DISCOURS : 1557
LA VEUVE IMPORTUNÉE

Luc 18:6 . Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge injuste. Et Dieu ne vengera-t-il pas ses propres élus, qui crient vers lui jour et nuit, bien qu'il les supporte longtemps ? Je vous dis qu'il les vengera rapidement. Néanmoins, lorsque le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

IL n'y a pas de devoir plus fortement imposé dans l'Écriture que celui de la prière : il n'y en a pas non plus qui doive être plus imprimé sur la conscience. Pour ceux qui ne se sont jamais engagés dans ce devoir avec une réelle spiritualité d'esprit, il peut sembler facile à accomplir ; mais ceux-là, qui sont les plus sérieux à s'en acquitter, trouvent bien des difficultés à combattre. Pour nous encourager à persévérer malgré toutes ces difficultés, notre Seigneur a prononcé la parabole devant nous [Note : v. 1.].

Nous considérerons,
I.

Ce que le juge injuste a dit—

Il y avait une veuve qui travaillait sous une lourde oppression —
[Le péché a universellement armé les hommes contre leurs semblables. Le monde est plein de vols et d'oppressions de toutes sortes [Note : Psaume 74:20 .] ; et ceux qui sont le plus sans défense subissent généralement les plus grandes blessures. Chacun est prêt à profiter de l'orphelin et de la veuve.

C'est leur réconfort, cependant, que, s'ils ont des ennemis sur terre, ils ont un ami au ciel [Note : Psaume 68:5 .]

Elle est allée voir un magistrat pour redresser ses griefs—
[La nomination de magistrats est une riche bénédiction pour la communauté, et ils doivent être considérés avec beaucoup de respect et de gratitude. Nous ne devrions pas en effet aller à la loi pour chaque bagatelle. Nous devrions plutôt régler nos différends, si possible, par arbitrage; mais dans les circonstances de la veuve, il était juste de solliciter l'intervention du magistrat.

]
Le juge, pendant une longue saison, ne prêta aucune attention à sa demande—
[Le juge était d'un caractère des plus abandonnés : il n'avait aucune crainte du Dieu saint, omniscient et tout-puissant : il ne considérait même pas la bonne opinion de l'humanité. Ainsi il n'avait d'autre règle de conduite que son propre caprice ou intérêt. Assurément, à côté d'un ministre vicieux, il ne peut y avoir de plus grande malédiction pour un quartier qu'un magistrat aussi abandonné que celui-ci.

Nous avons des raisons de bénir Dieu, cependant, que bien que de tels caractères soient trop communs, ils se trouvent rarement parmi la magistrature. Il n'est pas étonnant qu'une telle personne fût sourde aux cris d'équité et de compassion.]
Enfin, cependant, il se reconnut vaincu par son importunité —
[Il se glorifiait de son mépris de toutes les lois humaines et divines [Note : v. 4.] ; mais il ne pouvait supporter les supplications constantes de la veuve : il craignait d'être « las » ou même abasourdi [Note : Ὑπωπιάζῃ με, m'obscurcir.

] avec ses cris. Il a donc, purement pour se débarrasser d'elle interposé en sa faveur, et a fait cela pour son propre aise, ce qu'il aurait dû faire pour un meilleur motif. Ainsi, hélas ! il a proclamé sa propre honte ; mais a déclaré, d'une manière très frappante, l'efficacité de l'importunité.]

Son discours, si impie soit-il, peut être rendu profitable à nos âmes :

II.

L'amélioration suggérée par notre Seigneur—

Notre-Seigneur fait une double application du sujet :

1. D'une manière d'instruction—

Nous tous, d'un point de vue spirituel, ressemblons à cette veuve impuissante -
[Nous sommes assaillis d'ennemis à la fois à l'intérieur et à l'extérieur : nos conflits avec la corruption en nous sont grands et multiples. Nous avons d'ailleurs à lutter contre toutes les puissances des ténèbres [Note : Éphésiens 6:12 .]; nous n'avons pas non plus en nous-mêmes la force de résister à nos adversaires [Note : Jean 15:5 .]

Mais Dieu, le juge de tous, nous aidera si nous l'invoquons —
[Dieu a promis d'entendre les supplications de son peuple [Note : Matthieu 7:7 ] : il a déclaré qu'il « ne chassera personne qui viens à lui. Il peut en effet, pour de sages raisons, retarder ses réponses à la prière : il peut « nous supporter assez longtemps » pour nous faire croire qu'il n'entendra pas ; mais il ne manquera jamais de nous secourir dans la saison la plus propice.]

Ceci peut être fortement déduit de la parabole précédente :
[ La veuve était une étrangère sans aucune parenté avec le juge ; mais nous sommes « les élus de Dieu », son « peuple particulier ». Le juge injuste n'était pas intéressé à faire droit à sa requête ; mais l'honneur de Dieu consiste à soulager les besoins de son peuple [Note : Jean 14:13 .

]. Nous pouvons même lui parler dans la langue de saint David [Note : Psaume 74:22 .] —. Il y avait peu d'espoir de l'emporter avec un juge aussi impitoyable et injuste ; mais nous devons aller vers un Père aimant et compatissant [Note : Joël 2:13 .

]. La veuve d' ailleurs n'avait personne pour intercéder pour elle ; mais nous avons un avocat juste et omniprésent [Note : 1 Jean 2:1 .]. Elle risquait d'irriter le juge par ses instances ; mais plus nous sommes importuns, plus Dieu est satisfait de nous [Note : Proverbes 15:8 ; Psaume 72:7 .

]. Elle, malgré toutes ses difficultés, obtint sa demande. Combien plus alors nous, qui, au lieu de ses difficultés, avons de si abondants encouragements ! Assurément, cette déduction est aussi consolante qu'elle est claire et évidente, et notre Seigneur, avec une sincérité particulière, la confirme [Note : Il fait d'abord appel à nous, puis ajoute : à juste titre considéré comme tardif, qui survient dans la saison la plus propice.]

2. En guise de reproche—

Il y a peu d'une telle importunité à trouver ; il n'y a pas non plus à s'en étonner, puisqu'il y a si peu de « foi sur la terre »—

[La foi est ce principe d'où procède la prière fervente. Si nous croyons aux déclarations de Dieu, nous devons nous sentir faibles et impuissants : si nous créditons ses promesses, nous reconnaîtrons sa disponibilité à nous aider : et si nous croyons à la réalité et à l'importance des choses éternelles, nous chercherons très sérieusement l'aide de Dieu; nous ne refuserons pas non plus d'attendre qu'il juge bon de nous répondre. Mais comme il y a peu d'une telle foi dans le monde ! Combien peu sont fidèles aux convictions de leur propre conscience ! Combien peu maintiennent cette sainte constance et ferveur dans la prière ! Combien peu peuvent être vraiment appelés « un peuple proche de Dieu ! »]

Si Christ devait maintenant venir en jugement, trouverait-il cette foi en nous ?

[Certains vivent sans aucune reconnaissance de Dieu dans la prière : ils semblent avoir oublié qu'il y aura un jour de jugement : d'autres s'engagent formellement dans leur cycle habituel de devoirs, et se contentent d'un récit insensé de certains mots. Il y en a d'autres aussi qui, sous la pression de l'affliction, crieront à Dieu, mais sont bientôt las d'un service dans lequel ils n'ont aucun plaisir. Peu, très peu, il faut le craindre, ressemblent à la veuve importune.

Peu de gens prient, comme s'ils croyaient profondément à l'efficacité de la prière. Si « Christ venait maintenant, trouverait-il la foi » en nous ? Il s'enquérira sûrement aussi bien de notre foi que de nos œuvres ; et si nous n'avons pas la foi qui nous pousse à prier, il nous fixera notre part avec les incroyants.]

Adresse—
1.

Ceux qui vivent sans prière—

[De telles personnes sont aussi dépourvues de raison que de piété. Quelle folie de négliger le ciel quand on peut l'obtenir par de tels moyens ! Et comment de tels pécheurs irréfléchis se lamenteront-ils avant longtemps de leur folie ! Nous ne pouvons que les aborder comme les marins le firent au prophète endormi [Note : Jean 1:6 .]—.]

2. Ceux qui ne prient que de manière formelle—

[Les services formels sont loin d'être agréables et acceptables à Dieu : ils tendent, pour la plupart, seulement à tromper nos propres âmes. Dieu exige que nous l'adorions en esprit et en vérité [Note : Jean 4:23 .]. Souvenons-nous donc de la terrible déclaration de notre Seigneur [Note : Marc 7:6 .]—.]

3. Ceux qui, après avoir prié pendant un temps, redeviennent négligents—

[Voyez si ce n'est pas l'amour des choses terrestres qui vous a gêné. Si c'est le cas, repentez-vous et faites vos premières œuvres, et tournez-vous vers votre Dieu [Note : Apocalypse 2:5 .] : mais peut-être vous évanouissez-vous simplement à cause des découragements que vous rencontrez [Note : Psaume 77:7 ; Proverbes 13:12 : Proverbes 13:12 .

]. Que le souvenir de la veuve importune ravive vos espérances. Justifiez Dieu, comme le psalmiste l'a fait dans des circonstances similaires [Note : Psaume 22:2 .], et renouvelez votre demande envers lui en fonction de sa promesse gracieuse [Note: Habacuc 2:3 .]

4. Ceux qui ont reçu des réponses gracieuses à la prière—

[Ne laissez pas la bonté de Dieu pour vous devenir une occasion d'orgueil. Dieu n'a d'abord été ému par aucune valeur dans vos requêtes ; mais il vous a poussé à demander, parce qu'il avait auparavant décidé de donner. Si cette vision des choses est humiliante, elle est aussi très encourageante. Chaque prière croyante peut être considérée comme un gage des bénédictions demandées [Note : Psaume 6:9 .

]. Adoptez donc la pieuse résolution du Psalmiste [Note : Psaume 116:2 .]—; ainsi vos prières se termineront par des louanges éternelles.]

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