17. Par la foi Abraham, etc. Il poursuit l'histoire d'Abraham, et raconte l'offrande de son fils; et c'était un exemple singulier de fermeté, de sorte qu'il n'y en a guère d'autre comme lui. Par conséquent, pour l'améliorer, ajoute-t-il, quand il a été tenté, ou essayé. Abraham avait en effet déjà prouvé ce qu'il était, par de nombreuses épreuves; cependant, comme cette épreuve surpassait toutes les autres, de même l'apôtre voulait qu'elle soit considérée au-dessus de toutes ses épreuves. C'est alors comme s'il avait dit: «La plus haute excellence d'Abraham était le sacrifice de son fils», car on dit que Dieu l'avait alors éprouvé d'une manière particulière. Et pourtant, cet acte découlait de la foi; alors Abraham n'avait rien de plus excellent que la foi, qui portait un fruit si extraordinaire.

Le mot tenté ou essayé ne signifie rien d'autre que prouvé. Ce que Jacques dit, que nous ne sommes pas tentés par Dieu, doit être compris différemment, (Jaques 1:13;) il veut dire que Dieu ne nous tente pas de faire le mal; car il témoigne que cela est réellement fait par la propre convoitise de chaque homme. En même temps, il ne dit pas que Dieu n'éprouve pas notre intégrité et notre obéissance, bien que Dieu ne nous sonde pas ainsi, comme s'il ne savait pas autrement ce qui est caché dans nos cœurs; non, Dieu ne veut pas de probation pour nous connaître; mais quand il nous amène à la lumière, afin que nous puissions par nos œuvres montrer ce qui était auparavant caché, on dit qu'il essaie ou nous prouve; et alors on dit que ce qui est manifesté ouvertement est révélé à Dieu. Car c'est une façon très courante et fréquente de parler dans les Écritures, que ce qui est propre aux hommes soit attribué à Dieu.

Le sacrifice d'Isaac doit être estimé selon le dessein du cœur: car ce n'est pas à cause d'Abraham qu'il n'a pas réellement accompli ce qu'il lui avait été commandé de faire. Sa résolution d'obéir était alors la même, comme s'il avait réellement sacrifié son fils.

Et a offert son Fils unique, etc. et il y a encore d'autres choses rapportées par Moïse, qui avaient la même tendance. Abraham reçut l'ordre de prendre son propre fils, son fils unique et bien-aimé Isaac, pour le conduire au lieu qui devait ensuite lui être montré, et là pour le sacrifier de ses propres mains. Ces tendres paroles que Dieu semble avoir délibérément accumulées, afin qu'il puisse percer le cœur le plus profond du saint homme, comme avec tant de blessures; puis, pour l’éprouver plus sévèrement, il lui ordonna de faire un voyage de trois jours. Quelle a été, faut-il le penser, son angoisse d'avoir continuellement sous les yeux son propre fils, qu'il avait déjà résolu de mettre à mort sanglante! Alors qu'ils arrivaient sur place, Isaac lui a percé la poitrine d'une nouvelle blessure, en lui demandant: «Où est la victime? La mort d'un fils, en toutes circonstances, devait être très grave, une mort sanglante aurait encore causé un plus grand chagrin; mais quand on lui a ordonné de tuer le sien, cela a dû en effet être trop terrible pour que le cœur d’un père puisse le supporter; et il devait être mille fois invalide, si la foi n'avait pas élevé son cœur au-dessus du monde. Ce n'est pas alors sans raison que l'apôtre rapporte qu'il a ensuite été essayé.

On peut cependant se demander pourquoi Isaac est appelé le seul engendré, car Ismaël est né avant lui et vivait toujours. À cela, la réponse est que, par le commandement exprès de Dieu, il a été chassé de la famille, de sorte qu’il a été considéré comme mort, au moins, il n’avait pas sa place parmi les enfants d’Abraham.

Et celui qui a reçu les promesses, etc. Toutes les choses que nous avons racontées jusqu'ici, si profondément qu'elles aient dû blesser le cœur d'Abraham, mais ce n'étaient que de légères blessures comparé à cette épreuve, quand il reçut l'ordre, après avoir reçu les promesses, de tuer son fils Isaac; car toutes les promesses étaient fondées sur cette déclaration: «En Isaac ta semence sera appelée» (Genèse 21:12;) (225) car lorsque ce fondement a été enlevé, il ne restait plus d'espoir de bénédiction ou de grâce. Ici, rien de terrestre n'était en cause, mais le salut éternel d'Abraham, oui, du monde entier. Dans quelle situation le saint homme a-t-il dû être amené quand il lui est venu à l'esprit que l'espérance de la vie éternelle devait s'éteindre dans la personne de son fils? Et pourtant, par la foi, il a émergé au-dessus de toutes ces pensées, afin d'exécuter ce qui lui était commandé. Puisque c'était une force merveilleuse de lutter à travers tant et si grands obstacles, c'est justement la plus haute louange accordée à la foi, car c'est par la foi seule qu'Abraham a continué invinciblement.

Mais ici ne se pose pas une petite difficulté. Comment se fait-il que la foi d’Abraham soit louée quand elle s’éloigne de la promesse? Car de même que l'obéissance procède de la foi, de même la foi de la promesse; alors, quand Abraham était sans la promesse, sa foi devait nécessairement être tombée au sol. Mais la mort d'Isaac, comme on l'a déjà dit, a dû être la mort pour ainsi dire de toutes les promesses; car Isaac ne doit pas être considéré comme un homme ordinaire, mais comme quelqu'un qui avait Christ inclus en lui. Cette question, qui aurait été autrement difficile à résoudre, l'Apôtre explique en ajoutant immédiatement, qu'Abraham a attribué cet honneur à Dieu, qu'il a pu ressusciter son fils d'entre les morts. Il n'a donc pas renoncé à la promesse qui lui avait été faite, mais a étendu sa puissance et sa vérité au-delà de la vie de son fils; car il n’a pas limité le pouvoir de Dieu à des limites si étroites qu’il l’était lié à Isaac mort ou l’éteignait. Ainsi, il a retenu la promesse, car il n’avait pas lié le pouvoir de Dieu à la vie d’Isaac, mais il se sentait persuadé qu’elle serait efficace dans ses cendres à sa mort, pas moins qu’en lui de son vivant et de sa respiration.

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