Ce chapitre contient de graves menaces, par lesquelles Dieu a conçu à temps pour avertir les Juifs, que s'il y avait un espoir de repentir, ils pourraient être rétablis par la peur dans la bonne voie, et que d'autres, les méchants et les réprouvés, pourraient être rendus inexcusable, et aussi que les fidèles pourraient se fortifier contre la forte tentation de se décourager en voyant une si terrible calamité qui attend cette nation.

Cette prophétie ne semble pas en effet cohérente avec les prophéties précédentes; car le Prophète a jusqu'ici non seulement encouragé le peuple à entretenir l'espérance, mais il a aussi déclaré que leur condition serait si heureuse que rien ne voudrait les rendre vraiment bénis: mais maintenant il dénonce la ruine, et commence par la réprobation; car il dit que Dieu avait longtemps été le berger de cette nation, mais que maintenant il renonçait à tout soin d'eux; pour être fatigué, il ne supporterait plus cette méchanceté perverse, qu'il avait trouvée en eux tous. Ces choses semblent incohérentes: mais nous pouvons observer qu'il était nécessaire en premier lieu de présenter aux Juifs les bienfaits de Dieu, afin qu'ils puissent avec plus d'empressement procéder à la construction du temple, et savoir que leur travail ne serait pas en vain; et maintenant il fallait changer la tension, de peur que les hypocrites, se confiant en vain à ces promesses, ne s'endurcissent, comme c'est souvent le cas; et aussi, de peur que les fidèles n'entretiennent la crainte qui leur est due, et ne se rendent ainsi pas compte de Dieu; car rien n’est plus ruineux que la sécurité, dans la mesure où, lorsqu’une licence est prise pour pécher, le jugement de Dieu nous menace. Nous voyons donc à quel point ces avertissements du Prophète ont été utiles et raisonnables, comme il a fait comprendre aux Juifs, que Dieu ne serait pas propice à son peuple sans punir sa méchanceté et son obstination.

Afin de rendre sa prophétie impressionnante, Zacharie s'adresse au Liban ; comme s'il était le héraut de Dieu, il lui demanda d'ouvrir ses portes, car tout le bois était maintenant livré au feu. S'il avait parlé sans chiffre, sa dénonciation n'aurait pas eu autant de force: il dénonce donc une quasi ruine sur le Liban et ailleurs. Presque tous pensent que par Liban doit être compris le temple, parce qu'il a été construit avec du bois de cette montagne; mais cette opinion me paraît glaciale, bien qu'elle soit approuvée par le commun accord des interprètes. Car pourquoi devrions-nous penser que le temple est appelé métaphoriquement Liban plutôt que Bashan? Et ils pensent une telle chose de Bashan, bien qu'il y ait également la même raison. Je le considère donc simplement comme le mont Liban; et je me référerai simplement à ce que Joseph nous déclare, à savoir que le temple a été ouvert avant que la ville ne soit détruite par Titus. Mais bien que cette histoire puisse être vraie, et cela me semble probable, il ne s'ensuit pas que cette prophétie se soit alors accomplie, selon ce qui est dit du rabbin Jonathan, qui s'est alors exclamé: «Voici! la prophétie de Zacharie; car il a prédit que le temple serait brûlé et que les portes seraient auparavant ouvertes. Ces choses semblent plausibles et, à première vue, gagnent notre approbation. Mais je pense qu'il faut comprendre quelque chose de plus solide et de moins raffiné: car je ne doute pas mais que le Prophète dénonce la ruine complète sur le Mont-Liban, et sur Bashan et ailleurs. (129)

Mais pourquoi demande-t-il au Liban d'ouvrir ses portes? La raison est donnée, car peu de temps après, il l'appelle une forêt fortifiée, qui était encore sans murs ni portes. Le Liban, nous le savons, était proche de Jérusalem, bien que suffisamment éloigné pour être à l'abri de toute attaque hostile. Comme alors l'endroit était par nature suffisamment à l'abri des assauts, le Prophète parle, comme si le Liban était entouré de forteresses; car il n'était pas exposé aux attaques des ennemis. Le sens est que, bien qu'en raison de sa situation, les Juifs pensaient que le Liban n'était exposé à aucun mal, mais que l'impudicité des ennemis les y conduirait même. Nous avons déjà dit pourquoi le prophète demande au Liban d’ouvrir ses portes, même parce qu’il revêt le caractère d’un héraut, qui menace et déclare, que la vengeance extrême de Dieu était déjà proche.

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