3 Tu transformeras l'homme en destruction. Moïse, en premier lieu, mentionne à quel point la vie de l'homme est fragile et transitoire, et pleure ses misères. Il le fait, non pas dans le but de se quereller avec Dieu, mais comme un argument pour l'inciter le plus facilement à exercer sa miséricorde, comme on dit ailleurs qu'il pardonne aux hommes mortels, quand il considère ce qu'ils sont faits, et se souvient qu'ils ne sont que poussière et herbe, (Psaume 103:14.) il compare le cours de notre vie à un anneau ou à un cercle, parce que Dieu, nous plaçant sur la terre, nous transforme environ dans un circuit étroit, et quand nous avons atteint le dernier point, nous ramène à lui-même en un instant. D'autres donnent une interprétation différente, à savoir que Dieu conduit les hommes à la mort, puis les restaure à la résurrection. Mais cette subtilité est tirée par les cheveux et ne s'harmonise pas avec le contexte. Nous avons posé ici une définition simple de notre vie, qu'elle est en quelque sorte une courte révolution dans laquelle nous bouclons rapidement notre cercle, dont le dernier point est la fin de notre parcours terrestre. Ce récit de la vie humaine met en lumière la manière gracieuse avec laquelle Dieu traite ses serviteurs, en les adoptant pour être son peuple particulier, afin qu'il puisse enfin les rassembler dans son héritage éternel. Ce n’est pas en vain non plus qu’on ajoute, par contraste, (verset 4,) que mille ans aux yeux de Dieu sont comme hier Bien que nous soyons convaincus par expérience que les hommes, lorsqu'ils ont terminé leur cercle, sont aussitôt retirés du monde, et pourtant la connaissance de cette fragilité ne parvient pas à faire une impression profonde sur nos cœurs, parce que nous ne levons pas les yeux au-dessus du monde. D'où vient la grande bêtise des hommes, qui, liés à l'état présent d'existence, procèdent aux affaires de la vie comme s'ils devaient vivre deux mille ans, mais parce qu'ils n'élèvent pas leurs conceptions au-dessus des objets visibles? Chaque homme, quand il se compare aux autres, se flatte de vivre jusqu'à un grand âge. Bref, les hommes sont si ennuyeux qu'ils pensent que trente ans, ou même un plus petit nombre, sont pour ainsi dire une éternité; ils ne sont pas non plus impressionnés par la brièveté de leur vie tant que ce monde garde la possession de leurs pensées. C'est la raison pour laquelle Moïse nous éveille en élevant nos esprits à l'éternité de Dieu, sans la considération de laquelle nous ne percevons pas à quelle vitesse notre vie s'évanouit. L'imagination que nous aurons une longue vie ressemble à un sommeil profond dans lequel nous sommes tous engourdis, jusqu'à ce que la méditation sur la vie céleste engloutisse cette fantaisie insensée concernant la durée de notre séjour sur terre.

Les hommes étant ainsi aveuglés, Moïse place devant eux Dieu comme leur juge. Ô Seigneur! comme s'il avait dit que si les hommes réfléchissaient dûment à cette éternité d'où tu contemple ces tournants inconstants du monde, ils ne rendraient pas si grand compte de la vie présente. Mais comme, au lieu de considérer sérieusement ce qu'est la vraie durée, ils détournent assez volontairement les yeux du ciel, cela explique pourquoi ils sont si stupides, et regardent un jour comme si c'était cent ans. L’apostrophe de Moïse à Dieu est catégorique, ce qui implique que sa patience étant épuisée de nous voir si irréfléchis, il s’adresse à Dieu; et qu'il était inutile pour lui de parler aux sourds, à qui on n'apprendrait pas qu'ils étaient mortels, non, pas même par les preuves de cela, que l'expérience leur présentait constamment. Ce texte est cité par l'apôtre Pierre dans un sens quelque peu différent, (2 Pierre 3:8,) alors qu'en même temps il ne le pervertit pas, car il applique judicieusement et judicieusement le témoignage de Moïse pour illustrer le sujet dont il traite. Le dessein de Moïse est d'élever l'esprit des hommes au ciel en les retirant de leurs propres conceptions grossières. Et quel est le but de Pierre? Autant, parce que le Christ ne hâte pas sa venue selon leur désir, rejette l'espérance de la résurrection par la lassitude d'un long retard, il corrige cette impatience absurde par un remède très approprié. Il perçoit la foi des hommes dans les promesses divines s’évanouir et échouer, car ils pensent que Christ retarde trop longtemps sa venue. D'où cela vient-il, sinon parce qu'ils rampent sur la terre? Pierre applique donc correctement ces paroles de Moïse pour guérir ce vice. Comme l'indulgence dans les plaisirs auxquels les incroyants se livrent doit être attribuée à ceci, qu'ayant leur cœur trop attaché au monde, ils ne goûtent pas aux plaisirs d'une éternité céleste; donc l'impatience procède de la même source. Par conséquent, nous apprenons la véritable utilisation de cette doctrine. À quoi est-ce que nous avons une si grande inquiétude au sujet de notre vie, que rien ne nous suffit, et que nous nous molestons continuellement, sinon parce que nous imaginons bêtement que nous nous nicherons pour toujours dans ce monde? Encore une fois, à quoi devons-nous attribuer cette extrême agitation et cette impatience, qui font échouer nos cœurs à attendre la venue du Christ, mais à leur ramper sur la terre? Apprenons donc à ne pas juger selon l'intelligence de la chair, mais à dépendre du jugement de Dieu; et élevons nos esprits par la foi, jusqu'à son trône céleste, d'où il déclare que cette vie terrestre n'est rien. Moïse ne compare pas simplement mille ans avec un jour, mais il les compare avec hier, qui est déjà parti; car tout ce qui est encore devant nos yeux a une emprise sur notre esprit, mais nous sommes moins affectés par le souvenir de ce qui est passé. En ce qui concerne le mot watch, les anciens, comme on le sait, avaient l'habitude de diviser la nuit en quatre quarts de trois heures chacun. (566) Pour exprimer encore plus avec force combien ce qui nous paraît une longue période est insignifiant aux yeux de Dieu, cette similitude s'ajoute, Qu'un millier d'années dans son la vue ne diffère rien de trois heures de la nuit, où les hommes savent à peine s'ils sont éveillés ou endormis.

Continue après la publicité
Continue après la publicité