Voici une raison pour laquelle Dieu s'est proposé de traiter si sévèrement son peuple - même parce que leur obstination ne méritait aucun pardon. Comme alors au début du chapitre, le Prophète a menacé de ruiner les Juifs, alors maintenant il leur rappelle que leur châtiment était proche, et qu'ils ne pouvaient pas être traités plus doucement, parce que leur méchanceté était totalement incurable. Nous percevons maintenant le dessein du Prophète; mais il accuse les Juifs surtout d'ingratitude, parce qu'ils ont répondu si bas et honteusement aux singuliers bienfaits de Dieu.

Il dit d'abord qu'il a été invité à nourrir le troupeau destiné à l'abattage (132) Maintenant, le Prophète ne raconte pas ici simplement quel ordre il avait reçu de Dieu, mais nous enseigne en général que Dieu avait déjà accompli l'office d'un bon et fidèle berger vers les Juifs. Le Prophète assume alors le caractère de tous les bergers, comme s'il avait dit: «Il n'y a aucune raison pour que ce peuple plaide son ignorance, ou tente de déguiser sa propre faute par d'autres noms et divers prétentions; car Dieu leur a toujours offert un berger et a envoyé aussi des ministres pour les guider et les gouverner: il ne faut pas attribuer à Dieu que ce peuple n’a pas connu la prospérité et le bonheur. Il n'y a plus besoin maintenant de consacrer beaucoup de travail à ce verset, comme l'ont fait des interprètes qui confinent ce qui est dit ici à Christ seul, comme quelqu'un qui avait reçu cette charge du Père; car nous verrons dans le passage lui-même que les paroles du Prophète sont par eux arrachées de force à leur sens.

Gardons donc à l'esprit que son objet spécial est de montrer - que Dieu avait toujours été prêt à diriger ce peuple, de sorte qu'il n'aurait pas pu être accusé par eux de ne pas avoir fait ce qui aurait pu être recherché ou attendu d'un bon berger. Si quelqu'un objecte et dit que cela aurait pu être dit en d'autres termes, la réponse claire est - que le soin perpétuel de Dieu dans son gouvernement avait été pleinement démontré; car il avait non seulement accompli lui-même les devoirs et la fonction de berger, mais il avait aussi en tout temps placé sur eux des ministres, qui accomplissaient fidèlement leur travail. Puisque Dieu avait alors veillé si constamment et sagement sur la sécurité du peuple, nous voyons que leur ingratitude était entièrement prouvée. Et en l'appelant le troupeau d'abattage , on fait référence à l'époque du Prophète; car les Juifs étaient alors comme s'ils avaient été arrachés aux mâchoires des loups, après avoir été délivrés de l'exil. Ils étaient alors comme des brebis mortes, que le Seigneur avait sauvées; et nous savons aussi à combien de troubles et de dangers ils avaient été constamment exposés. Et de là est apparue plus clairement la bonté de Dieu; car il se plaisait néanmoins à prendre soin de son troupeau. Alors le Prophète s’étend ici sur la faveur de Dieu, parce qu’il n’avait pas méprisé ses brebis bien qu’il ait été abandonné au massacre. Les mots pourraient en effet être prolongés plus loin, comme si le Prophète se référait à ce qui avait déjà eu lieu, et ils pourraient ainsi s'appliquer à de nombreux âges; mais il me semble plus probable qu'il mentionne ici ce qui appartenait à cet âge. Zacharie nous enseigne alors pourquoi Dieu a été contraint d'adopter une extrême sévérité, même parce qu'il avait essayé toutes les choses qui auraient pu guérir le peuple, et pourtant perdu tout son travail: quand leur méchanceté est devenue totalement incurable, le désespoir pour ainsi dire contraint Dieu à exercez la sévérité mentionnée ici. Tel est, comme je le pense, le sens du Prophète.

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