28. Nous concluons ensuite, etc. Il dessine maintenant la proposition principale, comme celle qui est incontestable, et ajoute une explication. La justification par la foi est en effet très claire, tandis que les œuvres sont expressément exclues. Par conséquent, en rien nos adversaires ne travaillent plus aujourd'hui que dans des tentatives de mêler la foi aux mérites des œuvres. Ils admettent en effet que l'homme est justifié par la foi; mais pas uniquement par la foi; oui, ils placent l'efficacité de la justification dans l'amour, bien qu'en paroles ils l'attribuent à la foi. Mais Paul affirme dans ce passage que la justification est si gratuite, qu'il la rend bien évidente, qu'elle ne peut en aucun cas être associée au mérite des œuvres. Pourquoi il nomme les œuvres de la loi, je l'ai déjà expliqué; et j'ai aussi prouvé qu'il est tout à fait absurde de les confiner aux cérémonies. Frigide est aussi la glose, que les œuvres doivent être prises pour celles qui sont extérieures, et effectuées sans l'Esprit de Christ. Au contraire, le mot law qui est ajouté, signifie la même chose que s'il les appelait méritoires; car ce dont il est question est la récompense promise par la loi. (125)

Ce qui, dit Jacques, que l'homme n'est pas justifié par la foi seule, mais aussi par les œuvres, ne milite pas du tout contre la vision précédente. La conciliation des deux points de vue dépend principalement de la dérive de l'argumentation poursuivie par James. Car la question qui lui est posée n'est pas de savoir comment les hommes atteignent la justice devant Dieu, mais comment ils prouvent aux autres qu'ils sont justifiés, car son objectif était de réfuter les hypocrites, qui se vantaient en vain d'avoir la foi. Le sophisme est donc grossier, ne pas admettre que le mot, pour justifier, est pris dans un sens différent par Jacques, de celui dans lequel il est utilisé par Paul; car ils traitent des sujets différents. Le mot foi est aussi sans doute capable de sens divers. Ces deux choses doivent être prises en compte, avant qu'un jugement correct puisse être formé sur ce point. Nous pouvons apprendre du contexte, que Jacques ne voulait rien dire de plus que l'homme n'est pas fait ou prouvé être juste par une foi feinte ou morte, et qu'il doit prouver sa justice par ses œuvres. Voir à ce sujet mes Instituts.

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