Mais quand la date de naissance d'Hérode fut célébrée... Si le ressentiment d'Hérode pour la liberté que Jean-Baptiste emporta avec lui était grand, celui d'Hérodias était bien plus grand. Le crime dont elle était coupable était odieux ; elle ne supportait pas qu'on la nomme, et encore moins qu'on la réprimande. Elle était donc enragée au plus haut point, et rien de moins que la tête du Baptiste ne la satisferait. C'est pourquoi Hérodias avait une querelle contre lui, et l'aurait tué, mais elle ne le pouvait pas ; Marc 6:19 .

Depuis qu'il l'avait offensée, elle avait comploté contre sa vie, mais ne pouvait pas encore accomplir son dessein ; car ( Matthieu 14:20 .) Hérode craignait, ou révérait Jean, &c. Si grand et puissant que fût le roi, il avait peur de Jean, bien que dans la basse vie, et n'osa rien tenter contre lui ; une telle force a parfois de la piété et de la vertu dans l'esprit des plus grands contrevenants.

Hérodias, trouvant donc qu'elle ne pouvait pas prévaloir contre le Baptiste par voie de sollicitation directe, guettait une occasion de le détruire par ruse. Enfin on s'offrit. Hérode, le jour de sa naissance, fit un somptueux divertissement aux grands seigneurs, généraux et autres grandes personnes de son royaume ; c'est pourquoi, comme c'était la coutume dans ces pays, pour les princes d'accorder des faveurs à leurs fêtes, parfois de leur propre gré, parfois à la suite de pétitions qui ont ensuite été présentées, Hérodias a pensé que le jour de l'anniversaire était une bonne occasion de faire détruire le Baptiste .

Dans cette vue, elle proposa à Salomé, sa fille de Philippe, qui était maintenant majeure et avait suivi la fortune de sa mère, de danser devant la troupe le jour de l'anniversaire ; prétendant, sans doute, que cela tournerait beaucoup à son avantage, parce que le roi, dans l'excès de sa bonne humeur, lui offrirait probablement son nom ce qu'il lui plairait d'avoir, comme récompense de sa complaisance ; ou s'il ne le devait pas, elle pourrait, avec assez de bonnes manières, le supplier de lui accorder la faveur qu'elle désirait le plus obtenir : seulement, avant de nommer une faveur particulière, il conviendrait de sortir et de consulter sa mère. .

Les évangélistes, en effet, ne parlent pas absolument de cet accord antérieur : mais saint Marc en donne l'indice le plus fort, Marc 6:21 , &c.; Et quand un jour convenable ευκαιρον, une occasion favorable ] était venue, cet Hérode, etc. : car, comme il avait mentionné les tentatives qu'Hérodias avait faites, sans succès, pour détruire le Baptiste,—en appelant cela un jour convenable, le compte de la fête, il insinue, qu'elle pensait que le divertissement offrait une occasion favorable d'ôter la vie au Baptiste ; par conséquent, il nous ordonne de considérer toutes les transactions favorables du jour de la naissance, qui ont quelque rapport avec la mort du Baptiste, comme l'effet de l'artifice d'Hérodias.

D'ailleurs, il faut admettre un accord préalable entre la mère et la fille, pour justifier la danse de cette dernière devant la compagnie le jour de l'anniversaire : c'est que, dans l'antiquité, c'était si loin d'être l'usage pour les dames de distinction de danser en public, qu'il était considéré comme indécent s'ils étaient autant présents aux divertissements publics : nous n'avons qu'à nous référer à l'exemple de la reine Vashti, qui l'a trouvé si déshonorant, que plutôt que de s'y soumettre même lorsqu'il était commandé par Assuérus , elle a perdu sa couronne.

Nous pouvons également remarquer que, bien qu'Hérodias fût une dame sans caractère distingué pour la vertu, elle avait un tel respect pour la décence et la réputation, qu'elle ne se présenta pas à cette fête d'anniversaire. On peut donc croire que c'était une chose extraordinaire pour des demoiselles de qualité de danser devant de grandes compagnies d'hommes dans des divertissements publics ; et si c'est le cas, le lecteur doit être sensible, que cette danse de la fille d'Hérodias ne pouvait pas arriver par accident, mais doit avoir été provoquée par un artifice ou un autre. Voir Calmet, Macknight et la crédibilité de Lardner, partie 1 : vol. 1 : p. 23.

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