Certains pensent que le mot et, par auquel cette phrase est jointe à la précédente, est mis pour mais; comme si David, se comparant aux impies, déclarait et s'assurait que Dieu lui serait miséricordieux, tandis qu'il abhorrait et détruirait les méchants. Mais je laisse à mes lecteurs le soin de juger s'il ne convient pas mieux au passage de considérer ce verset comme une inférence de ce qui précède, qui pourrait être mis sous cette forme: «Ô Seigneur, tu ne peux pas supporter les méchants; quand, par conséquent, je serai sauvé de leurs mains par ta puissance, je viendrai me présenter devant toi dans ton temple, pour te rendre grâces pour la délivrance que tu m'as accordée. Si la première interprétation est préférée, alors le prophète, en recommandant simplement sa propre piété envers Dieu, se sépare de la classe dont il parlait. La portée du passage nous amène à le comprendre comme promettant de rendre grâce à Dieu. Il avait auparavant parlé de ses ennemis comme haï de Dieu; et maintenant, persuadé que Dieu le gardera en sécurité, il s'appelle à l'exercice de la gratitude. J'entrerai dans tes tempes dit-il, dans la multitude de ta miséricorde; comme s'il avait dit, je peux maintenant sembler être dans un état presque désespéré, mais par la faveur de Dieu, je serai gardé en parfaite sécurité. Ce passage nous enseigne donc que lorsque nous sommes affligés par les tentations les plus pénibles, nous devons mettre la grâce de Dieu devant nos yeux, pour être ainsi soutenus par l'espérance de l'interposition divine au milieu des plus grands dangers. Plus loin, alors que nos esprits charnels sous-évaluent méchamment la grâce de Dieu ou y mettent la basse estimation qui est communément mise par le monde, apprenons à exalter sa merveilleuse grandeur, qui est suffisante pour nous permettre de surmonter toutes les peurs. Le but premier de David était de s'encourager dans l'espoir assuré de se préserver de la miséricorde de Dieu; mais en même temps, il montre qu'en obtenant la délivrance, il en sera reconnaissant à Dieu et la gardera en souvenir. Et comme les hypocrites, en rendant grâce à Dieu, ne font rien d'autre que profaner son nom, dans la mesure où ils sont eux-mêmes impies et pollués, il se résout donc à entrer dans la crainte de Dieu, afin de l'adorer avec une audition sincère et droite. Là encore, nous pouvons tirer la vérité générale, que ce n'est que par la bonté de Dieu que nous avons accès à lui; et qu'aucun homme ne prie correctement si ce n'est celui qui, ayant expérimenté sa grâce, croit et est pleinement persuadé qu'il lui sera miséricordieux. La crainte de Dieu s'ajoute en même temps, afin de distinguer la confiance authentique et pieuse de la confiance vaine de la chair.

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