite quantité, afin que sa femme n'eût qu'une maigre vie. Nous comprenons maintenant la signification du Prophète.

Certains suscitent un sentiment contraire, que le Seigneur soutiendrait magnifiquement et somptueusement l'épouse qui avait été adultère; mais ce point de vue ne s’harmonise en aucun cas avec le dessein du Prophète, comme nous l’avons déjà vu. D'ailleurs, les mots eux-mêmes nous mènent d'une autre manière. Jérôme, selon sa pratique, s'affine dans l'allégorie. Il dit que le peuple a été acheté pour quinze pièces d'argent, parce qu'il est sorti d'Égypte le quinzième jour du mois; et puis il dit que, comme l'homère hébreu contient trente boisseaux, ils ont été achetés pour un corus et demi, soit quarante-cinq boisseaux. parce que la loi a été promulguée quarante-cinq jours après. Mais ce sont des bagatelles puériles. Que la simple vue que j'ai donnée nous suffise donc, que Dieu, bien qu'il l'ait favorisée, non pas immédiatement avec l'honneur d'une épouse et un soutien libéral, a cependant cessé de ne pas l'aimer. Ainsi, nous voyons que l'esprit des fidèles a été soutenu pour supporter patiemment leurs calamités; car c'est une consolation incalculable de savoir que Dieu nous aime. Si un témoignage respectant son amour ne modère pas nos peines, nous sommes très méchants et ingrats.

Le Prophète prouve alors plus clairement par ces mots, que Dieu aimait son peuple, bien qu'il semblait en être éloigné. Il les aurait peut-être entièrement détruits: il leur a pourtant fourni de la nourriture pendant leur exil. Le peuple vivait en effet dans les plus grands détroits; et toutes les friandises leur furent sans doute enlevées, et leur prix était très sordide et très maigre: mais le Prophète leur interdit de mesurer la faveur de Dieu par la petitesse de ce qui leur était donné; car, bien que Dieu ne reçoive pas immédiatement en faveur une femme qui avait été adultère, il voulait pourtant qu'elle continue sa femme.

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