2 Avant l'apparition des montagnes. Moïse se propose d'exposer un mystère élevé et caché, et pourtant il semble parler faiblement et, pour ainsi dire, d'une manière puérile. Car qui ne sait pas que Dieu existait avant le monde? Ce que nous accordons est une vérité que tous les hommes admettent; mais nous n'en trouverons guère un sur cent qui soit parfaitement persuadé que Dieu reste inchangé. Dieu est ici opposé aux êtres créés, qui, comme tous le savent, sont soumis à des changements continus, de sorte qu'il n'y a rien de stable sous le ciel. Comme, d'une manière particulière, rien n'est plus plein de vicissitude que la vie humaine, afin que les hommes ne puissent juger de la nature de Dieu par leur propre condition fluctuante, il est ici placé dans un état de tranquillité établie et non perturbée. Ainsi l'éternité dont parle Moïse doit être rapportée non seulement à l'essence de Dieu, mais aussi à sa providence, par laquelle il gouverne le monde. Bien qu'il soumette le monde à de nombreuses altérations, il reste impassible; et que non seulement en ce qui concerne lui-même, mais aussi en ce qui concerne les fidèles, qui découvrent par expérience qu'au lieu d'être hésitant, il est inébranlable dans sa puissance, sa vérité, sa justice et sa bonté, comme il l'a été depuis le début . Cette constance éternelle et immuable de Dieu ne pouvait être perçue avant la création du monde, car il n'y avait pas encore d'yeux pour en être témoins. Mais il peut être rassemblé a posteriori; car si toutes choses sont sujettes à des révolutions et à des vicissitudes incessantes, sa nature reste toujours la même. Il peut y avoir aussi ici un contraste entre lui et tous les faux dieux des païens, qui, peu à peu, se sont glissés dans le monde en si grand nombre, par l'erreur et la folie des hommes. Mais j'ai déjà montré le but que Moïse a en vue, c'est-à-dire que nous nous trompons si nous mesurons Dieu par notre propre compréhension; et que nous devons monter au-dessus de la terre, oui, même au-dessus du ciel même, chaque fois que nous pensons à lui.

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