S'il n'avait rien recommandé dans la mort du Christ sauf à titre d'exemple, cela aurait été très glacial: il se réfère donc à un fruit beaucoup plus excellent. Il y a donc trois choses à remarquer dans ce passage. La première est que le Christ, par sa mort, nous a donné un exemple de patience; la seconde, que par sa mort il nous a rendus à la vie; il s'ensuit que nous sommes tellement liés à lui, que nous devons suivre joyeusement son exemple. En troisième lieu, il se réfère au dessein général de sa mort, à savoir que nous, étant morts aux péchés, devons vivre selon la justice. Et toutes ces choses confirment son exhortation précédente.

24 Qui lui-même a porté nos péchés Cette forme de parole est adaptée pour exposer le l'efficacité de la mort du Christ. Car, comme sous la Loi, le pécheur, pour être libéré de la culpabilité, a remplacé une victime à sa place; ainsi le Christ a pris sur lui la malédiction due à nos péchés, afin de les expier devant Dieu. Et il ajoute expressément, sur l'arbre, parce qu'il ne pouvait offrir une telle expiation que sur la croix. Pierre exprime donc bien la vérité, que la mort de Christ était un sacrifice pour l’expiation de nos péchés; pour être fixé sur la croix et s'offrir lui-même une victime pour nous, il a pris sur lui notre péché et notre châtiment. Isaïe, à qui Pierre a pris la substance de sa doctrine, emploie diverses formes d'expression, - qu'il a été frappé par la main de Dieu pour nos péchés, qu'il a été blessé pour nos iniquités, qu'il a été affligé et brisé à cause de nous, que le châtiment de notre paix lui a été imposé. Mais Pierre avait l'intention d'exposer la même chose par les paroles de ce verset, même que nous sommes réconciliés avec Dieu à cette condition, parce que Christ s'est fait devant son tribunal une caution et comme un coupable pour nous, afin qu'il puisse subir le châtiment dû à nous.

Ce grand avantage que les sophistes dans leurs écoles obscurcissent autant qu'ils le peuvent; car ils bavardent que par le sacrifice de la mort du Christ, nous ne sommes libérés de la culpabilité qu'après le baptême, mais que le châtiment est racheté par des satisfactions. Mais Pierre, quand il dit qu'il a porté nos péchés, signifie que non seulement la culpabilité lui a été imputée, mais qu'il a également subi son châtiment, qu'il pourrait ainsi être une victime expiatoire, selon cette parole du prophète: «Le châtiment de notre paix était sur lui. S'ils objectent et disent que cela ne sert qu'avant le baptême, le contexte ici les réfute, car les paroles sont adressées aux fidèles.

Mais cette clause et celle qui suit, par les meurtrissures desquelles vous avez été guéri, peuvent également s'appliquer au sujet en question, c'est-à-dire qu'il nous appartient de porter sur nos épaules les péchés des autres, pas vraiment pour expier pour eux, mais seulement pour les porter comme un fardeau qui nous incombe.

Etre mort aux péchés (34) Il avait déjà indiqué une autre fin, voire un exemple de patience; mais ici, comme il a été dit, il est rendu plus manifeste que nous devons vivre une vie sainte et juste. L'Écriture mentionne parfois les deux, c'est-à-dire que le Seigneur nous éprouve avec des ennuis et des adversités, que nous puissions être conformes à la mort de Christ, et aussi que le vieil homme a été crucifié dans la mort de Christ, afin que nous puissions marcher nouveauté de vie. ( Philippiens 3:10 ; Romains 6:4.) Au en même temps, cette fin dont il parle diffère de la première, non seulement comme ce qui est général de ce qui est particulier; car dans la patience il n'y a qu'un exemple; mais quand il dit que Christ a souffert, que nous, étant morts aux péchés, devons vivre selon la justice, il laisse entendre qu'il y a dans la mort de Christ le pouvoir de mortifier notre chair, comme Paul l'explique plus complètement dans Romains 6:6. Car il ne nous a pas seulement apporté ce grand bénéfice, que Dieu nous justifie librement, en ne nous imputant pas nos péchés; mais il nous fait aussi mourir au monde et à la chair, afin que nous puissions ressusciter à une nouvelle vie: non qu'un jour accomplisse cette mort; mais où qu'elle soit, la mort du Christ est efficace pour l'expiation des péchés et aussi pour la mortification de la chair.

Continue après la publicité
Continue après la publicité