16. Et beaucoup d'enfants d'Israël doivent-il ramener Ces mots montrent la honte conduite dissolue qui prévalait alors dans l'Église, car ceux en qui la conversion à Dieu pouvait avoir lieu devaient être des apostats. Et certainement la doctrine corrompue, la morale dépravée et le gouvernement désordonné étaient de nature à la rendre à côté d'un miracle que très peu continuaient dans la piété. Mais si l'Église antique était si terriblement dissolue, c'est un prétexte frivole par lequel les papistes défendent leurs propres superstitions, qu'il est impossible à l'Église de se tromper, d'autant plus qu'elle ne comprend pas sous cette désignation les enfants authentiques et élus de Dieu, mais la foule des impies.

Mais Jean semble lui avoir plus attribué ici qu'à l'homme. Car la conversion à Dieu renouvelle les hommes vers une vie spirituelle, et n’est donc pas seulement l’œuvre de Dieu, mais dépasse même la création des hommes. De cette manière, les ministres peuvent sembler être rendus égaux, et même supérieurs, à Dieu considéré comme Créateur; car naître de nouveau dans une vie céleste est une œuvre plus grande que naître mortels sur la terre. La réponse est simple; car, lorsque le Seigneur accorde une si grande louange à la doctrine extérieure, il ne la sépare pas de l'influence secrète de son Esprit. Comme Dieu choisit les hommes pour être ses ministres dont il emploie les services pour l'édification de son Église, il opère en même temps par eux, par l'influence secrète de son Esprit, afin que leurs travaux soient efficaces et fructueux. Partout où l'Écriture applaudit cette efficacité dans le ministère des hommes, apprenons à l'attribuer à la grâce de l'Esprit, sans laquelle la voix de l'homme se serait inutilement passée dans les airs. Ainsi, lorsque Paul se vante d'être un ministre de l'Esprit, (2 Corinthiens 3:6,) il ne revendique rien séparément pour lui-même, comme si par sa voix il pénétrait dans le cœur de hommes, mais affirme la puissance et la grâce de l'Esprit dans son ministère. Ces expressions méritent d'être remarquées; parce que Satan travaille, avec une astuce étonnante, à réduire l'effet de la doctrine, afin que la grâce de l'Esprit qui lui est liée puisse être affaiblie. La prédication extérieure, je le reconnais, ne peut rien faire séparément ou par elle-même; mais comme c'est un instrument de puissance divine pour notre salut, et par la grâce de l'esprit un instrument efficace, ce que Dieu a uni, ne le séparons pas, (Matthieu 19:6.)

Pour que la gloire de la conversion et de la foi, d'un autre côté, demeure indivise avec Dieu seul, l'Écriture nous rappelle souvent que les ministres ne sont rien en eux-mêmes; mais dans de tels cas, il les compare à Dieu, afin que personne ne puisse méchamment voler l'honneur de Dieu et le leur transmettre. Bref, ceux que Dieu, à l'aide du ministre, convertit à lui-même, seraient convertis par le ministre, parce qu'il n'est rien de plus que la main de Dieu; et les deux sont expressément affirmés dans ce passage. De l'efficacité de la doctrine, nous en avons assez dit. Qu'il ne réside pas dans la volonté et le pouvoir du ministre de ramener les hommes à Dieu, nous en concluons que Jean n'a pas tout ramené sans discernement, (ce qu'il aurait sans aucun doute fait, si tout avait cédé à son souhait,) mais ne ramena que ceux qu'il plut au Seigneur d'appeler efficacement. En un mot, ce qui est enseigné ici par l'ange est énoncé par Paul dans son épître aux Romains, que la foi vient en entendant, (Romains 10:17,) mais que ceux-ci seuls ceux à qui le Seigneur révèle intérieurement son bras (Ésaïe 53:1; Jean 12:38) sont suffisamment éclairés pour croire.

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