DISCOURS : 2056
PIERRE RÉPUTÉ PAR PAUL

Galates 2:14 . Quand j'ai vu qu'ils ne marchaient pas avec droiture selon la vérité de l'Evangile, j'ai dit à Pierre devant eux tous : Si toi, étant juif, tu vis à la manière des Gentils, et non comme les Juifs, pourquoi obliges-tu les Gentils vivre comme les juifs ? Nous qui sommes Juifs par nature, et non pécheurs des Gentils, sachant qu'un homme n'est pas justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi de Jésus-Christ, même nous avons cru en Jésus-Christ, afin d'être justifiés par la foi de Christ, et non par les oeuvres de la loi : car par les oeuvres de la loi aucune chair ne sera justifiée .

LES Apôtres, dans tout ce qu'ils déclaraient , étaient infaillibles, étant sous la direction immédiate du Saint-Esprit, dont ils étaient inspirés ; mais, dans ce qu'ils faisaient , ils étaient fragiles et faillibles, comme les autres hommes. De cela, nous avons une preuve douloureuse dans le passage devant nous ; où nous voyons Pierre, dont le pontife romain, malheureusement pour ses propres prétentions, tire son infaillibilité, tombé dans la plus grossière erreur, et agissant d'une manière qui lui a valu la plus sévère répréhension.

Les circonstances relatives à cet événement sont fidèlement enregistrées pour l'instruction de l'Église dans tous les âges : et, comme ils comprennent des choses d'une importance fondamentale pour notre bien-être, nous y entrerons un peu minutieusement ; et l'état,

I. La conduite réprouvée—

Pierre, pendant son séjour à Antioche, où l'Église se composait presque exclusivement de convertis parmi les Gentils, avait méconnu les distinctions de la loi juive, qu'il savait n'être plus obligatoire ; et avait agi selon les coutumes des Gentils parmi lesquels il demeurait : mais à l'arrivée de certaines personnes de Jérusalem, où les ordonnances de la loi mosaïque étaient encore maintenues dans l'Église, il revint à l'observation du rituel juif, et contraint aussi les Gentils à suivre son exemple. C'était hautement répréhensible, étant,

1. Le plus pécheur en soi—

[S'il avait, par égard pour les préjugés de ses frères moins éclairés, s'être conformé à leurs coutumes, il aurait bien fait ; tout comme Paul lui-même l'a fait, lorsque, « pour les Juifs, il est devenu Juif, et pour ceux qui étaient sous la loi, comme sous la loi ». Mais, tandis qu'il faisait cela, il aurait dû avoir soin de maintenir la liberté des convertis des Gentils, et de leur expliquer ses raisons de revenir aux cérémonies juives, afin qu'ils ne fussent pas pris au piège par son exemple.

Mais au lieu d'agir avec cette prudence et cette tendresse envers les Gentils convertis, il se retira d'eux et les obligea à se conformer aux rites juifs : et cela aussi, il le fit, non par amour pour les Juifs, mais par crainte de leur déplaisir. Or c'était là une grossière « dissimulation » : il savait que la loi juive était abrogée : il savait qu'il était lui-même libéré de son observance : il savait, que les Gentils ne pouvaient s'en soucier ; et que leur en ordonner l'observation, c'était leur imposer un joug que ni lui-même ni aucun de ses ancêtres n'avaient pu soutenir. En cela donc il ne marchait pas droit ; mais trahi la confiance qui lui avait été confiée, la confiance apostolique, d'éclairer et de sauver un monde ruiné.]

2. Le plus pernicieux dans sa tendance—

[Cette conduite de lui tendait à sanctionner l'erreur la plus funeste, et, en fait, à renverser tout l'Évangile. Les juifs convertis eurent l'idée que l'Évangile lui-même ne pourrait les sauver, à moins qu'ils n'y ajoutent l'observance de la loi : et il fut impossible d'éliminer immédiatement ce préjugé de l'esprit juif, parce qu'ils ne voyaient pas comment cela , que Dieu avait si strictement enjoint sous une dispensation, pouvait être entièrement mis de côté sous une autre.

En effet, ce fut la grande pierre d'achoppement des Juifs : et s'il leur avait été permis de confondre leur loi avec l'Évangile, ils auraient presque universellement et avec une grande empressement, embrassé l'Évangile. Mais d'un tel mélange l'Évangile n'admet pas. Christ a dans sa propre personne accompli la loi; et, par son obéissance jusqu'à la mort, le salut est fourni pour un monde ruiné. Aucune autre obéissance ne doit s'y mêler comme fondement commun d'espérance : sa justice est celle qui seule peut nous justifier devant Dieu ; et sa doit être toute la gloire.

Mais Pierre, par cette conduite, confirma les Juifs dans leur erreur, et établit la même erreur parmi les Gentils aussi : et, si Dieu n'avait pas suscité Paul pour le reprendre dès le début, tout l'Évangile aurait pu être dépassé, presque aussitôt que elle avait été promulguée : et tous les effets de la médiation de Christ auraient pu être complètement détruits. On voit à cette occasion jusqu'où s'étendait l'influence de Pierre : car elle éloignait tous les Juifs convertis d'Antioche, oui, et même Barnabas lui-même, de la vérité de Dieu ; et si le mal n'avait pas été arrêté dans son commencement, qui peut dire combien de temps et combien fatalement, il aurait pu inonder toute l'Église? En vérité, une telle conduite méritait une réprimande ; et nous avons des raisons de bénir notre Dieu, qui a doté Paul de sagesse et de courage pour le reprendre.]
Convient à l'occasion était,

II.

La réprimande administrée—

Saint Paul, lorsqu'il vit l'inconduite de Pierre, ne s'efforça pas secrètement de détruire le caractère de son frère offensant, mais le réprimanda hardiment et ouvertement devant toute l'Église. Si l'infraction n'avait été que de nature privée et personnelle, il aurait été juste d'admonester son frère en privé, et de ne pas la porter devant l'Église, jusqu'à ce que les avertissements privés aient été utilisés en vain : mais, lorsque le bien-être de toute l'Église était en jeu, il fallait que le blâme fût aussi public que le délit. C'est pourquoi, lorsque toute l'Église fut assemblée, Paul saisit l'occasion de reprendre,

1. Son incohérence—

[Pierre avait à cet endroit même négligé la loi juive, comme il était pleinement autorisé à le faire : mais, lorsque des Juifs y arrivèrent de Jérusalem, il modifia à la fois sa propre conduite et força tous les autres, même les Gentils eux-mêmes, à suivre son exemple. . Quelle grave incohérence était-ce là ! Et comment a-t-il dû être frappé de mutisme, quand Paul a si catégoriquement réprimandé avec lui : Les Juifs?" Quelle excuse pouvait-il proposer ? Hélas! aucun tout.


Mais si grave qu'une telle incohérence eût été chez n'importe qui, elle était particulièrement coupable chez Pierre : car c'était à cet endroit même, Antioche, que le point avait été quelque temps auparavant discuté avec une grande véhémence ; et si obstinément les enseignants juifs avaient maintenu l'obligation universelle et perpétuelle de leur propre loi, que même la sagesse et l'autorité réunies de Paul et de Barnabas ne pouvaient régler le différend ; de sorte qu'il devint nécessaire de renvoyer la question à la décision de tout le collège des apôtres à Jérusalem.

En conséquence, la question fut posée ; et Paul et Barnabas d'un côté, et quelques-uns des docteurs judaïsants de l'autre, furent délégués pour monter à Jérusalem, et là pour le régler définitivement par une telle autorité à laquelle ils étaient tous convenus de se soumettre. En conséquence la députation est allée ; et déposa devant les apôtres la question en litige. Et qui, de tous les Apôtres, était l'homme qui a entrepris de le déterminer ? C'était ce même Pierre, qui maintenant était en train de défaire tout ce qu'il avait fait auparavant.

Il attira l'attention de l'assemblée sur la mission qu'il avait reçue d'ouvrir le royaume des cieux aux Juifs et aux Gentils ; et leur rappela que, lors de sa première prédication aux Gentils, Dieu avait fait descendre le Saint-Esprit sur eux, précisément comme il l'avait fait auparavant sur les Juifs au jour de la Pentecôte ; déclarant ainsi visiblement et incontestablement que les Gentils devaient se faire administrer librement l'Évangile sans aucune observation de la loi juive.

Et sur ce témoignage, appuyé par celui des écrits prophétiques, Jacques, qui présidait à cette occasion, détermina le point ; et, à la grande joie des convertis Gentils, leur confirma la liberté qu'ils désiraient tant conserver [Note : Actes 15:1 . avec Matthieu 16:18 et Actes 10:31 .

]. Pourtant voici, ce même Pierre, à cet endroit même, devant ces mêmes Gentils, et en présence de ces mêmes messagers, Paul et Barnabas, a pris sur lui d'annuler le décret de tout le collège des Apôtres, et d'insister sur les Gentils. observant les rites juifs, qu'il avait négligés et méprisés en tant que juif. Hélas! Pierre, qui aurait pu s'attendre à cela de ta part ? Qui aurait pensé qu'après s'être distingué au-dessus de tous les enfants des hommes, en ce que les clefs du royaume des cieux t'étaient remises des mains de ton Sauveur ? et après en avoir vu des myriades (enfermer dedans à cause de ton ouverture des portes, tu devrais utiliser ces mêmes clés pour refermer les portes, et ainsi, autant que tu étais en toi, exclure du royaume tous ceux qui y étaient déjà entrés, et tous les autres de la race humaine ?

2. Son impiété—

[Ce n'était pas le décret de l'homme, mais du Dieu Très-Haut, qu'il a présumé abroger. Dieu avait gracieusement envoyé son Fils unique pour être le Sauveur du monde, et avait déclaré qu'en lui toutes les nations seraient bénies. Par la foi en ce Sauveur, Abraham, le père des fidèles, avait été sauvé, des centaines d'années avant que la loi mosaïque ne soit donnée : et lorsque cette loi a été donnée, elle n'avait pas pour but de modifier la nature du salut, avant promis, mais seulement pour garder les Juifs un peuple séparé, et pour les préparer pour le Sauveur qu'ils ont appris à attendre.

Ainsi, même aux Juifs, l'observance du rituel mosaïque n'était pas recommandée dans le but d'établir une justice au moyen de celui-ci, mais seulement pour diriger leur attention vers ce Sauveur, de qui seul une justice salvatrice pouvait être obtenue. Pourtant voici, Pierre entreprit de changer la voie même du salut lui-même, et de chasser de sa charge cet adorable Sauveur, qui était déjà descendu du ciel, et « acheta l'Église de son propre sang.

« Si un ange du ciel s'était rendu coupable d'une telle présomption, il aurait, comme nous le dit saint Paul, mérité d'être maudit [Note : Galates 1:8 .] : Que ne méritais-tu donc pas pour ton impiété, malheureux Pierre , quand, en le commettant, tu savais que tu péchais contre Dieu, et que tu renversais les fondements mêmes de l'espérance d'un chrétien ! Je pense que si Satan s'est exulté quand il t'a convaincu de renier ton Seigneur et Sauveur, combien plus a-t-il crié de joie quand il t'a séduit de manière à trahir la confiance placée en toi, comme pour lui donner l'espoir, que par toi le royaume du Sauveur doit être entièrement et éternellement détruit ! Saint Paul, nous te remercions pour ta fidélité à ton frère déchu : nous te remercions pour ton zèle dans la cause de ton Maître, et pour ton amour pour tout le monde des Gentils.

Mais par-dessus tout, nous t'adorons, ô Dieu très béni, qui as doté ton serviteur d'une telle sagesse et d'une telle grâce, et lui as permis par son intervention opportune et courageuse de briser le piège que Satan avait tendu pour toute la race de l'humanité.]

Le fait ainsi enregistré est d'une importance infinie en raison de,

III.

L'instruction à en tirer—

Chaque partie de ce disque regorge d'instructions. Mais nous devons nous contenter de soumettre à votre attention deux points seulement ; à savoir,

1. Que le salut est uniquement par la foi au Seigneur Jésus-Christ, sans les œuvres de la loi—

[Ceci constitue le fondement même de la réprimande que Paul adressa à Pierre. C'est bien l'observance de la loi cérémonielle qui a donné lieu à la réprimande : mais les œuvres de la loi morale doivent nécessairement être comprises dans la réprimande elle-même, car c'est comme une subversion de la foi du Christ que saint Paul se plaint principalement de la conduite de Pierre. L'observance de la loi cérémonielle, en tant qu'acte d'obéissance à Dieu, aurait pu être inutile et inopportune : mais elle n'aurait pas pu être d'une nature aussi fatale que St.

Paul représente, si l' obéissance à d' autres égards avait été méritoires devant Dieu: si elle n'a pas ajouter au mérite de l' obéissance morale, il ne pouvait pas nuire à elle, à faire aussi bien que et la mort du Christ aussi sans valeur: pourtant saint Paul en parle comme « d'éloigner le peuple de la grâce du Christ vers un autre évangile [Note : Galates 1:6 .

] », oui, « comme frustrant la grâce de Dieu » et rendant « vaine la mort de Christ [Note : v. 21.]. " C'est dans cette vue, dis-je, comme tendant à établir un salut par les œuvres au lieu d'un salut par la foi en Christ, que saint Paul s'opposa si vigoureusement à la conduite de Pierre. Les apôtres « savaient qu'un homme ne pouvait être justifié par les œuvres de la loi » ; et c'est pourquoi ils renoncèrent à toute dépendance des œuvres de la loi, et cherchèrent la justification uniquement par la foi en Christ.

Ceci, dis-je, ils l'ont fait eux-mêmes, et cela ils l'ont inculqué aux autres, comme indispensablement nécessaire à leur salut. Saint Paul nous dit ailleurs, que c'est ainsi qu'Abraham fut sauvé [Note : Romains 4:1 .]; et David fut sauvé [Note : Romains 4:6 ] ; et tout le monde doit être sauvé [Note : Romains 4:9 .

Voir aussi Romains 9:30 ; Romains 10:3 .]. Mais dans aucune partie de l'Écriture cette vérité n'est déclarée avec plus de force que dans le passage dont nous sommes saisis. On peut s'ingénier à pervertir les mots , si clairs qu'ils soient : mais voici des faits , que nous ne pouvons surmonter ; et qui en disent long.

Apprenons donc à ne pas nous soumettre à de pareilles réprimandes, en mêlant les œuvres humaines aux mérites du Christ, ou en usant de notre influence pour établir une erreur si funeste. Remercions Dieu d'avoir eu des réformateurs, qui se sont aventurés à résister aux impositions du papisme, et nous ont, au prix de leur propre vie, émancipés de la servitude dans laquelle celui qui s'appelle le successeur de Pierre, et se vante de tirer de lui l'infaillibilité, avait si longtemps tenu tout le monde chrétien.

Et, s'il s'élève parmi nous quelqu'un qui se présente encore comme l'avocat du mérite humain, renvoyons-le aux articles et homélies de notre propre Église ; que, s'ils ne croient pas à la langue de l'inspiration, ils peuvent au moins être couverts de honte devant cette Église, qui a reçu ces documents comme les symboles reconnus de sa foi [Note : Voir les articles 10, 11 et 12 de l'Église d'Angleterre : et prenez pour modèle l'apôtre Paul. ver. 5.]

2. Qu'aucune considération sous le ciel ne nous conduise à compromettre la vérité de Dieu—

[Pierre s'est sans doute excusé dans son esprit de l'idée que sa dissimulation était, dans les circonstances existantes, opportune . Mais l'opportunité, bien que digne d'être observée par tout vrai chrétien, et dans certains cas une règle appropriée pour sa conduite, n'a de place que dans les choses qui sont par ailleurs indifférentes. Cela ne peut jamais nous justifier de négliger un devoir connu, ou de commettre le plus petit péché : car, s'il l'avait pu, Daniel et les Jeunes Hébreux auraient pu éviter les pièges qui leur ont été tendus.

Rien ne peut justifier la dissimulation. Ce que nous croyons être vrai, nous devons le soutenir et le justifier : et ce que nous croyons être juste, nous devons le faire. Ni le désir de plaire, ni la peur de déplaire ne doivent nous éloigner d'un cheveu du chemin du devoir. Nous devons obéir aux préceptes de notre propre conscience et « être fidèles jusqu'à la mort, si jamais nous recevions une couronne de vie ». Nous ne pouvons en effet nous attendre à ne jamais nous tromper, car l'infaillibilité n'appartient pas à notre nature déchue, ni à aucun des fils des hommes : mais si nous nous trompons, ce ne doit pas être par peur ou par faveur, mais simplement par la faiblesse de l'homme dans son état actuel de chute ; et nous devons surtout veiller à ce que l'erreur ne soit en aucune chose d'importance fondamentale.

Nous pouvons dans notre superstructure « construire du foin, du bois ou du chaume », et pourtant nous-mêmes être finalement « sauvés, bien que ce soit ainsi que par le feu : » mais, si nous nous trompons dans la fondation, nous nous impliquons dans une ruine inévitable et éternelle. [Note : 1 Corinthiens 3:10 .]. Regardons donc à cela que nous « tenons ferme la foi une fois livrée aux saints.

« Que rien ne soit subi un seul instant pour nous en éloigner. Gardons à l'esprit que « personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, c'est-à-dire Jésus-Christ ». Sur cela, bâtissons, même sur cela seul, n'y unissant rien, ou n'essayons de le renforcer par aucune addition de notre part. Gardons-nous de toute approximation de cette erreur fatale. Nombreux sont ceux qui, tout en abhorrant l'idée d'unir leurs propres mérites aux mérites du Christ, n'oseront cependant, par une fausse notion d'humilité, se fier au Christ, à moins qu'ils ne puissent voir une certaine mesure de dignité en eux-mêmes. .

Mais c'est en réalité, quoi qu'on en pense, une répétition du péché de Pierre ; et rencontrera tôt ou tard une sévère répréhension de notre Dieu. Nous devons aller à Christ coupables, afin que nous soyons pardonnés ; nus, afin que nous soyons vêtus; pollué, afin que nous soyons sanctifiés ; et, lorsque nous serons le plus vides en nous-mêmes, alors nous recevrons le plus de sa plénitude. Nous devons « ne rien connaître d'autre que Christ et lui crucifié », et nous contenter de n'être rien, afin qu'il soit « tout en tous ».]

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