1. Jéhovah est mon berger. Bien que Dieu, par ses bienfaits, nous séduise doucement à lui-même, pour ainsi dire par un goût de sa douceur paternelle, mais il n’ya rien dans lequel nous tombons plus facilement que l’oubli de lui, quand nous jouissons de la paix et du confort. Oui, la prospérité non seulement enivrit beaucoup, au point de les porter au-delà de toutes les limites dans leur gaieté, mais elle engendre aussi l'insolence, qui les fait se lever fièrement et se briser contre Dieu. En conséquence, il n'y a guère une centième partie de ceux qui jouissent en abondance des bonnes choses de Dieu, qui se gardent dans sa crainte et vivent dans l'exercice de l'humilité et de la tempérance, ce qui serait si bon. (531) Pour cette raison, nous devons marquer plus soigneusement l'exemple qui nous est ici présenté par David, qui, élevé à la dignité de pouvoir souverain , entouré de la splendeur des richesses et des honneurs, possédé de la plus grande abondance de bonnes choses temporelles, et au milieu des plaisirs princiers, non seulement témoigne qu'il est conscient de Dieu, mais rappelant les bienfaits que Dieu lui avait conférés , (532) en fait des échelles par lesquelles il peut monter plus près de Lui. Par ce moyen, non seulement il résiste à l'impudicité de sa chair, mais il s'excite aussi avec le plus grand sérieux à la gratitude et aux autres exercices de piété, comme il ressort de la dernière phrase du psaume, où il dit: la maison de Jéhovah pendant plusieurs jours. De la même manière, dans le 18e psaume, qui a été composé à une période de sa vie où il était applaudi de tous côtés, en se disant serviteur de Dieu, il a montré l'humilité et la simplicité de cœur auxquelles il était parvenu, et, en même temps, a témoigné ouvertement sa gratitude, en s'appliquant à la célébration des louanges de Dieu.

Sous la ressemblance d'un berger, il loue le soin que Dieu, dans sa providence, avait exercé à son égard. Son langage implique que Dieu ne se souciait pas moins de lui qu'un berger n'en a pour les brebis qui sont confiées à sa charge. Dieu, dans les Écritures, prend souvent pour lui le nom et revêt le caractère d'un berger, et ce n'est pas un signe moyen de son tendre amour pour nous. Comme c'est une manière humble et simple de parler, celui qui ne dédaigne pas de se baisser si bas pour nous, doit nous porter une affection singulièrement forte. Il est donc merveilleux que lorsqu'il nous invite à lui-même avec tant de douceur et de familiarité, nous ne soyons ni attirés ni séduits par lui, afin que nous puissions reposer en sécurité et en paix sous sa tutelle. Mais il faut remarquer que Dieu n'est un berger que pour ceux qui, touchés par le sentiment de leur propre faiblesse et pauvreté, ressentent le besoin de sa protection, et qui demeurent volontiers dans sa bergerie, et se livrent à être gouvernés par lui. . David, qui excellait à la fois en puissance et en richesse, se confessa néanmoins franchement être une pauvre brebis, afin d'avoir Dieu pour son berger. Qui donc, parmi nous, se dispenserait-il de cette nécessité, voyant suffisamment notre faiblesse pour montrer que nous sommes plus que malheureux si nous ne vivons pas sous la protection de ce berger? Nous devons garder à l'esprit que notre bonheur consiste en ceci, que sa main est tendue pour nous gouverner, que nous vivons sous son ombre, et que sa providence veille et veille sur notre bien-être. Bien que, par conséquent, nous ayons l'abondance de toutes les bonnes choses temporelles, soyons assurés que nous ne pouvons être vraiment heureux que si Dieu se porte garant de nous compter parmi le nombre de son troupeau. D'ailleurs, nous n'attribuons alors à Dieu que la fonction de berger avec l'honneur dû et légitime, lorsque nous sommes persuadés que sa Providence seule suffit à subvenir à tous nos besoins. (533) De même que ceux qui jouissent de la plus grande abondance de bonnes choses extérieures sont vides et affamés si Dieu n'est pas leur berger; il est donc hors de tout doute que ceux qu'il a pris sous sa charge ne voudront pas une abondance complète de toutes les bonnes choses. David déclare donc qu'il n'a peur de rien, car Dieu est son berger.

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