DISCOURS : 1118
LE DEVOIR DE SOI-DESSUS

Ézéchiel 36:31 . Alors vous vous souviendrez de vos propres voies mauvaises et de vos actions qui n'étaient pas bonnes, et vous vous lasserez devant vous à cause de vos iniquités et de vos abominations .

Il semblerait que plus un homme devenait excellent, plus il aurait des pensées élevées de sa propre excellence : et plus il était conforme à la volonté de Dieu, plus il serait rempli d'autosatisfaction. Mais le contraire est la vérité. L'humiliation des hommes augmentera toujours à mesure qu'ils connaîtront l'étendue de leur devoir et qu'ils seront rendus sensibles à leurs défauts ; et par conséquent, plus ils avancent dans la sainteté, plus ils se lamenteront sur leurs iniquités passées et restantes.

Les mots de notre texte le confirment. Ils s'adressent non pas aux personnes vivant dans le péché volontaire et délibéré, mais à des personnes « purifiées de leur souillure » et possédant « un esprit nouveau, par lequel elles sont capables de marcher dans les statuts de Dieu : » même à eux est l'injonction donnée , à « se détester pour leurs abominations ».
Nous considérerons,

I. Le devoir enjoint—

Le repentir, bien qu'un devoir universellement reconnu, est peu compris. Ça implique,

1. Un appel de nos mauvaises manières de se souvenir—

[Aussi tenace que soit notre mémoire des maux commis par d'autres contre nous, nous sommes très oublieux des maux que nous commettons nous-mêmes contre Dieu. Mais nous devons remonter aux premières périodes de notre vie et passer en revue les transactions qui ont alors eu lieu : du péché : nous devons avancer ainsi à travers les différentes étapes de notre existence, jusqu'à ce que nous arrivions au temps présent.

Beaucoup de mal seront sans doute passés et n'auront laissé aucune trace ; l'esprit s'est élargi, nous les avons consacrés au service du péché et de Satan.
Ayant ramené notre examen jusqu'à présent, nous devrions entrer plus profondément dans les qualités même de nos meilleures actions : nous devrions rechercher les motifs d'où elles sont sorties ; la manière dont ils ont été exécutés ; et la fin que nous visons dans leur exécution : nous devons faire ceci,non pas en vue de trouver nos bonnes actions, mais « nos actions qui n'étaient pas bonnes » : non pas pour nous fournir des motifs d'auto-approbation et de suffisance, mais plutôt d'humiliation et de contrition .]

2. Un peu de nous à cause d'eux—

[L'appel de nos voies au souvenir n'est qu'une préparation à cette partie plus essentielle de la vraie pénitence, « le dégoût de nous-mêmes à cause d'eux ». C'est à cela qu'il doit conduire : s'il s'arrête avant cela, cela ne sert à rien. C'est en vain que nous sommes alarmés et terrifiés par le sentiment de notre culpabilité ; pour Pharaon [Note : Exode 10:16 .

], et Judas [Note : Matthieu 27:3 .], confessèrent leurs péchés sous une soudaine impression de peur et de remords : il ne suffira pas non plus d'exprimer un degré considérable de tristesse à cause de notre état ; car même dans l'humiliation d'Achab ceci a été trouvé [Note : 1 Rois 21:27 .] : nous devons être amenés à l'aversion et à l'aversion de soi.

Les Écritures illustrent le péché par « un chien retournant à son propre vomi », « et une truie qui a été lavée pour se vautrer dans la fange [Note : 2 Pierre 2:22 .]. « Il faut avouer que la première de ces métaphores est des plus répugnantes : mais plus elle est répugnante, plus elle convient à l'occasion ; puisque la conduite du pécheur, comme celle du chien, argumente un appétit indiciblement sale et dépravé.

Appliquons cette métaphore, non seulement aux péchés grossiers, mais au péché en général ; et alors considérez que le péché n'a pas été simplement un morceau avalé sous une tentation violente, mais notre nourriture quotidienne, oui, la seule chose pour laquelle il avait un véritable appétit : et quelles créatures sales apparaîtrons-nous alors ! Quels objets répugnants devons-nous être aux yeux de Dieu ; et comment devons-nous nous détester et nous détester ! Cette dernière métaphore est aussi une juste représentation de notre conduite ; et montre qu'aucun terme n'est trop dégradant, aucune image trop dégoûtante pour représenter la saleté de nos habitudes et la dépravation de nos cœurs.

Qu'on ne pense pas non plus que cette représentation est trop forte ; car il s'accorde, non seulement avec le texte, qui est fréquemment répété [Note : Ézéchiel 6:9 ; Ézéchiel 20:43 .], mais avec les confessions du saint le plus éminent [Note : Genèse 18:27 ; Ésaïe 6:5 .

], et justifie pleinement cette déclaration de Job : « Voici, je suis vil ! Je me repens donc et je me déteste dans la poussière et la cendre [Note : Job 40:4 ; Job 42:6 .].”]

Que ce soit le devoir de tous, sans exception, apparaîtra en considérant,

II.

Quand doit-il être exécuté—

Nous ne devons pas limiter ce repentir au seul temps de la conversion ; nous devons, comme le contexte nous le montre [Note : « Alors ». Voir v. 25-27.], continuez-le après notre conversion : en effet la période postérieure à notre conversion est celle où ce devoir est plus particulièrement requis. Pour,

1. La conversion nous qualifie pour cela—

[Jusqu'à ce que nous soyons convertis, nous ne voyons que très peu de nos péchés; parce que nous avons des vues très défectueuses de la loi de Dieu. Ignorant les exigences de la loi, nous devons nécessairement ignorer la multitude de nos transgressions contre elle. De plus, nous ne voyons que peu la malignité du péché ; parce que nous ignorons les immenses obligations que nous devons à Dieu, contre qui nos péchés sont commis.

Un acte de méchanceté envers un semblable, bien qu'insignifiant en soi, peut être une offense extrêmement odieuse, s'il est commis en échange de nombreuses et grandes faveurs. Que doit donc être le péché, lorsqu'il est commis contre Dieu, qui non seulement nous a comblés de bénédictions temporelles, mais a donné son unique Fils bien-aimé pour mourir pour nous, et son Saint-Esprit pour nous instruire ; oui, et nous a suivis tous nos jours avec des injures, des remontrances, des promesses, ne cherchant rien tant que notre bien-être éternel ! C'est la vue du péché que nous donne la conversion ; et c'est cela seul qui peut jamais nous disposer et nous inciter à nous détester.]

2. Nous en avons autant besoin après la conversion qu'avant—

[Une personne convertie ne se livrera certainement pas au péché : mais elle porte toujours autour d'elle une nature pécheresse, qui est courbée pour reculer devant Dieu, et qui opère toujours à la blessure de sa conscience et à l'offense de son Créateur. Or tout péché commis dans cet état est incomparablement plus odieux qu'il ne l'aurait été dans son état non renouvelé, car il est commis contre plus de lumière et de connaissance, plus de miséricorde et d'obligations, plus de vœux et de professions.

Des péchés encore plus petits l'entraînent maintenant dans une culpabilité plus profonde que ses offenses les plus odieuses auparavant ; et c'est pourquoi ils exigent une humiliation et une contrition convenables. D'où il est donc évident que, tandis que nous emportons avec nous un corps de péché et de mort, nous devons sans cesse nous ravir et crier avec saint Paul : « misérable que je suis ! qui me délivrera [Note : Romains 7:24 .

] ? » En effet, c'est le cadre même auquel la miséricorde de Dieu est destinée à nous amener. Et plus nous nous abaissons devant lui, plus nous avons de preuves de notre acceptation avec lui [Note : Psaume 51:17 .]

Déduire—
1.

Combien contraire à un état chrétien est l'autosatisfaction !

[Si la contrition est un état agréable à Dieu, et que le dégoût de soi en est une composante nécessaire, alors l'autosatisfaction doit être la plus odieuse à Dieu, et la plus nuisible à nos âmes ; parce qu'elle conduit nécessairement à l'auto-approbation et à l'auto-satisfaction, qui sont aussi opposés au dégoût de soi que l'obscurité l'est à la lumière. Plût à Dieu que cela soit dûment pris en compte ! Les hommes professent se repentir, et pourtant font une justice de leur repentir ! une preuve manifeste qu'ils ne savent pas ce qu'est la repentance ! Sachez, mes Frères, que « toutes nos propres justices sont comme des haillons sales [Note : Ésaïe 64:6 .

] : » que nos larmes mêmes doivent être lavées et nos repentirs doivent être repentis ; et, que nous devons désavouer nos meilleures actions en termes de dépendance, autant que les péchés les plus vils que nous ayons jamais commis. Nous pouvons en effet « nous réjouir du témoignage d'une bonne conscience : » mais nous trouverons des raisons de nous détester, même dans nos meilleures structures et nos actions les plus saintes.]

2. Combien le Christ doit-il être cher à tout vrai pénitent !

[Un certain type et degré de repentance peuvent naître de la peur : mais ce qui est spirituel et salvateur, participe abondamment à l'amour. Rien ne l'avance autant qu'une vue de l'amour du Christ mourant pour nous [Note : Zacharie 12:10 .]. Or, exactement comme le sentiment de l'amour du Sauveur nous fait nous enivrer, de même le sentiment de notre propre bassesse nous fait l'admirer.

Que personne ne s'imagine que le dégoût de soi nous conduira au découragement : plus nous nous voyons vils, plus le Christ sera exalté et magnifié à nos yeux. Notre bassesse, ainsi que notre faiblesse, ne feront qu'illustrer les richesses de sa grâce, et le rendront indiciblement précieux à nos âmes.]

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