16. En vérité, ou, Pour nulle part, etc. Par cette comparaison, il augmente le bienfait et l'honneur avec lesquels le Christ nous a favorisés, en revêtant notre chair; car il n'a jamais fait autant pour les anges. Comme il fallait alors qu’il y ait un remède remarquable à la terrible ruine de l’homme, c’était le dessein du Fils de Dieu qu’il y ait un gage incomparable de son amour envers nous que les anges n’avaient pas en commun avec nous. Qu'il nous préfère aux anges n'était pas dû à notre excellence, mais à notre misère. Il n'y a donc aucune raison pour nous de nous glorifier comme si nous étions supérieurs aux anges, si ce n'est que notre Père céleste nous a manifesté cette miséricorde plus étendue dont nous avions besoin, afin que les anges eux-mêmes puissent voir d'en haut une si grande générosité versée sur le Terre. Le temps présent du verbe doit être compris en référence aux témoignages de l'Écriture, comme s'il nous présentait ce qui avait été auparavant témoigné par les prophètes.

Mais ce seul passage est amplement suffisant pour mettre prostré des hommes tels que Marcion et Manicheus, et des hommes fanatiques de caractère similaire, qui ont nié que Christ ait été un homme réel, engendré de semence humaine. Car s'il ne portait que l'apparence de l'homme, comme il était auparavant apparu sous la forme d'un ange, il n'aurait pu y avoir aucune différence; mais comme on ne pouvait pas dire que le Christ devint réellement un ange, revêtu de nature angélique, on dit donc qu’il a pris sur lui la nature de l’homme et non celle des anges.

Et l'Apôtre parle de la nature, et laisse entendre que Christ, revêtu de chair, était un homme réel, de sorte qu'il y avait unité de personne dans deux natures. Car ce passage ne favorise pas Nestorius, qui a imaginé un double Christ, comme si le Fils de Dieu n’était pas un vrai homme mais habitait seulement dans la chair de l’homme. Mais nous voyons que la signification de l’apôtre était très différente, car son but était de nous apprendre que nous trouvons dans le Fils de Dieu un frère, participant de notre nature commune. Ne se contentant donc pas de l'appeler homme, il dit qu'il est né de la semence humaine; et il nomme expressément la semence d'Abraham, afin que ce qu'il a dit ait plus de crédit, comme étant tiré de l'Écriture. (49)

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