30. Et pour qui il a déterminé , (præfinivit,) les a également appelés , etc. Afin qu'il puisse maintenant, par une preuve plus claire, montrer à quel point il est vrai qu'une conformité avec l'état humiliant du Christ est pour notre bien, il adopte un processus de graduation, par lequel il nous enseigne, qu'une participation de la croix est tellement liée à notre vocation, à notre justification et, en somme, à notre gloire future, qu'elles ne peuvent en aucun cas être séparées.

Mais pour que les lecteurs comprennent mieux la signification de l'apôtre, il peut être bon de répéter ce que j'ai déjà dit, - que le mot foredetermine ne se réfère pas à l'élection, mais à ce dessein ou décret de Dieu par lequel il a ordonné que la croix soit portée par son peuple; et en déclarant qu'ils sont maintenant appelés, il laisse entendre que Dieu n'avait pas caché ce qu'il avait déterminé à leur égard, mais l'avait fait savoir, qu'ils pourraient se soumettre avec résignation et humblement à la condition qui leur était assignée; car l'appel ici doit être distingué de l'élection secrète, comme étant postérieure à celle-ci. Que personne ne puisse alors faire cette objection - qu'il n'apparaisse à personne quel sort Dieu a assigné pour lui, dit l'apôtre, que Dieu par son appel porte un témoignage évident concernant son dessein caché. Mais ce témoignage ne se trouve pas seulement dans la prédication extérieure de l'Évangile, mais il a aussi la puissance de l'Esprit qui y est liée; car on parle là des élus, auxquels Dieu s'adresse non seulement par la parole extérieure, mais qu'il attire aussi intérieurement.

La justification peut convenablement être étendue à la continuation ininterrompue de la faveur de Dieu, depuis le moment de notre appel jusqu'à l'heure de la mort; mais comme Paul utilise ce mot tout au long de l'épître, pour une imputation gratuite de justice, il n'est pas nécessaire pour nous de dévier de ce sens. Ce que Paul avait en effet en vue était de montrer qu'une compensation plus précieuse nous est offerte, que ce qui devrait nous permettre d'éviter les afflictions; car qu'y a-t-il de plus désirable que de se réconcilier avec Dieu, pour que nos misères ne soient plus les gages d'une malédiction, ni nous conduisent à la ruine?

Il ajoute alors aussitôt que ceux qui sont maintenant pressés par la croix seront glorifiés; afin que leurs peines et leurs reproches ne leur apportent aucune perte. Bien que la glorification ne soit pas encore manifestée sauf dans notre Tête, mais comme nous voyons d'une certaine manière en lui notre héritage de la vie éternelle, sa gloire nous apporte une telle assurance concernant notre propre gloire, que notre espérance peut être comparée à juste titre à une possession présente.

Nous pouvons ajouter que Paul, imitant le style de la langue hébraïque, adopte dans ces verbes le passé au lieu du présent. (270) Un acte continu est sans aucun doute ce que signifie, selon cette importation, «Ceux que Dieu exerce maintenant, conformément à son dessein, sous la croix, sont appelés et justifiés, afin qu'ils aient une espérance de salut, afin que rien de leur gloire ne se décompose pendant leur humiliation; car bien que leurs misères actuelles le déforment devant le monde, pourtant devant Dieu et les anges il brille toujours comme parfait. Ce que Paul entend alors par cette gradation, c'est que les afflictions des fidèles, par lesquelles ils sont maintenant humiliés, sont destinées à cette fin - afin que les fidèles, ayant obtenu la gloire du royaume céleste, puissent atteindre la gloire de la résurrection du Christ, avec qui ils sont maintenant crucifiés.

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