Introduction. Dans une majestueuse phrase d'ouverture, l'écrivain déclare le thème qu'il se propose de développer dans les chapitres qui suivent. Le christianisme est la religion finale et tout-suffisante, car le Christ n'est autre que le Fils, qui a accompli une fois pour toutes le dessein salvifique de Dieu. Dieu avait parlé à son peuple d'autrefois par des messagers humains, qui ne pouvaient révéler que des fragments de sa volonté, telle qu'elle leur parvenait par la parole, la vision ou le symbole.

À son peuple plus tardif, dont le sort est jeté dans la période de transition entre la vieillesse et le nouveau, il a parlé par celui qui est son Fils. La dignité suprême du Fils est énoncée sous deux aspects : ( a) Il ne fait pas partie de la création, mais le but et le principe même de la création. De toute éternité, Dieu avait décrété qu'il serait héritier de toutes choses, et avait fait des mondes l'univers entier de l'espace et du temps à travers lui.

( b) Il est Lui-même de nature divine, car en Lui l'être de Dieu se manifeste comme le soleil dans son rayonnement, ou le sceau dans l'impression qu'on en tire. Il est l'assesseur de Dieu dans le gouvernement du monde. Pendant un certain temps, il a séjourné sur terre pour réaliser son dessein de rédemption, mais maintenant il est revenu à sa place souveraine dans les cieux. Ainsi le nom qui lui appartient de droit est celui de Fils, et de là il est évident qu'il se tient infiniment haut au-dessus des anges.

Contrairement au Quatrième Évangéliste (p. 745 s.), l'écrivain n'utilise pas expressément le terme Logos (la Parole), mais il ressort clairement de son langage qu'il conçoit le Christ sous cette catégorie. La philosophie alexandrine avait donné cours à l'idée d'un second principe divin, Dieu actif en tant que distinct de Dieu transcendant. Dès les premiers temps, le christianisme s'était emparé de cette conception comme étant la seule adéquate à la signification du Christ, mais avec le changement essentiel que le Logos abstrait de la philosophie était maintenant identifié à une Personne vivante.

Dans la partie restante de l'épître, la conception du Christ comme Logos cède la place à d'autres, en particulier à celle du Souverain Sacrificateur idéal ; pourtant l'argument dans son ensemble doit être compris à la lumière de ces premiers versets. Jésus est qualifié pour être notre médiateur avec Dieu parce qu'il partage l'être de Dieu, tout en participant également à notre nature et à nos expériences humaines.

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