2. Dans l'esprit de qui il n'y a pas de fraude. Dans cette clause, le psalmiste distingue les croyants à la fois des hypocrites et des méprisants insensés de Dieu, qui ne se soucient ni de ce bonheur ni ne peuvent en jouir. Les méchants sont, en effet, conscients d'eux-mêmes de leur culpabilité, mais ils se complaisent encore dans leur méchanceté; s'endurcissent dans leur impudence et se moquent des menaces; ou, du moins, ils se livrent à des flatteries trompeuses, afin de ne pas être contraints de venir en présence de Dieu. Oui, bien qu'ils soient rendus malheureux par le sentiment de leur misère et harcelés de tourments secrets, ils étouffent par un oubli pervers toute crainte de Dieu. Quant aux hypocrites, si leur conscience comme n'importe quel temps les pique, ils apaisent leur douleur par des remèdes inefficaces: de sorte que si Dieu à quelque moment les cite à son tribunal, ils mettent devant eux je ne sais quels fantômes pour leur défense; et ils ne sont jamais sans couvertures par lesquelles ils peuvent garder la lumière hors de leur cœur. Ces deux classes d'hommes sont empêchées par la ruse intérieure de rechercher leur bonheur dans l'amour paternel de Dieu. Bien plus, beaucoup d'entre eux se précipitent d'un air désagréable en présence de Dieu, ou se gonflent d'une fière présomption, en rêvant qu'ils sont heureux, bien que Dieu soit contre eux. David, par conséquent, signifie qu'aucun homme ne peut goûter ce qu'est le pardon des péchés tant que son cœur n'est pas d'abord purifié de la fraude. Ce qu'il veut dire, alors, par ce terme, ruse, peut être compris d'après ce que j'ai dit. Quiconque ne s'examine pas lui-même, comme en présence de Dieu, mais, au contraire, évite son jugement, soit s'enveloppe de ténèbres, soit se couvre de feuilles, traite trompeusement avec lui-même et avec Dieu. Il n'est donc pas étonnant que celui qui ne ressent pas sa maladie refuse le remède. Les deux types de cette supercherie que j'ai mentionnés doivent être particulièrement étudiés. Rares sont ceux qui peuvent être assez endurcis pour ne pas être touchés par la crainte de Dieu et par quelque désir de sa grâce, et pourtant ils sont poussés mais froidement à chercher le pardon. Par conséquent, il arrive qu’ils ne perçoivent pas encore quel bonheur indicible est de posséder la faveur de Dieu. Tel fut le cas de David pendant un temps, où une sécurité perfide le vola, assombrit son esprit et l’empêcha de s’appliquer avec zèle à poursuivre ce bonheur. Les saints travaillent souvent sous la même maladie. Si donc nous voulions jouir du bonheur que David nous propose ici, nous devons prendre la plus grande attention pour que Satan, remplissant nos cœurs de ruse, nous prive de tout sens de notre misère, dans laquelle quiconque a recours à des subterfuges doit nécessairement s'éloigner.

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