Dans le même but est la comparaison immédiatement suivante, (verset 15,) que toute l'excellence de l'homme se fane comme une fleur fanée au premier souffle du vent. On dit en effet à tort à l'homme de s'épanouir. Mais comme on pourrait prétendre qu'il se distingue néanmoins par une dotation ou une autre, David accorde qu'il s'épanouit comme l'herbe, au lieu de dire, comme il aurait pu le faire à juste titre, qu'il est une vapeur ou une ombre, ou une chose de rien. Bien que, tant que nous vivons dans ce monde, nous soyons ornés de dons naturels et, pour ne rien dire d'autres choses, «vivons, bougeons et ayons notre être en Dieu» (Actes 17:28;) pourtant comme nous n'avons rien d'autre que ce qui dépend de la volonté d'autrui, et qui peut nous être enlevé toutes les heures, notre vie n'est qu'un spectacle ou un fantôme qui passe. Le sujet traité ici est proprement la brièveté de la vie, à laquelle Dieu tient compte en nous pardonnant si miséricordieusement, comme il est dit dans un autre psaume: «Il se souvint qu'ils n'étaient que chair, un vent qui passe et ne vient pas. encore une fois »(Psaume 78:39.) Si l'on demande pourquoi David, ne faisant aucune mention de l'âme, qui est pourtant la partie principale de l'homme, nous déclare poussière et argile? Je réponds qu'il suffit d'amener Dieu avec miséricorde à nous soutenir, quand il voit que rien ne surpasse notre vie dans la fragilité. Et bien que l'âme, après avoir quitté la prison du corps, reste vivante, cependant son action ne découle d'aucun pouvoir inhérent. Si Dieu retirait sa grâce, l'âme ne serait rien de plus qu'une bouffée ou une explosion, de même que le corps est poussière; et ainsi il n'y aurait sans doute dans l'homme tout entier que de la vanité.

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