23 Lorsqu'il a été insulté, ou, reproché . Ici, Pierre montre ce que nous devons imiter en Christ, même calmement pour porter les torts et ne pas venger les torts. Car telle est notre disposition, que lorsque nous recevons des blessures, notre esprit déborde immédiatement de sentiments de vengeance; mais Christ s'est abstenu de toute sorte de représailles. Notre esprit doit donc être bridé, de peur que nous ne cherchions à rendre le mal pour le mal.

Mais s'est engagé , ou, sa cause . Le mot cause n'est pas exprimé, mais il est évidemment compris. Et Pierre ajoute ceci pour la consolation des pieux, c'est-à-dire que s'ils supportaient patiemment les reproches et la violence des méchants, ils auraient Dieu pour défenseur. Car ce serait une chose très difficile pour nous, d'être soumis à la volonté des impies, et de ne pas que Dieu prenne soin de nos torts. Pierre, par conséquent, orne Dieu de cet attribut élevé, qu'il juge avec justice, comme s'il avait dit: «Il nous incombe de porter calmement les maux; Dieu en attendant ne négligera pas ce qui lui appartient, mais se montrera être un juge juste. Aussi dérisoires que puissent être les impies pendant un certain temps, ils ne resteront cependant pas impunis pour les torts causés maintenant aux enfants de Dieu. Il n'y a pas non plus de raison pour les pieux de craindre, comme s'ils étaient sans aucune protection; car, puisqu'il appartient à Dieu de les défendre et d'entreprendre leur cause, ils doivent posséder leur âme avec patience.

De plus, comme cette doctrine n'apporte pas une petite consolation, elle sert à apaiser et à soumettre les inclinations de la chair. Car nul ne peut se reposer sur la fidélité et la protection de Dieu, mais celui qui, dans un esprit doux, attend son jugement; car celui qui saute pour se venger, s'immisce dans ce qui appartient à Dieu et ne souffre pas que Dieu accomplisse sa propre fonction. En référence à cela, Paul dit: «Faites place à la colère» (Romains 12:19;) et ainsi il laisse entendre que la voie est fermée contre Dieu afin qu'il ne juge pas lui-même , quand on l'attend. Il confirme ensuite ce qu'il avait dit par le témoignage de Moïse: «La vengeance est à moi. (Deutéronome 32:35.) En bref, Pierre voulait dire ceci, que nous, après l'exemple du Christ, serons plus préparés à endurer des blessures, si nous donnons à Dieu son honneur, c'est-à-dire , si nous, le croyant être un juge juste, lui renvoyons notre droit et notre cause.

On peut cependant se demander: comment Christ a-t-il confié sa cause au Père? car s'il exigeait de lui vengeance, ce qu'il dit lui-même n'est pas permis pour nous; car il nous invite à faire du bien à ceux qui nous font du mal, à prier pour ceux qui disent du mal de nous. (Matthieu 5:44.) À cela ma réponse est qu'il apparaît évident d'après l'histoire de l'Évangile, que Christ a ainsi renvoyé son jugement à Dieu, et pourtant n'a pas exigé de vengeance être pris sur ses ennemis, mais qu'au contraire, il a prié pour eux: «Père», dit-il, «pardonne-leur». (Luc 23:34.) Et sans doute les sentiments de notre chair sont loin d'être en accord avec le jugement de Dieu. Pour que quiconque puisse alors confier sa cause à celui qui juge avec justice, il est nécessaire qu'il se mette d'abord un contrôle sur lui-même, afin qu'il ne puisse rien demander d'incompatible avec le juste jugement de Dieu. Car ceux qui se livrent à la recherche de la vengeance, ne concèdent pas à Dieu sa charge de juge, mais souhaitent en quelque sorte qu'il soit un bourreau. Celui donc qui est si calme dans son esprit qu'il souhaite que ses adversaires deviennent ses amis, et s'efforce de les amener sur le droit chemin, s'engage à juste titre à Dieu sa propre cause, et sa prière est: «Toi, Seigneur, tu connais ma cœur, comment je souhaite que soient sauvés ceux qui cherchent à me détruire: s'ils se sont convertis, je les féliciterais; mais s'ils persistent dans leur méchanceté, car je sais que tu veilles sur ma sécurité, je te confie ma cause. Cette douceur a été manifestée par le Christ; c'est alors la règle que nous devons observer.

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