Ici, David fait de la méchanceté et de la méchanceté de ses ennemis un argument pour imposer sa prière pour la faveur divine envers lui. Le langage est en effet brusque, comme les saints en prière bégayent souvent; mais ce bégaiement est plus acceptable pour Dieu que toutes les figures de la rhétorique, qu'elles soient toujours aussi fines et brillantes. D'ailleurs, le grand objet que David a en vue est de montrer que, puisque la cruauté et la trahison de ses ennemis avaient atteint leur plus haut niveau, il était impossible mais que Dieu les arrêterait bientôt dans leur course. Son raisonnement est fondé sur la nature de Dieu. Puisque la justice et les bonnes actions lui plaisent, David en conclut qu'il se vengera de tous les injustes et méchants. Et comment leur est-il possible d'échapper à sa main impunie, puisqu'il est le juge du monde? Le passage mérite notre attention la plus particulière. Car nous savons combien nous sommes découragés par l'insolence illimitée des méchants. Si Dieu ne le retient pas immédiatement, nous sommes soit stupéfaits et consternés, soit plongés dans le désespoir. Mais David, à partir de là, trouve plutôt matière d'encouragement et de confiance. Plus l'anarchie avec laquelle ses ennemis procédaient contre lui était grande, plus il suppliait sincèrement la préservation de Dieu, dont l'office est de détruire tous les méchants, parce qu'il hait toute méchanceté. Que tous les pieux apprennent donc, aussi souvent qu'ils doivent lutter contre la violence, la tromperie et l'injustice, à élever leurs pensées vers Dieu afin de s'encourager dans l'espérance certaine de la délivrance, comme Paul les exhorte aussi en 2 Thesaloniciens 1:5, "Ce qui est", dit-il, "un signe manifeste du juste jugement de Dieu, afin que vous soyez considérés comme dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous aussi souffrir: voir qu'il est juste avec Dieu de récompenser les tribulations de ceux qui vous troublent; et à vous qui êtes troublés, reposez-vous avec nous. Et assurément il ne serait pas le juge du monde s'il ne lui était pas réservé une récompense pour tous les impies. Une utilisation, donc, qui peut être faite de cette doctrine est la suivante: lorsque nous voyons les méchants se livrer à leurs convoitises, et que, par conséquent, des doutes envahissent nos esprits quant à savoir si Dieu prend soin de nous, nous devrions apprenez à nous satisfaire de la considération que Dieu, qui hait et abhorre toute iniquité, ne leur permettra pas de passer impunis, et bien qu'il les supporte pendant un certain temps, il montera enfin au siège du jugement, et se montrera un vengeur, car il est le protecteur et le défenseur de son peuple. (73) Encore une fois, nous pouvons déduire de ce passage la doctrine commune, que Dieu, bien qu'il travaille par Satan et par les impies, et fait usage de leur malice car l'exécution de ses jugements n'est pas, à cause de cela, l'auteur du péché, et n'en est pas satisfait parce que la fin qu'il vise est toujours juste; et il condamne et punit justement ceux qui, par sa mystérieuse providence, sont conduits où bon lui semble.

Dans le quatrième verset, certains prennent רע, ra , au masculin, pour un homme méchant; mais je le comprends plutôt de la méchanceté elle-même David déclare simplement qu'il n'y a pas d'accord entre Dieu et l'iniquité. Il se met aussitôt après à parler des hommes eux-mêmes, en disant: l'insensé ne se tiendra pas devant toi; et c'est une inférence très juste de ceci, que l'iniquité est odieuse à Dieu, et que, par conséquent, il exécutera un juste châtiment sur tous les méchants. Il appelle ces imbéciles, selon un usage fréquent du terme dans les Écritures, qui, poussés par une passion aveugle, se précipitent dans le péché. Rien n'est plus insensé que pour les impies de rejeter la crainte de Dieu et de souffrir le désir de faire du mal pour être leur principe directeur; oui, il n'y a pas de folie pire que le mépris de Dieu, sous l'influence de laquelle les hommes se pervertissent bien. David met cette vérité devant lui pour son propre confort; mais nous pouvons aussi en tirer une doctrine très utile pour nous entraîner à la crainte de Dieu; car le Saint-Esprit, en déclarant que Dieu est le vengeur de la méchanceté, nous met une bride, pour nous empêcher de commettre le péché, dans le vain espoir de nous échapper impunément.

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