7. Ne vous souvenez pas des péchés de ma jeunesse. Comme nos péchés sont comme un mur entre nous et Dieu, qui l'empêche d'entendre nos prières, ou d'étendre sa main pour nous aider, David supprime maintenant cette obstruction. Il est en effet vrai, en général, que les hommes prient d'une manière erronée et en vain, à moins qu'ils ne commencent par chercher le pardon de leurs péchés. Il n'y a aucun espoir d'obtenir une faveur de Dieu à moins qu'il ne se réconcilie avec nous. Comment nous aimera-t-il s'il ne nous réconcilie d'abord librement avec lui-même? L'ordre juste et approprié de la prière est donc, comme je l'ai dit, de demander, au tout début, que Dieu pardonne nos péchés. David reconnaît ici, en termes explicites, qu'il ne peut en aucun cas devenir participant de la grâce de Dieu qu'en faisant effacer ses péchés. Pour que Dieu se souvienne donc de sa miséricorde envers nous, il est nécessaire qu'il oublie nos péchés, dont la vue même détourne sa faveur de nous. En attendant, le psalmiste confirme par là plus clairement ce que j'ai déjà dit, que bien que les méchants aient agi à son égard avec cruauté et l'ont persécuté injustement, il a cependant attribué à ses propres péchés toute la misère qu'il a endurée. Car pourquoi demanderait-il le pardon de ses péchés, en recourant à la miséricorde de Dieu, mais parce qu'il admettait que par le traitement cruel qu'il a reçu de ses ennemis, il n'a subi que le châtiment qu'il méritait à juste titre? Il a donc agi avec sagesse en tournant ses pensées vers la cause première de sa misère, afin de trouver le vrai remède; et ainsi il nous enseigne par son exemple, que lorsqu'une affliction extérieure nous presse, nous devons implorer Dieu non seulement de nous en délivrer, mais aussi d'effacer nos péchés, par lesquels nous avons provoqué son mécontentement et nous nous sommes soumis à sa verge de châtiment. Si nous agissons autrement, nous suivrons l'exemple des médecins malhabiles, qui, ignorant la cause de la maladie, ne cherchent qu'à soulager la douleur et n'appliquent que des remèdes fortuits pour la guérison. De plus, David ne se contente pas de confesser de légères offenses, comme les hypocrites ont coutume de le faire, qui, en confessant leur culpabilité d'une manière générale et superficielle, recherchent quelque subterfuge, ou atténuent l'énormité de leur péché; mais il retrace ses péchés jusqu'à son enfance même, et considère de combien de manières il avait provoqué la colère de Dieu contre lui. Lorsqu'il fait mention des péchés qu'il avait commis dans sa jeunesse, il ne veut pas dire par là qu'il ne se souvenait d'aucun des péchés qu'il avait commis dans ses dernières années; mais c'est plutôt pour montrer qu'il se croyait digne d'une si grande condamnation. (556) En premier lieu, considérant qu'il n'avait pas commencé seulement récemment à commettre le péché, mais qu'il avait depuis longtemps entassé le péché sur le péché , il s'incline, si l'on peut ainsi dire, sous la charge accumulée; et, en second lieu, il laisse entendre que si Dieu agissait avec lui selon la rigueur de la loi, non seulement les péchés d'hier, ou de quelques jours, entreraient en jugement contre lui, mais tous les cas dans lesquels il avait offensé, même dès son enfance, pouvait maintenant avec justice être porté à sa charge. Aussi souvent, donc, que Dieu nous effraie par ses jugements et les signes de sa colère, rappelons-nous non seulement les péchés que nous avons commis récemment, mais aussi toutes les transgressions de notre vie passée, nous prouvant le terrain de honte renouvelée et de lamentation renouvelée. D'ailleurs, pour exprimer plus pleinement qu'il supplie un pardon gratuit, il ne plaide devant Dieu que sur la base de son simple bon plaisir; et c'est pourquoi il dit: Selon ta compassion, tu te souviens de moi Quand Dieu jette nos péchés dans l'oubli, cela l'amène à nous voir avec une considération paternelle. David ne peut découvrir aucune autre cause par laquelle rendre compte de cette considération paternelle de Dieu, mais qu'il est bon, et il s'ensuit qu'il n'y a rien pour inciter Dieu à nous recevoir en sa faveur mais son propre bon plaisir. Quand on dit que Dieu se souvient de nous selon sa miséricorde, il nous est tacitement donné de comprendre qu'il y a deux manières de se souvenir qui sont entièrement opposées; l'un lorsqu'il visite les pécheurs dans sa colère, et l'autre lorsqu'il manifeste à nouveau sa faveur à ceux dont il a semblé pendant un temps ne pas tenir compte.

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