Matthieu 5:37

I. Quelques exemples nous montreront que, comme dans le cas de la soumission à l'injure, de même dans celui de l'abstinence de jurer, Notre-Seigneur a posé un principe et non un précepte positif, et a eu égard plutôt à un état d'esprit qu'à à des actions définies. Lui-même, lorsque le souverain sacrificateur l'adjura par le Dieu vivant de répondre à ses questions, ce qui était une forme de le faire prêter serment, ne refusa pas de répondre. Nous lisons dans l'épître aux Hébreux que Dieu, « voulant plus abondamment montrer aux héritiers de la promesse l'immuabilité de son conseil, le confirma par un serment », etc.

II. Les deux grands maux dans lesquels nous sommes susceptibles de tomber lorsque notre communication est plus que oui et non, sont (1) le mensonge et (2) l'irrévérence. Ainsi nous pouvons expliquer la force du langage dans lequel saint Jacques réitère l'injonction : « Par dessus tout, mes frères, ne jurez pas ;... mais que votre oui soit oui, et votre non, non ; de peur que vous ne tombiez dans la condamnation ." Personne ne peut imaginer qu'il veut dire que jurer est la plus grande offense que nous puissions commettre ; mais si le fondement de la société chrétienne est la confiance mutuelle, alors tout ce qui tend à affaiblir cette confiance ou à abaisser notre estimation de la vérité est par- dessus tout à éviter.

Rappelons-nous que les deux vertus de véracité et de révérence sont étroitement liées l'une à l'autre et sont le commencement et le fondement de toute foi et sainteté chrétiennes. Car « quiconque est de la vérité entend la voix de Dieu » ; Le Christ est venu dans le monde pour témoigner de la vérité. Toute profession chrétienne qui ne découle pas de l'amour de la vérité et de la crainte de Dieu est indigne du nom qu'elle porte ; et par conséquent, en réfléchissant soit à notre vie extérieure, soit à nos sentiments et convictions les plus intimes, ce sont les deux principes auxquels nous devons toujours revenir, et que nous devons prier Dieu de confirmer et de renforcer dans nos cœurs.

Évêque Cotton, Sermons de Marlborough, p. 234.

Référence : Matthieu 5:37 . Arthur Mursell, Christian World Pulpit, vol. xviii., p. 24.

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