DISCOURS : 1483
L'EMPRISONNEMENT DE JEAN

Luc 3:19 . Hérode le tétrarque, étant réprimandé par lui pour Hérodias, la femme de son frère Philippe, et pour tous les maux qu'Hérode avait faits, ajouta encore ceci avant tout, qu'il enferma Jean en prison .

LE volume inspiré, quand on le considère seulement comme contenant une histoire d'autres âges et d'autres nations, est lu plutôt dans le but d'informer l'esprit que de profiter au cœur ; et par conséquent, il produit relativement peu d'effet, même sur ceux qui connaissent le mieux son contenu. Mais la vraie lumière sous laquelle il doit être considéré est, en tant qu'histoire de l'homme , à quelque âge ou nation qu'il puisse appartenir.

C'est un miroir qui reflète le cœur humain dans toutes ses dispositions et dans tous ses actes : et, vu sous cet angle, il acquiert une importance dix fois plus grande, parce qu'il nous montre à nous-mêmes et fait de nous les acteurs dans tout ce qui se fait.

En lisant un récit de Jean-Baptiste et de son emprisonnement par Hérode, nous ne ressentons que peu d'intérêt, sauf si nous condamnons le libertinage d'Hérode et compatissons au sort de son fidèle moniteur. Mais si nous voulions nous départir de l'idée qu'elle s'est passée il y a plusieurs siècles, et considérer la transaction comme s'étant récemment produite dans notre propre voisinage, nous serions presque nécessairement conduits à la contempler dans une vue plus générale, et à y remarquer la puissance et la malignité du péché . C'est dans cette optique que je me propose d'attirer votre attention sur elle à ce stade.

Prenons l'occasion d'en faire remarquer,

I. La puissance du péché—

Merveilleux en effet est son pouvoir d'aveugler, d'asservir, d'endurcir tous ceux en qui il habite—

1. Il aveugle—

[Hérode ne pouvait que savoir qu'il avait eu tort de prendre la femme de son frère Philippe. Pourtant sans doute s'arrangeait-il par de vaines excuses pour se justifier. Et c'est ainsi que tout pécheur se leurre. Dans certains cas, il nie complètement la criminalité de ses actions, « appelant le mal bien, et le bien mal, et mettant les ténèbres pour la lumière, et la lumière pour les ténèbres [Note : Ésaïe 5:20 .

]. " Là où ils ne peuvent pas se cacher entièrement le mal de leurs voies, ils trouvent quelque excuse, soit de leurs penchants constitutionnels, soit des habitudes de tous autour d'eux, soit de quelque particularité de leur situation à l'époque. « Ils se nourrissent de cendres ; et pourtant à un tel degré un cœur trompé les a détournés, qu'ils ne peuvent délivrer leurs âmes, ni dire : N'y a-t-il pas un mensonge dans ma main droite [Note : Ésaïe 44:20 .

] ? » Quelle que soit la convoitise particulière dont ils sont amoureux — — — c'est « Satan qui a aveuglé leurs yeux [Note : 2 Corinthiens 4:4 .] ; ils marchent dans la vanité de leur esprit, « ayant leur entendement obscurci, étant aliénés de la vie de Dieu par l'ignorance qui est en eux, à cause de l'aveuglement de leur cœur [Note : Éphésiens 4:18 .

] : » et « ils ne savent pas où ils vont, car ces ténèbres ont aveuglé leurs yeux [Note : 1 Jean 2:11 .] »]

2. Il asservit—

[Bien qu'Hérode soit disposé à « faire beaucoup de choses » et à s'abstenir de beaucoup de choses au sujet desquelles Jean l'a réprimandé, il ne pouvait en aucun cas être convaincu de se séparer de son épouse incestueuse. Et ainsi en est-il des pécheurs de toutes sortes : il y a des péchés auxquels ils n'ont que peu d'inclination, et auxquels ils peuvent donc être amenés à renoncer ; à la commission de celui-ci, et, pour ainsi dire, « attaché et lié avec lui comme avec une chaîne », qu'ils ne peuvent briser [Note : Voyez ceci dans l'ivrogne, le prostitué, etc.

&c.] — — — Tandis qu'ils voient, et ne peuvent que reconnaître le péché de leurs habitudes, ils ont une "loi dans leurs membres luttant contre la loi dans leur esprit, et les amenant en captivité à la loi du péché qui est dans leur membres [Note : Romains 7:23 .] ; » ou plutôt, ils sont « pris dans le piège du diable, et emmenés captifs par lui à sa volonté [Note : 2 Timothée 2:26 .] ».]

3. Il durcit—

[On aurait supposé que lorsqu'Hérode, « sachant que Jean était un homme saint et juste, le craignait », il n'aurait jamais été amené à le persécuter pour sa fidélité. Pourtant, de son propre esprit, il avait emprisonné Jean et l'aurait mis à mort, s'il n'avait pas été retenu par sa peur du peuple ; et, lorsqu'il fut sollicité par sa fille pour lui donner la tête de Jean dans un destrier, il envoya un bourreau pour le décapiter, et la lui présenta selon son désir.

Il l'a fait pour son serment. Mais comment un serment pourrait-il le lier à la commission du meurtre ? Il aurait trouvé d'amples moyens de l'amener à modifier sa demande, si le péché n'avait pas « brûlé sa conscience » et « rendu son cœur inflexible ». Mais le péché est par nature progressif : et à un tel degré que les hommes s'endurcissent par la tromperie du péché, remords.

Hazaël, averti des énormités qu'il commettrait un jour, s'écria : « Est-ce que ton serviteur est un chien pour qu'il fasse de telles choses ? Pourtant, il exécuta ensuite ces choses dans toute la mesure des prédictions le concernant. Et si la conduite future de beaucoup, qui ne font que commencer maintenant leur carrière de péché, était ouverte à leur vue, ils ne croiraient pas qu'ils devraient jamais atteindre une telle impiété.

Mais, ce qui est dit de la lutte, peut être dit de tout autre péché ; à savoir, que « le début de celui-ci est comme la sortie de l'eau : » la brèche est d'abord petite ; mais il s'élargit bientôt, jusqu'à ce que l'inondation devienne irrésistiblement puissante et irrémédiablement destructrice.]
Telle est la puissance du péché ; dont dans l'histoire nous pouvons encore voir plus loin,

II.

La malignité—

Il a tendance à infliger la misère,

1. Sur tous ceux qui s'y adonnent—

[Regardez Hérode au milieu de toutes ses indulgences : était-il heureux ? Lequel des deux, je demanderais, était le plus heureux ; Hérode, au milieu de ses excès, ou Jean, lié de chaînes en prison pour la justice ? Personne, je pense, ne peut entretenir un doute. La vérité est que le péché et la misère sont indissolublement liés même dans cette vie ; selon que l'Apôtre, parlant des impies, a dit : « La destruction et la misère sont dans leurs voies, et ils n'ont pas connu la voie de la paix [Note : Romains 3:16 .

]. " Prenez l'adultère, par exemple : vous pouvez le supposer aussi heureux que son cœur peut le souhaiter. Mais quel est le récit de Job à son sujet ? « L'œil de l'adultère attend le crépuscule, disant : Aucun œil ne me verra ; et il déguise son visage . Dans l'obscurité, ils creusent des maisons qu'ils s'étaient marquées dans la journée. Ils ne connaissent pas la lumière : car le matin est pour eux comme l'ombre de la mort : si quelqu'un les connaît, ils sont dans les terreurs de l'ombre de la mort [Note : Job 24:15 .

]. " Et des méchants en général, Eliphaz dit : « Le méchant travaille avec douleur tous ses jours : un bruit terrible est dans ses oreilles ; Job 15:20 .]. » Oui, une mauvaise conscience hantera tellement un homme, qu'il aura peur de sortir dans l'obscurité, ou presque de regarder sous son lit : ainsi est-il vraiment dit : « La voie des transgresseurs est dure [Note : Proverbes 13:15 .

]. " Il y a en effet ceux qui professeront ne ressentir aucune appréhension : mais nous sommes assurés par le Dieu qui sonde le cœur, que leurs vantardises sont vaines : car « les méchants sont comme la mer agitée, quand elle ne peut se reposer, dont les eaux jettent de la boue et saleté : il n'y a pas de paix, dit mon Dieu, aux méchants [Note : Ésaïe 57:20 .].”]

2. Sur le monde en général—

[Voyez quelle misère la satisfaction des convoitises d'Hérode produisit; sur Philippe, dont il prit la femme ; sur Hérodias, dont il a tant souillé l'esprit et la conscience ; sur Jean, qu'il assassina pour sa fidélité ; et sur toute l'Église de Dieu, qu'il priva ainsi d'un fidèle conseiller et instructeur. Mais il ne se souciait pas des maux qu'il infligeait, si seulement il pouvait se faire satisfaire ses propres passions licencieuses. Et qui peut dire quelles misères le séducteur inflige à son malheureuse victime ; et l'adultère, sur l'objet de ses désirs illégaux ? — — — La même chose peut être dite de l'homme ambitieux, qui patauge dans des mers de sang pour atteindre la gloire et le pouvoir — — — Puis-je ne pas mentionner aussi le moqueur, qui déteste et se moque de toute piété sérieuse, et se moque de combien âmes qu'il ruine, pourvu qu'il puisse se livrer à son inimitié contre Dieu et son Christ ? — — — Mais qu'est-ce qui a transformé le monde entier en un vaste théâtre de discorde et de douleur ? C'est le péché qui a établi son empire sur les ruines de la paix et de l'amour. On ne trouve pas non plus de nation, de famille ou d'individu dont le bonheur n'ait pas souffert de ce mal malin.]

De ce sujet, nous pouvons encore apprendre,
1.

Le danger de se livrer au péché—

[Qui dira où une pensée coupable nous mènera? Hérode n'imaginait pas à quoi le conduirait le premier désir qu'il forma après la femme de Philippe. Et David ne prévoyait guère les résultats du premier coup d'œil qu'il aperçut de Bethsabée. Ne dites donc pas, d'une pensée ou d'un désir pécheur, qu'elle est petite : mais apprenez à la fuir comme à la face d'un serpent ; et que chaque déclinaison du chemin du devoir soit considérée par vous comme un pas vers l'enfer lui-même — — —]

2. Le devoir de le réprouver—

[Nous ne sommes pas tous appelés à agir comme Jean, et à porter nos propos aux oreilles des rois et des princes. Mais une sainte fidélité nous devient tous dans nos sphères respectives. Nous devons en effet veiller à ne pas réprimander les autres dans un mauvais esprit. Il existe de nombreuses circonstances dans lesquelles le silence peut être la réprimande la plus efficace. Mais une sainte force d'âme devient nous tous. Nous devons tous être des témoins de Dieu là où nous vivons et briller comme des lumières dans un monde sombre.

Et si pour notre fidélité nous sommes appelés à souffrir, comme Jean a souffert, nous devons nous réjouir d'être si honorés de notre Dieu, et être disposés à donner notre propre vie, si seulement nous pouvons sauver les âmes des autres.]

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